Radié pour avoir fait fi de la limitation de pratique qui lui est imposée

Reconnu coupable des deux chefs d’accusation auxquels il faisait face, un pharmacien de Pincourt, Serge St-Denis, s’est vu imposer, le 19 décembre dernier, une radiation temporaire de six mois. Il avait en effet failli à l'obligation de se conformer à une décision du Comité administratif ayant pour but de limiter sa pratique, en plus d’entraver le travail du syndic adjoint.L’intimé a reconnu les faits qui lui étaient reprochés par le syndic adjoint en enregistrant un plaidoyer de culpabilité lors de l’audience du 29 septembre 2017. Une décision disciplinaire a, par la suite, été rendue par le Conseil de discipline de l’OPQ, qui a imposé à l’intimé une période de radiation temporaire de 5 mois pour ce qui est du chef 1 et une autre d’une durée de 1 mois pour le chef 2. Tel que suggéré par les deux parties, ces deux périodes devront être purgées de façon consécutive.Ignorer la limitation de pratique imposéeLa pratique de l’intimé est sous la loupe de l’inspection professionnelle depuis 2013. En 2015, il est soumis à une inspection particulière qui «fait ressortir plusieurs inconduites nuisibles ou potentiellement dangereuses pour les patients».Dans un rapport daté du 16 novembre 2015, le comité d’inspection professionnel recommande une limitation d’exercice. Un mois plus tard, le Comité exécutif de l’OPQ émet une résolution à cet effet. Exécutoire à compter du 20 janvier 2016, l’intimé doit réussir un programme de perfectionnement dans un délai de 12 mois. En attendant, il ne peut exercer la pharmacie que sous la surveillance de son maître de stage, qu’il a la responsabilité de trouver.Serge St-Denis entreprend des démarches auprès de la bannière sous laquelle s’affiche sa pharmacie pour obtenir la référence d’un pharmacien qui pourrait remplir cette responsabilité. Son approche demeure toutefois infructueuse. Aucun effort supplémentaire n’est déployé par l’intimé.Le 6 avril 2016, le coordonnateur au service d’accompagnement des professionnels à l’Ordre des pharmaciens du Québec, Guillaume Leduc, convoque l’intimé à une rencontre le 8 avril, lui rappelant qu’il a l’obligation de suivre et de réussir le programme de perfectionnement. Serge St-Denis fait fi des informations données par M. Leduc et continue de travailler sans supervision.Le 16 août 2016, le propriétaire de la pharmacie située en biais de celle de l’intimé informe l’OPQ à l’effet que ce dernier semble exercer, sans supervision. Deux mois plus tard, le syndic adjoint se présente à la pharmacie de l’intimé sans l’aviser au préalable afin de l’observer. Ce dernier accède au dossier patient, répond aux clients, prépare et délivre des médicaments.Après une quarantaine de minutes, le syndic adjoint se présente au comptoir et s’identifie. L’intimé explique alors qu’il est le seul pharmacien en service, mais qu’il garde les «paniers» de prescriptions pour qu’ils soient vérifiés par un autre pharmacien, et ce, avant qu’il soit remis au patient. Questionnée à cet effet, la technicienne de laboratoire présente sur les lieux nie les allégations de l’intimé.Le syndic adjoint communique avec les trois pharmaciennes remplaçantes auxquelles l’intimé a fait appel. Contrairement à ce qu’il prétend, celles-ci n’ont pas été informées de sa limitation d’exercice.Durant la période du 20 janvier au 17 octobre 2016, l’intimé a pratiqué la pharmacie sans la surveillance de son maître de stage, et ce, pendant au moins 214 jours. L’intimé aurait alors rendu quelque 12 000 services pour près de 300 patients différents bénéficiant de la couverture de la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ).

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