La parole est à vous - Sur le plan de votre pratique, que souhaiteriez-vous accomplir de nouveau ou de différent en 2009 ?

« Avec la nouvelle loi 90 en vigueur, nous élargissons de plus en plus notre champ de pratique. Nous avons notamment commencé à nous occuper de l’anticoagulothérapie et nous pourrions maintenant développer d’autres champs de pratique. Les changements s’opèrent tranquillement et il y a encore des développements à faire. Nous ne bénéficions pas encore de toutes les modifications apportées par cette nouvelle loi. Nous pourrions traiter les hypertendus, nous occuper des ajustements de doses. Évidemment, on ne peut pas assumer toutes ces nouvelles responsabilités du jour au lendemain car nous avons également besoin de formation. C’est un beau défi qui nous attend. Je souhaite qu’en 2009 nous ayons plus de temps pour nous consacrer à ces nouveaux défis. Avec la pénurie de pharmaciens que l’on connaît, il n’est pas toujours possible de le faire. Beaucoup d’ajustements seront nécessaires. »Anne BelhumeurPharmacie Nathalie GodboutAffiliée à BrunetVanier« Je souhaite que nous puissions enfin, en 2009, sauter dans ce que nous permet de faire la loi 90. S’il y avait une seule chose que je voudrais que nous établissions dans ma pharmacie, ce serait de faire des protocoles avec des médecins. J’aimerais également essayer de faire plus de suivi avec nos patients. Nous le faisons déjà un peu, mais ce n'est pas suffisant. Même si nous sommes débordés, il faudrait prendre en charge les patients en les appelant cinq ou six jours après le début d’un nouveau traitement pour voir comment ça va. Ce sont des choses que nous aimerions faire davantage si nous avions plus de temps. Parfois, il s’agit de prendre le temps pour le faire. Si on permettait enfin que nous fassions des protocoles en pharmacie, le pharmacien serait libéré de la tâche de vérifier le contenant-contenu. Si on pouvait enfin le faire avec des protocoles très précis et des assistants techniques qui ont de l’expérience, nous serions libérés d’au moins 30 % de ce que nous faisons dans une journée. Ces 30 % de notre temps pourraient alors être utilisés pour établir des protocoles et faire des suivis auprès des patients. La loi 90 est bien belle, mais quand un pharmacien est tout seul en pharmacie pendant trois ou quatre heures et qu’il a des dosettes à vérifier, il ne peut pas se consacrer à autre chose. La seule tâche de vérifier les dosettes représente environ douze heures dans l’emploi du temps d’un pharmacien. Ce sont douze heures qui pourraient être attribuées à autre chose. Nous ne pouvons pas envisager d’engager d’autres pharmaciens pour le faire. Premièrement, il n’y en a pas, et deuxièmement, cela engendre des coûts. »Pascal MonarquePharmacie Deblois et MonarqueAffiliée à FamiliprixSaint-Bruno-de-Montarville« En 2009, nous souhaitons élaborer de nouveaux programmes de suivi auprès des patients pour aider les gens à adhérer mieux à leurs traitements. Il y a encore beaucoup de travail à faire pour s’assurer que les patients prennent leur traitement correctement. Nous avons des projets pour faire de l’éducation auprès des patients, notamment ceux qui souffrent d’hypertension ou de diabète. Encore aujourd’hui, ces patients ne sont pas bien renseignés sur leur condition. À chaque nouvelle ordonnance, nous allons prendre rendez-vous avec les personnes pour voir comment va leur traitement après quelques semaines et répondre à leurs questions. Il faut s’assurer, à moyen terme, qu’ils sont observants. Souvent, après un mois, ils constatent que cela va mieux et cessent leur traitement. Tous les pharmaciens se sont mis d’accord pour travailler sur cet aspect et prendre le temps de le faire, malgré la charge de travail déjà importante. »Pascal CotchikianPharmacie Robert et Pascal CotchikianAffiliée à PJC Jean CoutuMontréal« Sur le plan de la pratique, beaucoup de nouveautés nous sont proposées avec les différentes annonces de l’AQPP pour essayer d’améliorer la consultation auprès des patients. Si nous voulons améliorer notre pratique, il faudra essayer d’avoir plus de temps pour mieux conseiller les gens sur différents médicaments et sur leur profil pharmacologique. Il serait important de mettre en application certains plans de soins, ce qui est difficile à accomplir dans un contexte de pénurie. Cela va probablement se faire selon la volonté des pharmaciens. Il est toutefois difficile d’avoir un beau bureau de consultation avec une porte sur laquelle un écriteau invite les clients à venir consulter le pharmacien. C’est ce que l’AQPP prône et c’est ce que nous souhaitons aussi, mais il est très difficile de le mettre en application. Le temps nous restreint, mais également l’argent. Il ne faut pas se leurrer, si on paie un pharmacien pour venir dans ce bureau de consultation donner des conseils aux gens et leur expliquer leur profil pharmacologique, ces dépenses ne seront pas rentabilisées. Les personnes qui iront consulter sont des personnes qui prennent déjà leurs médicaments dans notre pharmacie. Dans une pharmacie comme la mienne, où on a un peu l’exclusivité parce que nous sommes dans un petit village, on ne nous transfèrera pas des dossiers de patients qui habitent à 100 km d'ici parce que nous faisons de la consultation. Il ne faut pas miser là-dessus. Mais cet aspect est très important car nous sommes un commerce. Quand un médecin ou un avocat donne un conseil, il est payé pour le faire. C’est sûr que l’AQPP nous demande de facturer nos actes professionnels mais, dans un contexte de concurrence, bien peu de pharmaciens sont passés à l’acte. Nous allons certainement le faire quand ce ne sera pas nous qui aurons à facturer la personne mais que nous serons rémunérés par la Régie. Certaines compagnies pharmaceutiques semblent même vouloir encourager cette pratique en accordant certains montants d’argent, mais qui sont limités par la réglementation. Tant et aussi longtemps que nous n’aurons pas une rémunération pour les consultations, il sera difficile de les mettre en application, même si c’est quelque chose que j’aimerais faire. Souhaitons que des solutions soient trouvées en 2009. »Steve LévesquePharmacie Steve LévesqueAffiliée à FamiliprixBic« Actuellement, nous nous investissons à fond dans la révision du circuit du médicament. Nous allons automatiser et nous allons avoir une emballeuse-ensacheuse, ce qui va grandement modifier notre pratique en 2009. Ce faisant, nous allons essayer de faire plus de tâches cliniques. Cela permettra aussi d’accroître la sécurité et de nous assurer de donner le bon médicament au patient. Cela va entraîner une réorganisation du travail. Nous souhaitons ainsi pouvoir rencontrer les patients lors de leur départ, et à chacune de leurs visites à la clinique de chimiothérapie. Nous envisageons également d’avoir une clinique d’anticoagulothérapie et de suivre ces patients et de les rencontrer. Nous allons ouvrir notre pratique sur le plan clinique. C’est très stimulant! »Annie MimeaultChef du département de pharmacieCentre hospitalier DolbeauDolbeau-Mistassini« En 2009, je souhaite surtout que nous ayons de la relève car nous sommes dans une période de pénurie importante. En recrutant de nouveaux pharmaciens, nous pourrions nous organiser pour que la présence d’un pharmacien soit assurée à l’unité de l’urgence. Tant que nous n’aurons pas réglé la pénurie, nous ne pouvons pas envisager de nouvelles tâches. Tout ce que nous souhaitons, pour 2009, c’est de recruter des pharmaciens! »Ginette RichardPharmacienneCentre hospitalier Rouyn-NorandaRouyn-Noranda

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