Sondage: le tiers des médecins canadiens vont manquer d'EPI dans 2 jours

Un nouveau sondage réalisé par l'Association médicale canadienne (AMC) et diffusé jeudi en fin de journée révèle que le tiers de ses membres en pratique communautaire ont déjà épuisé leur équipement de protection individuelle (EPI), ou l'auront fait d'ici deux jours.Le sondage a été mené entre le 30 mars et le 31 mars. Il était ouvert à tous les membres de l'AMC et 4 898 médecins y ont répondu. L'AMC utilisera les résultats du sondage pour rencontrer les ministres fédéral, provinciaux et territoriaux de la Santé alors que tous les gouvernements intensifient leur recherche pour les EPI.«Nous savons vraiment à quoi ils sont confrontés et nous travaillons sans relâche pour les obtenir», a déclaré le Dr Sandy Buchman, président de l'AMC.Dans l'ensemble, 20% des répondants ont déclaré qu'ils n'auraient plus de respirateurs, 23% qu'ils n'auraient plus de protections oculaires ou faciales, et 21% qu'ils manqueraient de lunettes ou de lunettes en deux jours ou moins.Seulement 20% des médecins interrogés ont déclaré que leur fourniture de masques durerait plus de 10 jours, et 34% ont estimé que leur fourniture de gants durerait aussi plus de 10 jours.D'ailleurs, près des trois quarts (71%) des médecins ont tenté de commander de fournitures en mars, mais seulement 15% ont répondu en avoir reçus. En Nouvelle-Écosse, seulement 2% des médecins qui ont commandé des fournitures le mois dernier les ont reçus ou ont été informés que les fournitures avaient été expédiées.Les résultats montrent un manque de sensibilisation chez certains médecins au sujet d'autres sources d'approvisionnement en EPI. Seul un médecin sur 10 en attente de fournitures connaissait une source d'approvisionnement fédérale ou provinciale. Ce taux était le plus élevé en Alberta, où 26% des personnes en attente ne connaissaient pas d'autres sources.Les résultats de l'enquête suggèrent que la pénurie d'EPI est la plus grave au Nouveau-Brunswick et à Terre-Neuve-et-Labrador.En milieu hospitalier, de nombreux répondants ont confirmé qu'on leur demandait de rationner leurs fournitures d'EPI. En général, les médecins des hôpitaux ne savaient pas combien de temps durerait leur réserve actuelle.«Certains médecins sont effrayés et inquiets face à la possibilité de manquer de matériel de protection individuelle», a affirmé le Dr Buchman à notre publication soeur, The Medical Post.Parmi ceux qui ont répondu au sondage, 46,1% pratiquent la médecine familiale, 38,2% pratiquent une spécialité, 14,4% pratiquent une spécialité chirurgicale et 1,4% pratiquent une spécialité de laboratoire. La majorité des répondants, 70,5%, vivent dans de grandes populations urbaines.Face à ces résultats, l'AMC demande une rencontre d'urgence avec la ministre fédérale de la Santé, Patty Hajdu, pour discuter de la façon de fournir de l'EPI à la première ligne.Le Dr Buchman apprécie les efforts des différents gouvernements au pays pour obtenir ce matériel. Il souligne notamment la signature d'accord ou de lettres d'intention avec des entreprises canadiennes et le fédéral pour commencer à fabriquer localement des EPI.«Nous ne voyons pas par contre l'approvisionnement en EPI parvenir aux milieux qui en ont le plus besoin. Nous ne voyons pas la coordination nécessaire pour distribuer les fournitures là où elles sont le plus attendues, mentionne le Dr Buchman. Nous allons demander aux ministres de la santé d’assurer une meilleure coordination et d’ajouter de la transparence sur la position de l’équipement dans la chaîne d’approvisionnement.»L'AMC demandera également une meilleure coordination et transparence entre les gouvernements fédéral et provinciaux et territoriaux.

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