Première ligne: les prochaines étapes pour favoriser l’interdisciplinarité

L'événement Première ligne en santé, qui se déroulait les 27 et 28 avril, est consacré au développement, à l’organisation et à la gestion dans le secteur de la première ligne. Il regroupe principalement des professionnels de la santé et des gestionnaires. Cette année, plusieurs des conférences et panels avaient pour thème l’interdisciplinarité et les récentes avancées en matière de collaboration. À titre d’exemple, les présidents respectifs de l’Ordre professionnel de la physiothérapie du Québec et de l’Ordre des optométristes du Québec ont parlé du nouveau cadre de collaboration qu’ils ont établi au cours des derniers mois. Celui-ci vise notamment à faciliter la communication entre les membres des deux professions afin de mieux soutenir les patients souffrant d’un traumatisme craniocérébral, de migraines ou de céphalées ou présentant des atteintes du système vestibulaire périphérique. Selon le président de l’Ordre des optométristes du Québec, Éric Poulin, les avancées réalisées par les deux ordres pourront ensuite être élargies à d’autres professionnels tels que les médecins pour assurer une prise en charge plus optimale de ces patients. La présidente de l'Ordre des diététistes-nutritionniste du Québec, Joëlle Émond, a pour sa part fait état de travaux pour déterminer quelle contribution supplémentaire les membres de cette profession pourrait assumer afin de favoriser une meilleure prise en charge des patients souffrant de COVID longue et dont certains souffrent de problèmes d’alimentation. À lire aussi: Les nouvelles activités des diététistes-nutritionnistes expliqués dans un guide Le Dr Jean-Bernard Trudeau, ex-directeur général adjoint du Collège des médecins du Québec et l’un des artisans du décloisonnement entre les professions, a de son côté souligné que le virage qu’entreprend le Québec vers les soins à domicile représente une autre opportunité à ne pas manquer afin de poursuivre les initiatives interprofessionnelles. Encore des obstacles Plusieurs défis subsistent néanmoins, ont rappelé les représentants professionnels présents à l’événement. «Une meilleure connaissance de ce que font les autres professionnels est essentielle», a expliqué Manon Dufresne, présidente de l’Ordre professionnel de la physiothérapie. Elle a donné l’exemple des technologues en physiothérapie dont le rôle est méconnu et qui, conséquemment, ne sont pas utilisés à leur plein potentiel. Ces technologues, jusqu’à tout récemment appelés thérapeutes en réadaptation physique, ont pour rôle d’appliquer les différentes techniques de physiothérapie selon une prescription médicale. Contrairement aux physiothérapeutes qui doivent détenir une maîtrise, ils ont un diplôme d’études collégiales (DEC). Parmi les autres freins au déploiement d’autres initiatives interprofessionnelles, Éric Poulin, de l’Ordre des optométristes du Québec, a souligné la couverture trop limitée des régimes public et privés d’assurance. Les services des technologues en physiothérapie ne sont généralement pas couverts, a d’ailleurs renchéri Manon Dufresne. D’autres zones grises méritent d’être clarifiées, a poursuivi le président de l’Ordre professionnel des inhalothérapeutes du Québec, Jocelyn Vachon. Un inhalothérapeute peut par exemple demander certains types de lit en fonction des besoins d’un patient, mais seulement l’ergothérapeute peut choisir le type de drap approprié. «Pour diriger les gens aux bons endroits, il faut comprendre le rôle de chacun. Mais on ne se parle pas tant que ça, soyons francs», a souligné Moses Boachie, un pharmacien communautaire de Montréal qui discutait pour sa part du rôle central des pharmaciens en première ligne pour diriger les patients aux endroits appropriés pour obtneir les bons soins.

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