Transfusion sanguine: Pas de don de VIH ni de VHC détecté au Québec depuis neuf ans

Après le scandale du sang contaminé qui a secoué le Canada au milieu des années 1990 et jeté un sérieux doute sur la sécurité des transfusions sanguines à cette époque, les mesures de renforcement de la sécurité prises par les autorités ont eu des effets très positifs. Les patients qui reçoivent du sang peuvent aujourd’hui se sentir rassurés en matière d’infections transmissibles.Dans son rapport de 2009, le Comité d’hémovigilance du Québec souligne qu’aucun don positif au test d’acide nucléique pour le virus du VIH ou de l’hépatite C (VHC) et négatif pour l’anticorps correspondant n’a été détecté ces neuf dernières années. Aucun cas d’infection due au virus du Nil occidental (VNO) n’a non plus été observé en 2008-2009. D’ailleurs, jusqu’à présent, aucun cas d’infection au VNO par transfusion n’a été rapporté au Québec. Le rapport du Comité rapporte par ailleurs une diminution de la prévalence du virus de l’hépatite B (VHB), alors que la prévalence du virus du lymphome humain à cellules T (HTLV) demeure très faible.En 2008-2009, des cultures bactériennes ont été prises sur 62 969 produits plaquettaires; huit d’entre eux ont été testés positifs. Ces produits contaminés ont été retirés de l’inventaire avant d’être transfusés. Le donneur, chez qui l’on a retrouvé une forme de streptocoque, a fait l’objet d’une investigation qui a mis en évidence un cancer du côlon asymptomatique pour lequel il a été opéré avec succès.Parmi les 162 donneurs de tissus dépistés pour les infections virales et la syphilis en 2008, note-t-on aussi dans le rapport, un seul résultat a été confirmé positif pour la syphilis. Ces tissus ont été retirés de l’inventaire.DépistageHéma-Québec continue de prendre des mesures afin d’assurer un approvisionnement sécuritaire en produits sanguins labiles. Depuis avril 2009, les échantillons de toute personne identifiée par le questionnaire de qualification du donneur comme étant à risque d’être infectée par le parasite responsable de la maladie de Chagas transmissible par transfusion, sont soumis au test de dépistage.Selon l’OMS, près de 13 000 personnes meurent chaque année de la maladie de Chagas (du nom du médecin brésilien Carlos Chagas qui l’a décrite en 1909) et 300 000 cas se déclarent chaque année. C’est donc une maladie qu’Héma-Québec prend très au sérieux.Autres menacesLe Comité d’hémovigilance s’intéresse aussi de près à d’autres agents pathogènes qui pourraient constituer une menace pour la sécurité des produits sanguins. Une variante de la maladie de Creutzfeldt-Jakob en est un. Un cas de contamination attribuable à des transfusions et qui a entraîné la mort du patient a été répertorié en Angleterre, en 2009. Au Québec, aucun cas n’a été rapporté, mais la vigilance demeure de mise.L’an dernier, le Comité d’hémovigilance a tenu un forum sur les agents pathogènes émergents. Il en est ressorti que les agents connus et non encore connus actuellement en émergence demeurent une source de risques fondée lors de transfusions. Pour les agents déjà connus, les stratégies actuellement utilisées pour réduire les risques demeurent efficaces. Pour ceux qui ne sont pas connus, certaines technologies de réduction sont établies et d’autres sont en développement. Les méthodes uniques pour tous les composants sanguins n’éliminent pas complètement tous les agents et elles coûtent cher, environ 100 $ par poche, alors que les bénéfices sont considérés, vu le risque extrêmement faible, comme étant déjà atteints.

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