Plus de 250 pharmaciens inscrits aux programmes passerelles

Depuis l’automne 2014, les deux facultés québécoises de pharmacie offrent aux pharmaciens diplômés du Québec la possibilité de convertir leur baccalauréat en pharmacie (B. Pharm.) en doctorat de premier cycle en pharmacie (Pharm. D.).Pour ce faire, les pharmaciens doivent compléter les 24 crédits du Diplôme d’études supérieures spécialisées (DESS) en pratique pharmaceutique de première ligne (Université Laval) ou du Certificat de 2e cycle en pratique pharmaceutique de première ligne (Université de Montréal). Ces programmes sont appelés communément programmes passerelles.Les deux programmes passerelles ont des cours communs aux deux facultés de pharmacie (13 crédits) et des cours spécifiques pour chacune d’entre elles (11 crédits). Ils sont dispensés à temps partiel et principalement en ligne. Les examens ont lieu en salle, dans diverses régions du Québec.Après quatre sessions (automne 2014, hiver, été et automne 2015), 255 pharmaciens étaient inscrits aux programmes passerelles, soit 123 à la Faculté de pharmacie de l’Université Laval et 132 à la Faculté de pharmacie de l’Université de Montréal. Les inscriptions proviennent d’un peu partout au Québec et même de l’extérieur de la province. Les deux facultés de pharmacie ont un objectif de 100 inscriptions par année universitaire.Soulignons que certains pharmaciens ont suivi des cours à titre d’étudiants libres dans le programme passerelle de l’Université de Montréal (statistique d’inscription non disponible). L’Université Laval n’a pas encore eu d’étudiants libres dans son programme.La directrice du perfectionnement professionnel à la Faculté de pharmacie de l’Université de Montréal, Marie-France Beauchesne, ne croit pas « qu’il soit réaliste de penser que les programmes passerelles puissent attirer des milliers de pharmaciens, étant donné qu’il s’agit de programmes universitaires de deuxième cycle de 24 crédits qui sont quand même exigeants ».La directrice du programme passerelle à la Faculté de pharmacie de l’Université Laval, Chantale Simard, considère aussi « très réaliste » le nombre de 50 inscriptions aux sessions d’automne et d’hiver, compte tenu « qu’il y a des gens plus âgés qui sont plus ou moins intéressés » par ce genre de formation.Certaines barrières à l’inscriptionLes deux facultés de pharmacie se sont réunies l’automne dernier pour effectuer un suivi des programmes passerelles. La Faculté de pharmacie de l’Université Laval a également consulté son comité de programme.Résultats des discussions du comité interfacultaire, certaines barrières à l’inscription ont été identifiées, notamment l’offre de cours non complétée, le coût des cours, la charge de travail et le temps que les pharmaciens en pratique peuvent consacrer à des études.La Faculté de pharmacie de l’Université de Montréal a développé et offert jusqu’à présent 16 des 23 cours de son programme. « Les autres cours seront développés et offerts au cours des prochains trimestres pour permettre aux étudiants qui le souhaitaient à leur inscription au programme d’obtenir leur diplôme dans un délai raisonnable », a indiqué Marie-France Beauchesne.À la Faculté de pharmacie de l’Université Laval, 15 des 25 cours ont été développés. « Notre désir est que [les dix cours qui restent à développer] soient disponibles d’ici une période de 12 mois », a précisé Chantale Simard.Depuis cet hiver, la structure du programme est modifiée à l’Université de Montréal. « Le cours Médicaments et personnes âgées est maintenant un cours à option reconnu dans le programme pour les étudiants de l’Université de Montréal et les cours du tronc commun Triage en pharmacie (un crédit) et Évaluation de l’état physique et communication – Laboratoire (un crédit) ont été fusionnés en un cours de deux crédits qui s’intitule Évaluation clinique en pharmacie de première ligne ».À l’Université Laval, ces changements aux cours du tronc commun n’avaient pas encore été approuvés par les instances universitaires au moment de la rédaction de cet article.Pour ce qui est des cours, les étudiants ont été sondés à la fin des cours. Les deux responsables des programmes passerelles ont indiqué que des modifications seront apportées s’il y a lieu, notamment en ce qui a trait à la charge de travail pour s’assurer qu’elle respecte les normes universitaires.Pour ce qui est des frais de scolarité qui sont beaucoup plus élevés que ceux des étudiants des autres programmes, des discussions ont eu lieu entre les deux facultés de pharmacie. Pour le moment, les frais de scolarité demeurent les mêmes.À l’Université Laval, le coût est de 412,19 $ pour un crédit du programme passerelle par rapport à 99,05 $ pour un crédit (frais d’association exclus) pour les autres étudiants québécois. Les étudiants en pharmacie peuvent épargner s’ils prennent plus d’un crédit par session, soit 686,38 $ pour deux crédits (343,19 $ par crédit) et 871,57 $ pour trois crédits (290,52 $ par crédit).À l’Université de Montréal, un étudiant inscrit au programme passerelle doit défrayer 430 $ pour un cours d’un crédit alors qu’un autre étudiant à temps partiel (équivalent 7,5 crédits) doit payer 715,36 $ (frais d’association exclus), ce qui équivaut à 95,38 $ par crédit.« Nous prenons en considération les commentaires des étudiants », s’est limité à dire Chantale Simard. Toutefois, elle a convenu que les frais de scolarité étaient plus chers que ceux de premier cycle en pharmacie.Pour sa part, Marie-France Beauchesne a fait valoir que les frais d’inscription aux cours couvrent les frais supplémentaires pour la coordination des cours et l’encadrement des étudiants. « Les quelque 10 000 $ pour l’ensemble du programme sont étalés sur plusieurs sessions », a-t-elle souligné.Promotion auprès des pharmaciensLes facultés de pharmacie poursuivront leurs efforts de promotion auprès des pharmaciens, notamment dans les congrès et colloques, pour inciter certains d’entre eux à s’inscrire à leur programme.« Nous avons deux stratégies, soit de mieux faire valoir les bénéfices du programme, de s’assurer que l’offre de cours va être complète et de bien adapter le programme à la pratique de la pharmacie actuelle pour maintenir un nombre suffisant d’inscriptions dans les sessions à venir », a expliqué Marie-France Beauchesne.Il est possible d’obtenir davantage de renseignements sur ces deux programmes passerelles, notamment les modalités d’inscription, en consultant le site de chaque faculté (Université de Montréal et Université Laval).Les deux universités acceptent les inscriptions pour les sessions d’automne, d’hiver et d’été.

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