Puebla, ville coloniale - L’autre Mexique, au-delà des plages

On évoque souvent les plages et les ruines archéologiques quand on pense au Mexique. J’avais envie de vous présenter une belle ville coloniale, loin de la mer, riche en monuments historiques et en délices culinaires de toutes sortes.Si vous allez à Mexico, ne manquez pas de prendre un bus pour aller à Puebla, dans l’État du même nom, à 110 km de la capitale. Fondée en 1531 par les Espagnols, Puebla a eu l’honneur de voir son quartier historique inscrit au Patrimoine mondial de l’Unesco en 1987.Pour me familiariser avec cette ville, j’ai commencé par une visite guidée en autobus à impériale (deux étages) de la compagnie Turibus, pratique pour aller dans les quartiers à l’extérieur du centre.Nous avons d’abord visité le Complexe culturel universitaire de Puebla, un établissement très dynamique qui comprend, entre autres bâtiments, une galerie d’art, un théâtre, un centre de congrès, une bibliothèque, un auditorium et un restaurant où nous avons déjeuné. Nous avons croisé des comédiens masqués – un art typique du Mexique où les masques sont tenus à la main sur un bâton – et vu plusieurs sculptures en plein air.En après-midi, nous avons dîné au Marché des saveurs de Puebla (mercado de sabores poblanos), un immense marché de kiosques de nourriture traditionnelle où chacun choisit ce qu’il veut, à peu de frais. Tous affichent des mets à la carte et un menu à prix fixe à 35 pesos, soit environ 4 $. Pas chic, comme ambiance, mais toute une aubaine !Nous avons aussi traversé le parc Jardín de Analco, où se tient un marché des artisans les fins de semaine. Le kiosque le plus populaire est celui où l’on vend des chapulines (sauterelles) grillées. J’ai goûté deux « saveurs » : au chili et à l’ail. Croustillantes, épicées... mais pas du tout dans mes goûts alimentaires ! Il faudra que je m’y fasse, car ce sera de plus en plus courant demanger des insectes à l’avenir : ce « mets » sauvera la planète de la malnutrition, dit-on. Eh bien, j’ai fait le premier pas !Les églises de PueblaLes autres attraits visités étaient des églises. On remarque l’influence espagnole par l’apposition de tuiles en céramique sur les murs; celle que l’on retrouve le plus souvent est la faïence de Talavera, un des rares produits mexicains à bénéficier d’une appellation d’origine. Le nom provient des Espagnols venus de Talavera de la Reina, une commune près de Tolède en Espagne.Les façades des églises de San Francisco Acatepec (17e siècle), de Santa Maria Tonantzlintla (16e siècle) et du sanctuaire de Nuestra Señora de Guadalupe (17e et 18e siècles) en sont recouvertes. Le Musée de la Talavera à Cholula (en « banlieue » de Puebla) est à visiter, si l’on veut connaître ce procédé artisanal réalisé sans interruption depuis le 16e siècle.La cathédrale de Puebla, dont la construction a commencé en 1575 pour se terminer en 1634, possède deux tours de près de 80 mètres, considérées comme les plus hautes du pays et même du continent, dit-on. L’intérieur est un véritable chef d’œuvre.Le centre historique de PueblaLa visite guidée en bus m’a permis de repérer de jolis endroits où je suis retournée les jours suivants, à pied. Déambuler dans les rues de Puebla est un vrai bonheur. Le quadrilatère de la zone historique fait 6,9 km2 et compte 2619 monuments ! Il faut porter attention aux détails sur les murs, balcons, portes et fenêtres des maisons (céramique, sculptures, statues, fleurs...), mais aussi aux nombreux trous et dénivelés « tord-cheville » des rues et trottoirs !Je suis retournée à l’église San Francisco devant laquelle on était passés sans entrer – pas celle nommée San Francisco Acatepec, mais une autre, au cœur du centre-ville historique, construite entre 1535 et 1760. J’ai pu prendre mon temps pour admirer les décorations, les céramiques et les statues – celle du Saint Jude Thaddée (Judas Tadeo), avec une flamme sur la tête ressemblant plutôt à une corne, est plutôt comique ! Je suis restée perplexe devant le cadavre incorrompu (inaltéré, oh miracle !) du frère bienheureux (Beato fray) Sebastián de Aparicio, dans une des chapelles qui lui est consacrée. Ce franciscain est décédé en 1600 à l’âge de 98 ans.Gourmandise et gastronomieNous avons dîné et soupé dans des restaurants de cuisine régionale sis dans des maisons historiques, certains faisant partie du programme Tesoros de México du ministère du Tourisme mexicain. Ces « trésors mexicains » sont regroupés dans un cercle de qualité comptant plus de 70 restaurants et hôtels de charme dans 10 États du pays. J’ai mangé les meilleurs repas de mon séjour aux restaurants des hôtels La Noria, Casareyna et La Sacristía de la Companía, dans un décor très chaleureux (voir la page Facebook « TesorosDeMexico »).Par ailleurs, les Mexicains ont la dent sucrée. Une des rues où l’on trouve des confiseries (dulcerías) et aussi des fabriques de céramiques de Talavera (fábricas de Talavera) se nomme Avenida 6 Oriente (avenue 6 Est). On y trouve des montagnes de bonbons et autres biscuits des plus colorés – parfaits comme souvenirs à rapporter à nos proches ! – notamment les camotes de Santa Clara, faits de patate douce (camote, en espagnol). Outre les dulcerías (confiseries), on trouve aussi des camoterías, spécialisées dans les camotes, par exemple la Gran Camotería La Clarita. Je suis entrée dans plusieurs boutiques, dont La Gran Fama, fondée en 1892, d’où je suis ressortie les mains et la bouche pleines ! Plusieurs photos de la variété de bonbons se trouvent dans le site de cette confiserie : www.lagranfama.comPrès de la cathédrale, des gens font la queue devant les churrarías ou « beigneries », si l’on veut traduire le nom de cette boutique spécialisée dans la fabrication de beignets en forme de serpentin, que l’on trempe dans du chocolat amer fondu.Puebla est aussi réputée pour ses plats en sauce, dont le mole à base de cacao, et les poivrons farcis (chiles rellenos). Rappelons que la gastronomie mexicaine est inscrite à la liste du patrimoine immatériel de l’humanité de l’Unesco depuis 2010.Un séjour à Puebla sera assurément marqué par les mets dont les Poblanos (habitants de Puebla) sont si fiers ! Et par l’audace d’avoir croqué dans des sauterelles grillées, peut-être ?Information sur Puebla www.visitmexico.com/fr/pueblaConseil de promotion touristique du Mexique :1 800 44-MEXICOwww.visitmexico.com/fr

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