Pilule abortive gratuite dès l’automne : «Une bonne nouvelle, mais des précautions s’imposent», selon la FIQ

Le ministre de la Santé et des Services sociaux, Gaétan Barrette a annoncé, jeudi matin, que la pilule abortive sera disponible gratuitement aux Québécoises d’ici la fin de l’automne 2017. Une nouvelle que la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ) accueille somme toute de façon positive, bien que sa vice-présidente appelle à la vigilance en matière d'encadrement. Line Larocque, vice-présidente de la Fédération interprofessionnelle de la santé du QuébecPour la vice-présidente de la FIQ, Line Larocque, il s’agit d’une bonne nouvelle pour les Québécoises.«C’est très bénéfique, indique-t-elle. Chaque femme vit cela de façon différente. Elles auront maintenant le choix d’utiliser le moyen répondant le mieux à leurs besoins.»Cela fait déjà un moment que les professionnels attendent une telle annonce. Le Québec était «clairement en retard par rapport à plusieurs pays dans le monde», peut-on lire dans le blogue signé par Mme Larocque.Préoccupations bien réellesL’annonce du ministre Barrette soulève quelques préoccupations à la Fédération, notamment en ce qui a trait à l’encadrement de sa distribution.Bien qu’elle soit consciente que le Collège des médecins et l’Ordre des pharmaciens collaborent présentement afin de fournir un guide de pratique, elle ne cache pas son inquiétude.Line Larocque soutient que le gouvernement ne doit pas se limiter à rendre gratuite la pilule abortive. «Ça se fait sur quelques jours et la femme retourne chez elle entre temps. Elle peut avoir des symptômes ou encore des inquiétudes», explique-t-elle.Son souhait : la mise en place de mesures d’aide et d’accompagnement pour les femmes ayant recourt à ce médicament.«Quand on appelle au bureau d’un médecin, ce n’est pas toujours évident d’avoir l’information ou de prendre un rendez-vous. Imaginez-vous si la femme a des questions par rapport à la prise du médicament», illustre-t-elle.Recours à l’avortementSelon la vice-présidente de la FIQ, cette annonce ne devrait pas entraîner de hausse de l’avortement au Québec.«Ce n’est pas parce que c’est plus accessible qu’il va en avoir plus. Le Pays-Bas est le pays où l’accessibilité à l’avortement est la plus grande et c’est là où on dénombre le plus faible taux d’avortement», précise-t-elle.Toutefois, elle croit qu’une diminution du nombre d’avortement nécessitera une meilleure éducation sexuelle.«C’est super d’avoir accès à l’avortement, mais s’il y avait un réel souhait de diminuer le nombre d’avortements au gouvernement, on prévoirait de plus d’éducation», conclut Line Larocque.

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