SRAS-CoV-2: 10 faits soutenant une transmission par aérosols

Bien que la majorité des spécialistes s’accordent sur le fait que le SRAS-CoV-2 se transmet principalement par les gouttelettes, l’absence de consensus scientifique quant à une possible transmission par les aérosols est frappant. Dans un article publié récemment dans The Lancet, plusieurs chercheurs livrent dix raisons scientifiques appuyant la transmission principalement aéroportée.Ce manque de consensus concernant la contamination par les aérosols est loin d’être anodin. Cela a des répercussions sur les recommandations de la Santé publique, car on ne se protège pas de la même façon des gouttelettes que des aérosols, qui peuvent voyager sur de longues distances. Cette lacune scientifique a fait beaucoup réagir au Québec et a généré une série de débats, notamment sur la question de l’aération dans les écoles, la fermeture des lieux culturels et les nombreuses éclosions dans les milieux de travail. Bien que la transmission par voie aérienne des virus respiratoires est difficile à démontrer et que plusieurs études obtiennent des résultats mitigés, les chercheurs ont rassemblé dix faits qui, selon eux, démontrent que le principal mode de transmission du SARS-CoV-2 est aérien, par les aérosols.À lire aussi: Une nouvelle étude associe la COVID-19 à la dysfonction érectile1- Les événements «super-propagateurs» participent activement à la transmission du SRAS-CoV-2 et pourraient même être les principaux accélérateurs de la pandémie. Après avoir analysé différents types de lieux (taille des pièces, ventilation, croisières, etc.) et la façon dont ils sont utilisés, les chercheurs ont repéré des patterns d’infection davantage compatibles avec une propagation aérienne qu’avec une contamination par gouttelettes ou des surfaces contaminées. 2- La transmission du SRAS-CoV-2 sur une longue distance, entre deux personnes situées dans des pièces adjacentes et qui ne se sont jamais rencontrées, a été documentée dans les hôtels accueillant les personnes en quarantaine. 3- La transmission du virus par des personnes asymptomatiques ou présymptomatiques pourrait représenter jusqu’à 59% de l’ensemble des transmissions, et est l'un des principaux modes de propagation du SRAS-CoV-2 dans le monde. L’absence de toux et d’éternuements chez ces individus plaide en faveur d’un mode de transmission essentiellement aérien, ce que confirment des mesures prises près d’une personne qui parle: elle produit des milliers d’aérosols et peu de gouttelettes.4- La transmission du SRAS-CoV-2 est plus élevée à l'intérieur qu'à l'extérieur, mais le taux de contamination peut être réduit en ventilant adéquatement. 5- Malgré des contacts restreints et le port d'équipements de protection contre les gouttelettes (mais pas contre les aérosols), des infections nosocomiales ont été détectées dans des établissements de soins de santé.6- L'échantillonnage du virus viable en suspension dans l'air est une tâche techniquement ardue. Mais là où certains échouent, d’autres ont réussi à détecter le SRAS-CoV-2 dans l’air environnant, toujours vivant. Il est même resté infectieux dans l’air jusqu’à trois heures lors de tests en laboratoire. Le virus viable a aussi été repéré dans des échantillons d’air prélevés dans les chambres de patients atteints de la Covid, sans qu’il y ait eu de soins générant des aérosols, ainsi que dans les échantillons provenant de l’intérieur d’une voiture appartenant à une personne infectée. D’autres virus à transmission aérienne, comme ceux causant la rougeole et la tuberculose, n’ont pas pu être cultivés à partir d’échantillons d’air.7- Le virus s’est faufilé dans des endroits qu’il n’aurait jamais pu atteindre s’il n’existait pas sous la forme d’aérosols, comme des filtres à air et des conduits d’hôpitaux où des patients atteints de la Covid étaient soignés.8- Des chercheurs ont placé des animaux sains et des animaux infectés dans deux cages séparées et uniquement reliées par un conduit d’air. Les animaux sains n’ont pu être infectés par le SRAS-CoV-2 que par l’intermédiaire d’aérosols.9- Aucune étude n’a réussi à contrecarrer l'hypothèse de la transmission du SRAS-CoV-2 par voie aérienne avec des preuves irréfutables. Des données de suivi des contacts de plusieurs pays ont confirmé qu’une minorité de cas primaires (notamment les super-propagateurs dans des milieux fermés, surpeuplés et mal ventilés) sont à l’origine de la majorité des cas secondaires. Il faut donc tenir compte de l’importante variation de la charge virale respiratoire du SRAS-CoV-2 au sein de la population, car les personnes infectées n’excrètent pas toutes des quantités élevées de virus.10- Les preuves manquent pour soutenir l’existence d’autres modes de transmission d’importance, tels que les gouttelettes respiratoires ou les fomites. Il est parfois énoncé que les gouttelettes respiratoires contiennent plus de virus que les aérosols, parce qu’elles sont de plus grande taille. Toutefois, dans le cas de maladies où les concentrations d'agents pathogènes ont été quantifiées en fonction de la taille des particules, il a été démontré que ce sont les plus petits qui présentent les plus fortes concentrations d'agents pathogènes, et non pas les gouttelettes.

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