Rapport du Protecteur du citoyen: moins de soutien à domicile au Québec

Le gouvernement a beau prétendre qu'il augmente l'offre de soutien à domicile, dans les faits, l'aide de Québec dans ce domaine a diminué ces dernières années. C'est là le constat accablant fait par la nouvelle protectrice des citoyens québécois, Marie Rinfret, dans son premier rapport annuel, rendu public jeudi à l'Assemblée nationale. L'organisme y dénonce, pour la cinquième année consécutive, la nonchalance du gouvernement en cette matière.Comme chaque année, le Protecteur du citoyen cible le secteur de la santé comme une des principales sources de plaintes et de mécontentement de la population quant à la qualité des services publics.Malgré l'engagement pris par le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, d'augmenter l'offre de services visant à favoriser le maintien à domicile des personnes âgées, malades chroniques ou handicapées, la réalité est toute autre, indique la protectrice dans son rapport.Le nombre de personnes ayant reçu des soins à domicile a en fait diminué de près de 1%, entre 2015 et 2016.De plus, la durée moyenne des services rendus a chuté de 7 % entre 2010 et 2016. Il peut s'agir par exemple de réduire le temps consacré pour aider une personne handicapée à prendre un bain ou à préparer un repas. En 2015-2016, un service à domicile a duré en moyenne 44 minutes, résultat des nouvelles balises à la baisse imposées par Québec.On estime qu'entre 15 et 18 % des gens de plus de 65 ans auraient besoin de soutien à domicile, alors que seulement 8 % y ont droit. Le gouvernement ne semble tout simplement pas en mesure de répondre à la demande et Mme Rinfret estime qu'il est urgent de corriger le tir.Elle demande au ministre Barrette de présenter avant la fin de l'année un plan d'action ayant deux objectifs: augmenter de 10 % par année le nombre moyen d'heures de soutien à domicile offertes, et accroître de 15 % le nombre de personnes admissibles à recevoir de tels services.Dans son rapport de 160 pages, le Protecteur du citoyen recommande par ailleurs au ministre Barrette d'intervenir pour augmenter le nombre de places disponibles dans les Centres hospitaliers de soins de longue durée (CHSLD) pour les personnes âgées en lourde perte d'autonomie.Le nombre de plaintes déposées au Protecteur du citoyen et portant sur les services de santé et les services sociaux a augmenté de 26 % cette année. La piètre qualité des services et les trop longs délais d'attente sont au coeur des motifs de récriminations.Le gouvernement Couillard "devrait avoir honte", a réagi le chef de l'opposition officielle, Jean-François Lisée.Autres observationsDes manquements à la Loi sur la justice administrative ont été aussi notés par la protectrice du citoyen dans certains dossiers où la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ) avait refusé une demande liée à une aide technique.« La RAMQ ne veille pas systématiquement à informer le citoyen ou la citoyenne lors de réévaluations administratives : elle considère que c’est au dispensateur (fournisseur de biens ou de services assurés) de le faire », peut-on lire dans le rapport annuel d’activités 2016-2017.Dans ce dernier, la protectrice du citoyen a aussi fait état de retards dans les délais de révision de dossier. Une problématique qui perdure depuis deux ans, et ce, en raison du « volume de demandes particulièrement élevé ».En ce qui a trait à la prise en charge de la population par des médecins de famille, Marie Rinfret constate que celle-ci n’est pas toujours équitable, et ce, malgré la création du Guichet d’accès à un médecin de famille (GAMF). Plusieurs raisons ont été évoquées, dont le manque de précision du formulaire d’inscription au GAMF.Finalement, elle a observé des lacunes quant aux normes que doivent respecter les établissements de santé pour favoriser un choix éclairé des patients quant aux coûts reliés à leur hospitalisation.L'année 2016-2017 en chiffres :Hausse de 30% du nombre de plaintes traitées par le Protecteur du citoyen en matière de santé et de services sociaux par rapport à la moyenne des trois dernières années;Pourcentage plus élevé de plaintes fondées (46,2%) que la moyenne des trois dernières années, qui se situait six points plus bas;Baisse de 10% du nombre de signalements traités par le Protecteur du citoyen. Source : rapport du Protecteur du citoyen

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