Projet de loi 15: le CMQ préoccupé

Le CMQ présentera ses commentaires en commission parlementaire mardi, concernant le projet de loi no 15, la Loi visant à rendre le système de santé et de services sociaux plus efficace. Selon le Collège, Santé Québec doit servir à réduire les barrières et générer une meilleure fluidité entre les établissements, permettre de tenir compte des réalités régionales et favoriser une approche décentralisée du système de santé, mais il entretient des doutes quant à la réelle indépendance du pouvoir politique. «La nouvelle gouvernance médicale qui restreint la voix des médecins, notamment sur l’organisation des soins, nous préoccupe», peut-on lire dans le mémoire présenté en commission parlementaire. En effet, le Collège considère qu’il est important de maintenir une cogestion médico-administrative, puisque c’est de cette façon que les milieux de soins fonctionnent mieux. «Le projet de loi est cependant muet à ce sujet et semble vouloir évacuer les médecins comme leaders décisionnels», déplore le CMQ qui demande à ce que la voix des médecins se fassent entendre dans les conseils des médecins, dentistes et pharmaciens. Le CMQ insiste aussi pour que la profession médicale ait son mot à dire sur la répartition des effectifs sur le territoire, et que les modalités d’application des PEM-PREM soient revus pour permettre entre autres un parcours adapté aux médecins en fin de carrière. Par ailleurs, la création d’un conseil interdisciplinaire d’évaluation des trajectoires et de l’organisation clinique dans chaque établissement est salué par le Collège. Il demande toutefois que le projet de loi soit modifié pour confier à ce conseil le pouvoir d’amorcer par lui-même une démarche d’évaluation et de recommandation sur tous les services cliniques du territoire. Accès aux soins Le CMQ accueille aussi favorablement les dispositions du projet de loi qui permettent à un établissement d’agir directement sur les listes d’attentes en chirurgie, ainsi que sur les examens spécialisés. Toutefois, il juge la gestion actuelle des débordements des urgences comme étant préoccupante. En effet, il croit qu’il sera impossible d’améliorer l’accès aux soins partout au Québec, sans inclure les soins de proximité comme les GMF, les cliniques de soins de santé, les soins à domiciles et les soins palliatifs. Ainsi, l’Ordre «s’interroge sur la capacité du gouvernement à remédier à l’engorgement vécu dans les urgences, où les patients et patientes aboutissent lorsqu’il leur est impossible d’obtenir un rendez-vous en clinique». En ce qui concerne les partenariats avec le secteur privé, le CMQ juge que s’ils améliorent l’accès aux soins, ils doivent être offerts à tous et gratuitement. En effet, l’ordre professionnel continue de favoriser un réseau public fort et réitère qu’il faut freiner «une médecine à deux vitesses». Le CMQ croit aussi que le gouvernement devrait régler pénurie de travailleurs de la santé en priorité. Technologie et environnement En plus de tous ces éléments, le CMQ demande au gouvernement de s’assurer que le réseau prenne rapidement un virage environnemental, notamment dans les choix d’aménagement des infrastructures, ainsi que de certaines pratiques et médicaments. Finalement, le collège rappelle l’importance du rehaussement technologique du réseau pour la mise en oeuvre générale des éléments du projet de loi. «Aucune réforme ne pourra se faire sans être accompagnée de la mise en place d’un dossier de santé national afin d’optimiser la trajectoire de soins des usagers», soutien le CMQ.

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