PREM et AMP: premières étapes encourageantes pour la valorisation de la médecine familiale

Le ministre de la Santé, Christian Dubé, a annoncé des assouplissements au système d’attribution des postes en médecine familiale. Un premier pas dans la bonne direction pour valoriser la médecine familiale, selon la présidente de la Fédération des médecins résidents du Québec (FMRQ), la Dre Jessica Ruel-Laliberté. Les plans régionaux d’effectifs médicaux (PREM) sont les processus qui permettent de répartir les nouveaux médecins en fonction des besoins populationnels à travers la province. Or, selon la Dre Ruel-Laliberté, «ces processus sont compliqués et difficiles à comprendre. Ceci a pour conséquence de freiner l’intérêt des futurs médecins à se tourner vers la médecine familiale». Ce processus s’échelonne sur plusieurs mois. Les médecins qui terminent leur résidence au printemps doivent postuler en octobre pour une seule région, dans laquelle ils veulent pratiquer à la fin de leur résidence. La confirmation des activités médicales particulières (AMP), comme des gardes à l’urgence ou en CHSLD sont connues plus tard, après l’octroi du territoire de pratique. «Les AMP ne sont pas toujours claires, l’information n’est pas disponible. Les médecins résidents ne peuvent pas les connaître avant de postuler sur un poste dans une région. Ça rend le processus limitatif et rigide», explique-t-elle. À lire aussi: CaRMS: une situation stable en médecine familiale Avec l’annonce du ministre Dubé, les AMP seront arrimées avec la confirmation du territoire de pratique. «Une mesure qui va faciliter l’installation des médecins dans une région et cela est très positif pour la relève médicale», affirme la Dre Ruel-Laliberté. Le ministre Dubé a également mentionné qu’un site web va répertorier les AMP. «Ça fait partie de nos demandes d’avoir un lieu commun pour trouver l’information. Nous poussons l’idée plus loin avec une idée de jumelage. On n’est pas à ce point, mais c’est une première étape vers un jumelage», croit la présidente de la FMRQ. Des suggestions longuement attendues La FMRQ attendait un assouplissement du PREM depuis plusieurs années. «La décision de mettre en place des mesures concrètes pour rendre le processus des PREM plus simples est venue d’un comité où nous siégeons avec le ministère et d’autres partenaires. Nous avions des données de sondage auprès des étudiants et des résidents qui trouvaient le processus compliqué.» C’est la raison pour laquelle la FMRQ salue l’initiative du ministre Christian Dubé, tout en gardant un œil attentif sur les détails de cette annonce. «Reste à savoir si les changements vont être appliqués pour la cohorte 2023 qui amorcera le processus en octobre prochain», affirme prudemment la présidente. Elle poursuit en tendant la main au ministre, afin d’être mise au courant de la façon dont ces changements seront appliqués. «Nous souhaitons être au courant et faire partie du processus», lance-t-elle. Dans un monde idéal Si l’annonce du ministre Dubé est un pas dans la bonne direction, la Dre Ruel-Laliberté émet certains commentaires pour la suite. «Le meilleur scénario est d’y aller par étape. De gros changements du jour au lendemain peuvent être difficiles», explique-t-elle. À lire aussi: Québec veut faciliter l'établissement de médecins de famille en région Cette annonce ne signifie pas que les résidents se bousculeront pour obtenir un poste en médecine familiale. «On ne peut pas improviser des changements. Il faut assouplir le processus et valider si c’est la bonne façon de faire.» Outre l’arrimage des AMP avec la confirmation du territoire de pratique, la Dre Ruel-Laliberté aimerait que les médecins résidents puissent postuler pour plus qu’une région. «Il faut trouver le juste équilibre entre la liberté de pratique et les besoins populationnels.» Si l’annonce du ministre Dubé est perçue de façon positive par la présidente de la FMRQ, elle martèle l’importance d’être impliqués dans l’application de ces changements. «Nous connaissons le processus et les limitations. Nous souhaitons être un joueur utile et actif dans la suite des choses», conclut la Dre Jessica Ruel-Laliberté.

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