Peut-on être atteint du syndrome post-COVID après une infection à l'Omicron?

Il est trop tôt pour en être sûr, mais de nombreux médecins pensent qu'il est possible d'avoir des effets à long terme découlant d’une infection au variant Omicron. La COVID longue est généralement diagnostiquée plusieurs semaines après une infection au SRAS-CoV-2. Les effets à long terme apparaissent environ 90 jours après la disparition des symptômes de l'infection initiale, a indiqué cette semaine Maria Van Kerkhove, de l'Organisation mondiale de la santé. Globalement, certaines estimations suggèrent que plus d'un tiers des survivants de la COVID-19 développeront des symptômes de la COVID longue. Ces symptômes comprennent la fatigue, le brouillard cérébral, l'essoufflement, l'anxiété, etc. La maladie persistante est plus probable chez les personnes qui ont été hospitalisées, mais les recherches montrent qu'elle peut aussi se produire même si l’infection était légère. Selon les données de Santé Canada, près de 80% des adultes ont déclaré avoir ressenti au moins un symptôme de 4 à 12 semaines après leur infection initiale. Environ 60% ont signalé au minimum un symptôme après plus de 12 semaines et 10%, leur incapacité à retourner au travail à long terme. Du côté des enfants, 58% auraient présenté au moins un symptôme après quatre semaines ou plus. Mme Van Kerkhove a précisé qu'elle n'a pas vu de recherches indiquant que la proportion de survivants souffrant d’un syndrome post-COVID-19 changera avec le variant Omicron. C’est à la fin de l'année dernière qu’Omicron a commencé sa course autour du monde. Ce variant provoque généralement une maladie plus bénigne que la version Delta du coronavirus, mais il a tout de même submergé les hôpitaux de patients. La Dre Linda Geng de l'Université Stanford, qui codirige l'une des nombreuses cliniques spécialisées dans la COVID longue, a déclaré que l’arrivée d’une nouvelle vague de patients est probable, même si elle ne peut en être certaine. «Nous devons être très prudents, très attentifs et préparés», a-t-elle plaidé. Entre-temps, les scientifiques s'efforcent de comprendre ce qui se cache derrière cette mystérieuse maladie pour laquelle il n’existe aucun traitement pour l’heure. Quelques théories? Il pourrait s'agir d'un trouble auto-immun. De minuscules microcaillots pourraient être à l'origine des symptômes invalidants. Ou encore, peut-être que des virus latents dans le corps ont été réactivés. Les scientifiques cherchent également à savoir si les vaccins pourraient faire partie de la réponse. En effet, une équipe de l'Université Yale étudie la possibilité que la vaccination puisse réduire les symptômes de la COVID longue. Deux autres études présentent les premiers indices que le fait d'être vacciné avant de contracter la COVID pourrait aider à prévenir la maladie persistante ou du moins, à en réduire la gravité. Par ailleurs, l’OMS serait en train d’élaborer un processus de diagnostic que pourront suivre les prestataires de soins de santé.

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