Tâches entre omnis et spécialistes: des améliorations possibles, selon la FMSQ

«On est dans le même bateau. Travaillons main dans la main.» C’est en substance le message qu’a voulu faire passer le président de la Fédération des médecins spécialistes du Québec, le Dr Vincent Oliva, en entrevue avec Profession Santé. Sollicité pour réagir aux solutions mises de l’avant par les cliniciens afin d’améliorer l’accès aux soins primaires, le Dr Oliva s’est dit ouvert à débattre du statut de consultant des spécialistes. «C’est ce genre de discussion qu’on doit avoir», convient le radiologue. Des médecins de famille nous ont en effet confié qu’ils souhaiteraient clarifier la relation avec les spécialistes, voire en changer les modalités. «Ils sont rendus à nous donner une demi-page de suggestions, un organigramme de choses à faire au lieu de les faire eux-mêmes et de conclure. Ils devraient effectuer une consultation en bonne et due forme, comme avant», estime cette omnipraticienne de la région de Québec, qui a requis l'anonymat. Professeur à l’École de santé publique de l’Université de Montréal, Régis Blais ne remet pas nécessairement en cause le rôle de consultant des spécialistes, mais il estime qu’ils sont «suffisamment nombreux pour prendre en charge davantage de patients hospitalisés, ce qui libérerait d’autant les médecins de famille.» Un avis partagé par le Dr Réjean Hébert, l’ancien ministre de la Santé ayant récemment affirmé dans une lettre d’opinion que «la reprise de la responsabilité des médecins spécialistes à l’hôpital est incontournable pour que les médecins de famille soient plus disponibles au cabinet». Sur cette question, le président sortant de la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ), le Dr Louis Godin, considère également qu’il faut «mettre ça à plat. On doit avoir une discussion franche et directe avec la FMSQ, car il y a des irritants de part et d’autre dans le continuum (de soins) des patients». Le CRDS, de la théorie à la pratique Tout en soulignant que ses pairs ont déjà leurs propres listes d’attente, le Dr Oliva est disposé à repenser les interactions entre médecins de famille et spécialistes. «Il y a de nombreuses intersections entre la première ligne et nous, c’est sûr qu’il y a matière à améliorer les choses», indique le président de la FMSQ qui constate que les deux fédérations de médecins ont trop longtemps travaillé en silos. «Ce n’est pas une critique, mais une main tendue.» S’agissant du centre de répartition des demandes de services (CRDS), plusieurs médecins de famille considèrent que ces guichets d’accès pour référer des patients aux spécialistes leur font perdre énormément de temps. Ils se plaignent notamment que leurs requêtes rebondissent ou sont déclassées sans raison apparente. «Le CRDS est un outil intéressant sur le principe. Mais entre la théorie et la pratique, il y a beaucoup de choses à améliorer là aussi», constate le Dr Oliva en soulignant que le CRDS peut aussi être chronophage pour les spécialistes lorsqu’ils reçoivent des requêtes sans les examens requis. Le temps des médecins étant précieux, autant ne pas le gâcher. D’un côté comme de l’autre du CRDS.

Tâches entre omnis et spécialistes: des améliorations possibles, selon la FMSQ

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