Pourquoi les patients font-ils plus confiance à leur pharmacien qu'à n'importe qui d'autre?

Ne nous voilons pas la face: nous, pharmaciens, sommes les héros méconnus de la santé. Alors que les médecins ont droit aux blouses blanches et aux feuilletons télévisés, c'est nous qui tenons le fort, qui déchiffrons les ordonnances illisibles et qui répondons à des questions telles que «Puis-je prendre ce médicament avec du jus de pamplemousse?»Mais il y a une chose dont nous ne parlons pas assez: la raison pour laquelle les patients nous font confiance, bien plus qu'à n'importe qui d'autre. Et, non, ce n'est pas seulement parce que nous sommes les gardiens des petites bouteilles orange.Découvrons les raisons hilarantes, réconfortantes et parfois étranges pour lesquelles les patients nous font confiance, et pourquoi nous devons en être fiers.Nous sommes toujours là (littéralement). Commençons par l'évidence: l'accessibilité. Nous sommes en quelque sorte le dépanneur des soins de santé, ouvert 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Besoin d'un vaccin contre la grippe en soirée? Pharmacien. Vous n'avez plus de médicaments pour votre tension artérielle un jour férié? Pharmacien. Vous ne savez pas si cette éruption cutanée est contagieuse ou s'il s'agit simplement d'une mauvaise réaction à votre nouveau détergent? Pharmacien.À lire aussi: Comment les pharmaciens peuvent sauver le système de santé canadienLes patients nous font confiance parce que nous sommes fiables. Contrairement aux médecins, qui se trouvent derrière un mur de réceptionnistes et de calendriers de rendez-vous, nous sommes accessibles. Nous sommes l'équivalent d'un restaurant ouvert 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, toujours prêt à servir et toujours accueillant, quelle que soit l'heure ou la question. Aucun rendez-vous n'est nécessaire, aucun jugement n'est porté, et, oui, nous vous aiderons même si vous vous présentez en pyjama (même si, pour le bien de tous, vous devriez peut-être mettre un vrai pantalon).Nous sommes la zone de non-jugement par excellence. Soyons réalistes: nous avons tout entendu. Du type qui pensait que ses gouttes pour les oreilles étaient des gouttes pour les yeux à la femme qui utilisait la lotion antipuces de son chien comme après-shampoing, il n'y a rien que nous n'ayons pas rencontré. Et pourtant, nous ne flanchons jamais. Nous ne soupirons pas, nous ne nous moquons pas du patient et nous ne le jugeons certainement pas.Cette politique de non-jugement est la raison pour laquelle les patients se sentent à l'aise pour nous confier leurs mésaventures médicales les plus embarrassantes. C'est comme une thérapie, mais avec moins de divans et plus de sirop pour la toux. Les patients savent que, quel que soit le ridicule de leur question, nous y répondrons avec un visage impassible et une solution utile. Ce niveau de professionnalisme explique pourquoi ils nous font plus confiance qu'à leur propre conjoint. (Soyons honnêtes, s'ils disaient à leur partenaire qu'ils utilisent la Préparation H comme crème pour les yeux, ils en entendraient parler jusqu’à la fin des temps).Nous parlons humain. Les médecins ont la réputation d'utiliser un jargon médical qui semble tiré d'un manuel de latin. Nous parlons, pour la plupart, un langage simple. Nous pouvons expliquer des concepts médicaux complexes de manière à ce que tout le monde puisse comprendre. Un médecin: «Vous souffrez d'hypertension» Nous: «Votre tension artérielle est plus haute qu’un cerf-volant. On va s’en occuper»Cette capacité à traduire le «langage du prescripteur» en «langage humain» nous rend inestimables. Les patients nous font confiance parce que nous prenons le temps de les conseiller en détail. La compréhension est la première étape pour ne pas s'empoisonner accidentellement.Nous nous souvenons de tout (y compris cette fois où...). Nous avons le don de nous souvenir des détails les plus anodins concernant nos patients. Nous connaissons leur nom, leur historique de médication et leur allergie à la pénicilline. Nous nous souvenons même de la fois où ils nous ont demandé si l'ibuprofène pouvait guérir leur crise existentielle. (Spoiler: ce n'est pas le cas.)Grâce à ce niveau d'attention personnelle, les patients se sentent considérés et appréciés. C'est comme si vous étiez à la fois un prestataire de soins de santé et un champion de la mémoire. Dans un monde où même leur barista épelle mal leur nom, ce type de service personnalisé est carrément révolutionnaire.