Soins de l'AVC: attention à l'humeur et à la cognition

De toute nouvelles lignes directrices recommandent aux médecins et aux infirmières de dépister la dépression chez leurs patients ayant subi un AVC, mais aussi chez leurs proches. Plus de 30 % d'entre eux seraient dépressifs, et la majorité ne seraient pas traités adéquatement, estiment des spécialistes.Selon Gail Eskes, professeure à l'Université Dalhousie, à la tête d'un comité d'experts qui s'est penché sur l'humeur et la cognition post-AVC, la plupart des victimes d'un AVC sont dépressives et «présentent un déficit cognitif». Elle note également que bon nombre de proches aidants souffrent eux aussi de dépression dans la phase de récupération après l'accident.Le neurologue Eric Smith du Programme de l'AVC de Calgary, membre du comité d'experts, soutient «que les symptômes de dépression sont fort répandus et peuvent empêcher la pleine récupération d'un AVC et même le retour au travail». «Cela n'arrive pas que dans les cas d'AVC graves», poursuit-il. «Bien des patients victimes d'un AVC léger, qui semble entièrement chose du passé, ont des symptômes de dépression ou des troubles cognitifs qui diminuent leur qualité de vie.»La mise à jour des Recommandations canadiennes pour les pratiques optimales de soins de l'AVC intègre le fruit de ces observations et met désormais l'accent sur les besoins psychologiques des aidants naturels en plus de ceux des patients.Voici les principales recommandations:- Dépister la présence de dépression annuellement car celle-ci peut parfois apparaître plusieurs années après l'AVC.- Offrir aux patients et à leur entourage l'accès à des spécialistes de la santé mentale: neuropsychologues, psychiatres, ergothérapeutes, notamment.- Dépister le déclin des fonctions cognitives et la survenue de la démence chez les victimes d'AVC. En effet, les deux tiers souffrent de déficits cognitifs et près d'un tiers est atteint de démence. En outre, le taux de mortalité des patients avec AVC présentant des déficits cognitifs est deux fois plus élevé que chez les autres patients.

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