Retrait de médicaments: l'OPQ sollicite l’implication du ministre de la Santé

Les retraits de médicaments des deux listes de médicaments du gouvernement du Québec (Régime général d’assurance médicaments et Établissements) préoccupent l’Ordre des pharmaciens du Québec (OPQ).Par conséquent, l'OPQ a envoyé cet été une lettre au ministre de la Santé, Yves Bolduc, pour lui manifester son inquiétude et lui demander de mettre en place des mesures pour encadrer les retraits de médicaments des listes gouvernementales.L’OPQ lui souligne qu’environ 200 médicaments ont été retirés lors de la mise à jour en juin de la Liste de médicaments du régime général d’assurance médicaments.« Nous sommes préoccupés, parce que cela cause des problèmes aux patients, aux pharmaciens et aux médecins pour trouver des solutions de rechange », explique Manon Lambert, directrice générale et secrétaire de l’OPQ, lors d’une entrevue à L’actualité pharmaceutique.L’OPQ cite les deux exemples problématiques suivants :« Le méthotriméprazine n’est plus disponible qu’en comprimés de 2 mg et en solutions injectables de 25 mg/ml alors que des doses de 50 mg sont parfois nécessaires. Dans certains cas, ça pourrait nécessiter la prise de 25 comprimés… »« Le contraceptif Ovral, dont la concentration est élevée en oestrogène, est nécessaire particulièrement chez les patientes qui prennent des médicaments contre l’épilepsie. »Selon la RAMQ, entre 2007-2008 et 2010-2011 (jusqu’en février 2011), 1220 produits ont été retirés de la Liste de médicaments du régime général d’assurance médicaments (voir tableau ci-contre).Les solutions, pas pour demain L’OPQ a rencontré en août le ministre Bolduc. À la suite de leur discussion, ils ont convenu de se revoir à la fin de septembre pour tenter de trouver des solutions.« Nous en sommes à un stade très, très préliminaire, indique Natacha Joncas Boudreau, attachée de presse au cabinet du ministre de la Santé. Il y a plusieurs réflexions qui doivent se faire à ce sujet. Il y a une certaine ouverture du ministre. »Pour l’instant, l’OPQ n’a pas de solutions précises à proposer au ministre Bolduc. « Il va falloir que l’on fouille un petit peu plus sur les problèmes, comme nous l’avons fait avec les ruptures de stock, de façon à recommander des solutions adaptées aux sources du problème », explique Manon Lambert.La lettre de l’OPQ a été transmise aux associations de fabricants de médicaments, soit l’Association canadienne du médicament générique (ACMG) et Les compagnies de recherche pharmaceutique du Canada (Rx & D). « Il va falloir qu’elles nous alimentent sur les sources du problème et qu’elles soient parties prenantes des solutions qui seront mises en place », souhaite Manon Lambert. « Ce n’est pas vrai que l’OPQ peut régler ce problème à lui seul. »Aucune raison à donnerC’est l’Institut national d’excellence en santé et en services sociaux (INESSS) qui gère le processus d’inscription et de retrait des médicaments sur les deux listes gouvernementales de médicaments.L’INESSS reçoit les demandes de retrait de médicaments à trois reprises durant une année, soit en mars, en juillet et en décembre. Les médicaments sont retirés des listes de médicaments lors de la mise à jour suivante, c'est-à-dire respectivement en juin pour l’avis reçu en mars, en octobre pour l’avis reçu en juillet et en février de l’année suivante pour un avis reçu en décembre.« Le fabricant nous avise par écrit de sa décision de retirer son produit des listes de médicaments, explique Maggie Charest-Poulin, conseillère en communication à l’INESSS. Il n’est aucunement obligé de conserver son produit inscrit sur les listes et de nous donner la raison du retrait de son produit. D’ailleurs, c’est très rare qu’un fabricant nous donne la raison d’un retrait. Dans certains cas, il nous précise seulement qu’il arrête de produire le médicament. »Un produit peut demeurer inscrit sur les listes le temps que les pharmacies et les établissements de santé écoulent leur inventaire. « Un produit [en écoulement d’inventaire] restera inscrit et remboursé par la RAMQ, puis sera retiré de la liste suivante », indique Maggie Charest-Poulin.Dans des cas exceptionnels où le médicament retiré est le dernier produit de sa classe thérapeutique, l’INESSS peut communiquer avec d’autres compagnies qui fabriquent le même médicament pour les inviter à soumettre une demande d’inscription.Retrait de médicaments de la Liste de médicaments du régime général d’assurance médicaments (Source : RAMQ)Année financièreNombre de retraits2010-2011 (jusqu’en février 2011)1692009-20102442008-20092722007-2008535

Retrait de médicaments: l'OPQ sollicite l’implication du ministre de la Santé

Pour accéder au contenu, connectez-vous ou créez un compte gratuit.

Catégories connexes