Pilule abortive: le CMQ actualise les règles en vigueur

Alors que la récente décision de la Cour suprême américaine sur l’avortement a ramené dans le débat public l’enjeu de l’accès à la pilule abortive au Québec, le Collège des médecins du Québec (CMQ) annonce, ce jeudi 14 juillet, un assouplissement des règles entourant cette solution alternative à l’avortement chirurgical. «Le rôle du Collège est d’assurer la protection du public, mais il a aussi le devoir de veiller à ce que ses règles reflètent les avancées de la science, les données probantes, et l’évolution de la société. C’est ce qu’il fait aujourd’hui », déclare le président du CMQ, le Dr Mauril Gaudreault, dans un communiqué qui signale que cette question était à l’étude depuis janvier dernier. Jusqu’ici, le médecin devait au préalable prescrire une échographie pelvienne pour s’assurer de l’âge gestationnel et de la localisation du foetus. De plus, il devait suivre une formation s’il n’était pas familier avec cette médication. Désormais, l’obligation systématique d’échographie, qui avait déjà été ajustée durant la pandémie, est définitivement levée. «Les cliniciens doivent être guidés par les recommandations des sociétés savantes et leur jugement clinique», précise le CMQ. Quant à l’obligation de se former, l’IVG médicale ne constitue plus un domaine d’exercice justifiant l’application du Règlement sur les stages et les cours de perfectionnement pouvant être imposés aux médecins, a décidé le Collège, qui rappelle aux médecins qu’il leur revient de s’assurer qu’ils disposent des connaissances et des compétences nécessaires pour prescrire cette médication, «comme pour tout autre soin, médicament ou traitement, conformément à ses obligations déontologiques». Pour ce faire, le CMQ va mettre à disposition de ses membres des outils adéquats pour qu’ils puissent mettre à jour leurs connaissances sur la pilule abortive. Un groupe de travail va d'ailleurs se pencher sur le contenu de ces formations, qui resteront facultatives, ainsi que sur d’autres aspects de l’interruption de grossesse par voie médicamenteuse, comme l’utilisation de la télémédecine, le nombre maximal de semaines de gestation pour la prescrire (celui-ci est actuellement de neuf semaines), ou la contribution d’autres professionnels de la santé pour la prescription de ces pilules dites du lendemain. Le 29 juin dernier, 262 médecins québécois, essentiellement des femmes, avaient publié une lettre ouverte demandant au Collège de lever toutes les restrictions à l’accès aux avortements médicamenteux.

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