Radio-oncologie : la planification des traitements avec l’IRM et la TDM devrait être reconnue comme un standard de pratique

Le président de l’Association des radio-oncologues du Québec, le Dr Khalil Sultanem.Le recours à la tomodensitométrie (TDM) et à l’imagerie par résonance magnétique (IRM) dans les hôpitaux québécois devraient devenir des standards de pratique en radio-oncologie. De plus, les établissements qui offrent des traiments de radio-oncologie devraient être pourvus de ces appareils.Ces recommandations ont été formulées par des experts mandatés par le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) pour le conseiller dans l’acquisition et dans l’allocation d’appareils de planification en radiothérapie afin de répondre aux besoins actuels et futurs en cancérologie.Les membres de ce sous-comité avaient pour mandat de remettre au Comité national de radio-oncologie quant à l’utilisation et à la disponibilité de TDM, d’IRM, et de TEP-TDM, de simulateurs et d’appareils d’échographies dans les CISSS, les CIUSSS et les CHU offrant des traitements contre le cancer. Son rapport a été rendu public le 31 mai.Les techniques d’imagerie permettent de délimiter la tumeur, de calculer les risques possibles d’atteinte aux organes et de prendre des décisions éclairées quant à la façon de traiter le patient. Initialement, le simulateur, dit conventionnel ou classique, était l’appareil de planification de base en radiothérapie. Les experts du sous-comité suggèrent aux autorités qu’il ne soit plus utilisé de façon routinière dans la planification des traitements de radiothérapie externe ou de curiethérapie.TDM et IRMAu fil des années, des départements de radio‐oncologie se sont munis d’appareils de radiologie en radio-oncologie. Or, les hôpitaux sont équipés de manière inégale, constatent les experts.En raison de l’importance qu’a pris la TDM dans le traitement du cancer, les auteurs du rapport estiment que tous les centres de radio‐oncologie devraient disposer d’au moins un appareil pour la planification des traitements et qu’il serait justifié qu’un établissement dispose d’un deuxième et même d’un troisième appareil si le nombre de planifications le nécessite.Tous les centres de radio‐oncologie devraient aussi disposer d’au moins un appareil d’IRM, à la condition que le volume minimal de planifications par année soit d'environ 1000. Un deuxième et un troisième appareils pourraient être ajoutés si le nombre de planifications le justifie.Si l’appareil d'IRM n’est pas totalement dédié à la radio‐oncologie, des plages horaires en quantité suffisante devraient être réservées pour répondre aux demandes d’examens de planification et adapté aux besoins de la radio-oncologie, poursuivent-ils.TEP-TDM et échographieTous les centres de radio‐oncologie du Québec devraient également recevoir un appareil de TEP-TDM ainsi qu’un appareil d’échographie dédié à l’application et à l’implantation des applicateurs/aiguilles/cathéters des traitements de curiethérapieComme le coût d’un appareil d’échographie est faible, le minimum de mises en traitement par établissement n’a pas été évalué par les membres du sous-comité.Des recommandations à suivreLe président de l’Association des radio-oncologues du Québec, le Dr Khalil Sultanem, s’est dit satisfait de cet avis, mais se demande si le MSSS va suivre les recommandations.«C’est un rapport qui décrit bien les besoins en radio-oncologie, commente-t-il. Ces dernières années, le gouvernement a fait un bon travail dans notre spécialité. Qu’on se rappelle de l’époque où on avait dû envoyer des patients québécois se faire traiter aux États-Unis. Depuis, notre plateforme technique a été rehaussée de façon majeure et l’important est de continuer sur cette lancée».Selon lui, dans la majorité des centres, les appareils de traitements répondent aux besoins de la population. Là où il y a des manques et des besoins, ce sont dans les nouvelles modalités d’imagerie, qui sont devenues nécessaires pour assurer une bonne planification.«Le rapport suggère que les grands centres aient un TEP et une IRM de planification en radio-oncologie et que les petits centres aient un accès à des plages horaires spécifiques. Or, seulement, quatre centres dans tout le Québec dispose d’une IRM dédiée entièrement à la radio-oncologie, dit-il. Les recommandations internationales, canadiennes et maintenant québécoises disent toutes que le TEP et l’IRM devraient faire partie intégrante d’un département de radio-oncologie. Ça devient une nécessité et c’est sur ce point que le Ministère devrait concentrer les efforts. »Problème de financementLe Dr Sultanem souligne que l’un des grands problèmes que rencontre la radio-oncologie au Québec se trouve dans le financement. Ce secteur a été le premier domaine médical où le financement par acte a été appliqué. Or, dit-il, les recommandations d’un autre comité d’experts sur cette question n’ont pas été suivies, avec le résultat que les départements de radio-oncologie sont actuellement sous-financés. Il souhaite toujours que les correctifs soient apportés.

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