Soulager la douleur des patients et alléger la charge de travail des pharmacien(ne)s

Près de huit millions de personnes au Canada vivent avec une douleur chronique, selon Douleur Canada, une initiative nationale qui met en relation les personnes souffrant de douleurs avec des ressources permettant d’améliorer les soins et le soutien.Une personne sur cinq souffre de douleur chronique, un chiffre qui augmentera avec le vieillissement de la population. Il s’agit d’un type de douleur persistante ou récurrente, qui dure généralement plus de trois mois et qui peut avoir un impact significatif sur le bien-être physique, spirituel, social, mental et économique des personnes aux prises avec celle-ci, ainsi que des membres de leur famille, affirme le Groupe de travail canadien sur la douleur.Les causes possibles comprennent l’arthrite, les douleurs neurogènes (causées par des lésions nerveuses), les maux de dos et la fibromyalgie, tandis que les causes de douleur aiguë, qui peut durer de quelques minutes à plusieurs semaines, comprennent les traumatismes contondants, les fractures, les interventions chirurgicales, les soins dentaires, l’accouchement, les brûlures ou les coupures, et les entorses ou les foulures, explique la Dre Denise Kreutzwiser, pharmacienne du programme de prise en charge de la douleur à l’hôpital St. Joseph à London, en Ontario.Les douleurs abdominales et pelviennes, les douleurs dans la gorge et la poitrine, et les maux de dos sont parmi les causes les plus fréquentes de visites à l’urgence au Canada, représentant ensemble un dixième de toutes les visites, a déclaré la Dre Kreutzwiser lors d’un webinaire de l’Association des pharmaciens du Canada intitulé «Gestion de la douleur aiguë en milieu communautaire».Les technicien(ne)s en pharmacie jouent un rôle important dans le soutien des patients souffrant de douleurs. Dans une pharmacie communautaire, il arrive que les patients décrivent leur douleur au premier membre de l’équipe qu’ils rencontrent. Dans un tel cas, le/la technicien(ne) en pharmacie doit transmettre ces informations au/à la pharmacien(ne), affirme la Dre Kreutzwiser. «Les technicien(ne)s en pharmacie peuvent aider le/la pharmacien(ne) dans la collecte de renseignements», explique-t-elle. «Cela peut consister à recueillir des renseignements sur le meilleur schéma thérapeutique possible, les antécédents d’allergies et de santé, et les traitements non médicamenteux qui ont déjà été essayés.»La Dre Kreutzwiser ajoute que dans les cas de préparation de médicaments topiques contre la douleur, «le/la technicien(ne) en pharmacie est bien placé(e) pour préparer de tels produits et aider à résoudre les difficultés concernant la couverture et la facturation des médicaments».Certaines personnes souffrant de douleurs peuvent décider de choisir elles-mêmes des médicaments en vente libre. Dans de tels cas, les technicien(ne)s en pharmacie peuvent les aider. «Les technicien(ne)s en pharmacie peuvent aider les patients en les observant attentivement lorsqu’ils choisissent eux-mêmes des médicaments en vente libre qui contiennent tous de l’acétaminophène, et en signalant au/à la pharmacien(ne) qu’il peut être nécessaire de conseiller le patient pour que ce dernier comprenne que les produits qu’il a choisis contiennent de l’acétaminophène, et la quantité maximale qu’il peut prendre en une journée», affirme la Dre Kreutzwiser. «Les technicien(ne)s en pharmacie peuvent également s’informer auprès des patients qui choisissent eux-mêmes des médicaments en vente libre contenant un AINS s’ils prennent des AINS sur ordonnance ou d’autres AINS en vente libre, afin de s’assurer qu’il n’y a pas de duplication accidentelle de traitement par AINS.»Selon le Groupe de travail canadien sur la douleur, la douleur chronique touche de manière disproportionnée les personnes âgées, les personnes vivant dans la pauvreté, les personnes souffrant de troubles mentaux et de toxicomanie, les personnes travaillant dans le secteur des métiers et du transport, les anciens combattants, les peuples autochtones, certaines communautés ethniques et racialisées, les personnes issues de la diversité sexuelle et de genre, les personnes ayant subi des traumatismes ou des violences dans le passé, les personnes handicapées et les femmes.«Il est important que les technicien(ne)s en pharmacie comprennent que les personnes vivant avec la douleur chronique sont souvent victimes de stigmatisation, qui peut être exacerbée si elles souffrent également de troubles mentaux, si elles font partie d’un groupe marginalisé et/ou si elles consomment des opioïdes ou des produits à base de cannabinoïdes», explique la Dre Kreutzwiser. «Il est important de promouvoir un environnement inclusif dans lequel le patient se sent à l’aise et en sécurité. En outre, il est important que les technicien(ne)s en pharmacie reconnaissent l’existence d’un lien entre la douleur chronique et des antécédents d’expériences négatives ou de traumatismes vécus pendant l’enfance. Le développement d’une relation thérapeutique de confiance ne peut pas être surestimé.»

Soulager la douleur des patients et alléger la charge de travail des pharmacien(ne)s

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