Polyarthrite rhumatoïde: une trithérapie qui pourrait faire économiser des millions

VANCOUVER | Une équipe de chercheurs de la Colombie-Britannique a montré que si on prescrivait une trithérapie (combinant des médicaments connus depuis des années) à 80 % des patients canadiens atteints de polyarthrite rhumatoïde (PR) pour qui la monothérapie de méthotrexate a échoué – au lieu d’opter directement pour un médicament biologique – on pourrait réaliser des économies annuelles de 12 à 25 millions de dollars sans compromettre les résultats de santé des patients.D’après les résultats d’un essai clinique à double insu publiés l’année dernière, la trithérapie pour la PR, combinant la sulfasalazine et l’hydroxychloroquine au méthotrexate, est tout aussi efficace et beaucoup moins coûteuse que le médicament biologique etanercept (New England Journal of Medicine, 25 juillet 2013).Munis de ces preuves, le Dr Nick Bansback (Ph. D.), maître de conférences en santé de la population et santé publique à l’Université de la Colombie-Britannique, et ses collègues ont analysé une base de données administrative provinciale portant sur des patients qui ont été traités pour la PR de 2001 à 2010. Les chercheurs se sont concentrés sur 2 726 sujets atteints de PR à qui on avait administré un biologique plutôt qu’une trithérapie à la suite de l’échec du méthotrexate. Ils ont calculé que si 80 % de ces patients avaient reçu une trithérapie à l’essai et avaient poursuivi ce traitement pendant un an, les économies de coûts pour la province se seraient élevées à 47,3 millions de dollars sur dix ans. Extrapolée à l’ensemble du pays, cette économie représente de 12 à 25 millions de dollars par année.« Les rhumatologues hésitent à prescrire la trithérapie parce que celle-ci exige une prise de médicaments quotidienne et que les comprimés peuvent être assez gros. Mais nous pensons que si on encourageait davantage les patients à participer au choix de leur traitement, nombre d’entre eux opteraient pour la trithérapie, car ils préféreraient prendre plus de comprimés et débourser moins d’argent », a affirmé le Dr Bansback au cours d’une entrevue téléphonique.Le Dr Bansback et ses collègues proposent d’utiliser des outils d’aide au choix destinés aux patients pour présenter les preuves à l’appui de la trithérapie.Financée par l’Initiative canadienne pour des résultats en soins rhumatologiques (ICORA), l’étude a été présentée à la récente assemblée générale annuelle de l’American College of Rheumatology, qui s’est déroulée à Boston.

Polyarthrite rhumatoïde: une trithérapie qui pourrait faire économiser des millions

Pour accéder au contenu, connectez-vous ou créez un compte gratuit.

Catégories connexes