Second tour du CaRMS: les résultats sont tombés

Selon les données du CaRMS, le Service canadien de jumelage des résidents, dévoilées vendredi, 97,7% des 3705 postes de résidence en médecine ouverts au pays ont été pourvus à l’issue du second tour. Parmi les 1702 résidences offertes en médecine de famille, 75 sont restées vacantes (soit 4,4%), dont 70 au Québec: 30 à l’Université Laval, 13 à l’Université de Sherbrooke, 15 à l’Université de Montréal et 12 à l’Université McGill.À partir du 1er juillet prochain, 894 résidents débuteront leur spécialisation au Québec, dont 458 futurs médecins de famille, soit 17 étudiants de plus l’an dernier, tient à souligner le président de la Fédération des médecins résidents du Québec (FMRQ), le Dr Cédric Lacombe, qui veut éviter les fausses conclusions tirées des données du CaRMS. «Des fois, on ne voit que les places non comblées. Mais si l’on regarde le tableau global, le verre est réellement à moitié plein. Ainsi, 51% des futurs résidents ont choisi la médecine de famille, qui reste de loin la spécialité numéro une parmi les 60 spécialités qu’on a au Québec. On ne peut pas dire que les étudiants la boudent.»Pour étayer son propos, le Dr Lacombe a sorti sa calculatrice pour mettre certains chiffres en perspective. Il indique que le Québec représente 31% des postes de résidence en médecine de famille ouverts cette année au Canada, alors que la province compte pour 22% de la population canadienne et qu’elle n’accueille que quatre des 17 facultés de médecine au pays. Il ajoute que «les étudiants québécois remplissent 28% des postes comblés cette année en médecine familiale. Ce n’est pas rien, c’est plus que le poids démographique du Québec».La Conférence des doyens des facultés de médecine des universités du Québec est sur la même longueur d’onde. Son président, le doyen de la Faculté de médecine de l’Université Laval, Julien Poitras, se dit «très encouragé des résultats du jumelage CaRMS 2024. (…) Il s’agit d’une des plus grandes cohortes de futures et futurs médecins de famille qui entreprendront leur résidence dans cette spécialité passionnante et polyvalente», affirme-t-il dans un communiqué qui mentionne que ce nombre pourrait continuer d’augmenter dans les prochaines années, «car les facultés accueilleront de plus grandes cohortes d’étudiantes et d’étudiants en médecine dès l’automne 2024». Les quatre facultés de médecine québécoises affichent néanmoins leur volonté d’atteindre l’objectif de pourvoir tous les postes en médecine de famille. Elles signalent qu’elles «sont en action pour valoriser la pratique en médecine de famille et pour accroître l’attractivité des milieux de formation partout au Québec» et que leurs efforts portent leurs fruits: «de 2010 à 2024, nous constatons une augmentation de 36% des admissions annuelles en médecine de famille.» Celles-ci sont passées de 337 à 448 en 15 ans.«Cessons les discours alarmistes»Le président de la FMRQ convient qu’il y a «encore du travail à faire» en termes de valorisation de la médecine familiale, «une spécialité qui a été fortement malmenée notamment par la classe politique au cours des dernières années», regrette le Dr Lacombe. Il estime que la question des besoins en médecin dépasse celle des admissions en résidence. «Comment fait-on pour garder plus longtemps nos médecins en pratique plutôt que d’observer des départs hâtifs à la retraite? Quelles sont les conditions de pratique et d’entrée en pratique qui peuvent être améliorées afin d’y attirer encore davantage la relève? Bien des choses peuvent être faites», considère-t-il en appelant les parties prenantes à «cesser les discours alarmistes qui risquent de desservir tous les efforts que nous faisons.»Lire aussi: Où s’en va la médecine de famille?S’agissant des 70 postes non comblés, le président de la FMRQ constate qu’ils se trouvent essentiellement dans des unités de médecine familiale situées en régions intermédiaires et éloignées. «C’est là que le bât blesse principalement.» Selon lui, l’abandon par le gouvernement de Philippe Couillard de certains appuis financiers qui aidaient les résidents choisissant de s’établir hors des centres urbains est l’un des freins à la résidence en région éloignée. «Ces incitatifs font partie de nos discussions avec le ministère de la Santé dans le cadre de la renégociation de notre convention collective», précise le Dr Lacombe.

Second tour du CaRMS: les résultats sont tombés

Pour accéder au contenu, connectez-vous ou créez un compte gratuit.

Catégories connexes