À lire aussi: Sommes-nous conscients de notre pouvoir?Nous sommes les maîtres du conseil gratuit. Nous sommes aussi en quelque sorte le Costco de la santé – nous distribuons des échantillons gratuits de conseils. Vous avez une éruption cutanée bizarre? Demandez-nous. Vous ne savez pas si cette toux est due à la COVID ou à une mauvaise allergie? Demandez-nous. Vous vous demandez s'il est prudent de mélanger de la tequila avec vos antidépresseurs? Demandez-nous. (Spoiler: Probablement pas.)Ce généreux partage de notre temps et de notre expertise crée un climat de confiance. Les patients savent qu'ils peuvent s'adresser à nous pour obtenir des conseils rapides et fiables sans avoir à payer un ticket modérateur ou à attendre trois heures dans une salle d'attente.Nous sommes les gardiens des secrets. Nous savons des choses sur nos patients que même leurs amis les plus proches ignorent. Nous savons quels médicaments ils prennent, quelles sont leurs pathologies et s'ils ont acheté une quantité suspecte de crème antifongique. Et pourtant, nous ne dévoilons jamais rien. Nos lèvres sont plus hermétiques qu'un bouchon doté d'une sécurité enfants.Cette discrétion est la raison pour laquelle les patients se sentent en confiance avec nous. Ils savent que leurs secrets sont bien gardés, qu'il s'agisse d'un problème médical délicat ou du fait qu'ils ont utilisé les antibiotiques de leur chien. (S'il vous plaît, ne faites pas ça.)Nous sommes les héros méconnus des urgences. Nous sommes souvent la première ligne de défense en cas d'urgence médicale. C'est nous qui repérons les interactions médicamenteuses dangereuses, qui détectons les erreurs de prescription et qui rappelons aux patients de prendre leurs médicaments. Nous avons sauvé d'innombrables vies, souvent sans que personne ne s'en rende compte. Je pense par exemple à l'histoire de cette pharmacienne qui a remarqué que la prescription d'un patient pour un anticoagulant était dangereusement élevée. Elle a appelé le médecin, a corrigé le dosage et a potentiellement sauvé la vie du patient. Lorsque le patient l'a remerciée, elle s'est contentée de sourire et de dire: «C'est mon métier.» (Musique dramatique et applaudissements lents.)Nous sommes tout simplement des gens très gentils. En fin de compte, c'est tout ce que nous sommes, des gens vraiment gentils. Nous nous soucions sincèrement de nos patients et nous faisons tout notre possible pour les aider. Qu'il s'agisse de rester tard pour remplir une ordonnance, d'appeler les compagnies d'assurance pour résoudre un problème de facturation ou simplement de prêter une oreille attentive, nous sommes l'incarnation de la gentillesse et de la compassion.À lire aussi: À quoi ça sert, un pharmacien?Dans un monde où règnent le chaos et l'incertitude, un peu de gentillesse fait du bien. C'est pourquoi les patients nous font confiance plus qu'à n'importe qui d'autre. Parce que lorsqu'ils se sentent malades, effrayés ou tout simplement dépassés, il n'y a rien de plus réconfortant que de savoir que quelqu'un les soutient.Conclusion: à vous de jouer, les amis. Lorsque vous êtes submergé d'ordonnances, que vous répondez à des questions sur les interactions médicamenteuses ou que vous expliquez pour la centième fois pourquoi vous ne pouvez pas prendre d'antibiotiques avec du jus de pamplemousse, n'oubliez pas ceci: vous n'êtes pas seulement un(e) pharmacien(ne). Vous êtes un conseiller de confiance, un solutionneur de problèmes et un héros méconnu. C'est grâce à vous que les patients peuvent dormir la nuit (littéralement, si vous leur avez délivré leurs somnifères).Et si vous doutez encore de votre valeur, rappelez-vous que vos patients vous font plus confiance qu'à Google, qu'à leur conjoint et même qu'à leur chien. Et, contrairement à Google, vous ne les jugerez pas pour avoir demandé s'ils pouvaient utiliser la Préparation H comme crème pour les yeux. À nous, les vrais joueurs stars de la santé. Que nos petites bouteilles orange soient toujours pleines, que notre patience ne s'épuise jamais et que nos conseils soient toujours gratuits. Santé, chers collègues. Nous avons mérité cette confiance, et plus encore.Nishan Devani est un pharmacien en établissement de santé et en pharmacie communautaire. Son cabinet de conseil, Devsan Systems, propose des formations continues aux pharmaciens et aide les entreprises pharmaceutiques à se développer. Il est également vice-président de l'Association des pharmaciens de la péninsule du Niagara, où il s'occupe de l'administration, de la défense des intérêts et des événements organisés pour les membres.

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