Prééclampsie: Les vitamines C et E n’apportent aucun bénéfice

La prise de vitamines C et E pendant la grossesse ne réduit pas l’incidence de prééclampsie, a révélé une étude menée au Canada et au Mexique.Dans un rapport présenté au congrès SMFM, des chercheurs de 17 centres au Canada et de 10 au Mexique ont réparti aléatoirement 2363 femmes à un traitement quotidien de 1000 mg de vitamine C et de 400 IU de vitamine E, ou à un placebo afin d’évaluer les effets de ces vitamines sur l’hypertension gestationnelle et les événements défavorables liés à la grossesse.Il n’y a eu aucune différence significative dans l’hypertension de grossesse ou d’autres événements défavorables de la grossesse liés à la prééclampsie entre le groupe traitement (118 des 1167 ou 10,11 %) et le groupe placebo (122 des 1196 ou 10,20 %).En outre, on n’a trouvé aucune différence de l’âge gestationnel à la naissance ou des taux de mortalité périnatale, naissance prématurée, petit poids pour l’âge gestationnel, ou autres événements défavorables tels que des convulsions, de la détresse respiratoire et une ventilation assistée chez les 2536 enfants nés des femmes ayant pris part à l’étude. Ni le pays d’origine, le statut socioéconomique ou des facteurs de risque spécifiques n’ont fait la différence.Environ le tiers des femmes étaient considérées comme à haut risque de prééclampsie tandis que les deux tiers étaient considérées à risque normal. La prééclampsie survient chez environ 10 % de toutes les grossesses.Aucun bénéficeLe Dr William Fraser, principal auteur de l’étude et président du département d’obstétrique et gynécologie de l’Université de Montréal, a indiqué qu’on a mis un terme à l’étude – International Trial of Antioxydants for the prevention of preeclampsia (INTAPP) – parce que d’autres études n’avaient montré aucun bénéfice. Il y a eu également des indications voulant que l’ajout de vitamines C et E, même à un taux présumément sécuritaire tel qu’utilisé dans l’INTAPP, pouvait accroître l’incidence de rupture prématurée des membranes.Selon le Dr Fraser, le réseau de 17 centres canadiens, parmi lesquels plusieurs établissements associés aux facultés de médecine, et de 10 sites au Mexique recrutés par l’Institut mexicain de la sécurité sociale, souhaitait recruter 10 000 participantes. Mais lorsque les données d’une plus petite étude britannique et australienne ont été ajoutées aux résultats de l’INTAPP, « quelques questions ont été soulevées au sujet de risques accrus au lieu de bénéfices… Nous avons décidé d’interrompre l’étude. » On croyait que les vitamines C et E agissaient comme antioxydants pouvant stopper le dysfonctionnement endothélial impliqué dans l’hypertension gestationnelle et la prééclampsie.Le Dr Fraser estime qu’il y a maintenant très peu de données probantes appuyant ces bénéfices.« Cela suggère que nous n’avons pas encore trouvé le bon antioxydant, dit-il. Je crois que la diète et la nutrition jouent un rôle dans la prééclampsie », mais les chercheurs ne comprennent toujours pas la relation complexe qui est impliquée.« Il y a des bénéfices avérés de la prise de multivitamines pendant la grossesse », et les découvertes ne devraient pas apporter de changements aux conseilx nutritionnels que donnent les médecins à leurs patientes enceintes. Le Dr Fraser souhaite que la mise en place de l’étude INTAPP continue ses opérations, ajoutant que l’on cherche du financement pour une vaste étude randomisée aur l’acide folique pendant la grossesse.Des études en cours ont accès aux données déjà recueillies, incluant les spécimens sanguins, les échantillons de cordon et les renseignements nutritionnels.

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