Peu d’intérêt des pharmaciens pour l’administration des médicaments à des fins d’enseignement

Au début de septembre, l’Ordre des pharmaciens du Québec (OPQ) avait émis seulement 68 attestations à des pharmaciens ayant réussi la formation réglementaire* pour les autoriser à administrer un médicament à un patient afin de lui démontrer son usage approprié. Il peut s’agir d’un médicament pour une prise orale, une administration topique, sous-cutanée, intradermique, intramusculaire ou par inhalation.L’OPQ n’est pas surpris du peu d’intérêt des pharmaciens pour cette nouvelle activité de la Loi 41. « Avant de demander au gouvernement les changements réglementaires pour permettre aux pharmaciens de pratiquer de nouveaux actes, nous avions sondé nos membres pour savoir quelles activités ils souhaitaient offrir à leurs patients. Moins de 25 % des quelque 1500 répondants nous avaient dit qu’ils voulaient administrer des vaccins à leurs patients comparativement à plus de 90 % d’entre eux pour les autres activités de la Loi 41. C’est notamment pour cette raison que nous avions décidé de limiter l’administration des médicaments uniquement à des fins d’enseignement », expliqueManon Lambert, directrice générale et secrétaire de l’OPQ.*À l’automne 2016, l’OPQ avait confié à des centres régionaux de formation professionnelle la mission d’offrir une formation théorique et pratique de neuf heures. Selon Manon Lambert, il n’a pas été possible d’intégrer cette formation avec celle sur les autres activités de la Loi 41, notamment en raison de la difficulté à libérer les pharmaciens durant deux jours consécutifs.Moins d’utilité pour les patients et frais d’inscription élevésL'OPQ n’a pas sondé ses membres pour connaître les raisons de ce manque d’intérêt. Manon Lambert pense toutefois que dans un contexte de compressions gouvernementales, les pharmaciens ont peut-être vu moins d’utilité pour leur clientèle comparativement à d’autres activités comme la prolongation ou l’ajustement des ordonnances. « L’Ordre ne peut pas forcer les pharmaciens à offrir tel ou tel service. »Elle a ajouté que certains pharmaciens trouvaient également le coût de la formation trop élevé (environ 520 $). « L’Ordre ne fait pourtant aucun sou avec cette formation. Les frais d’inscription permettent aux centres de formation professionnelle de couvrir leurs dépenses en raison de la partie pratique de cette formation. Ces derniers s’apparentent à ceux demandés dans le reste du Canada. »Elle a aussi souligné que certaines séances de formation ont été annulées en raison de la faible demande. L’OPQ n’a cependant pas l’intention d’apporter de modifications. Il est néanmoins toujours possible de suivre cette formation, pourvu que le nombre de participants soit suffisant. Plus de détails peuvent être obtenus en consultant le site Web de l’OPQ.Réflexion à venir sur l’administration de vaccins par des pharmaciens Dans les prochains mois, le Conseil d’administration de l’OPQ regardera s’il y a lieu de demander au gouvernement du Québec de modifier certains actes de la Loi 41 (p. ex., l’ajout de tests de laboratoire) ou d’en ajouter de nouveaux, notamment l’administration de vaccins dans un objectif de santé publique, comme c’est le cas dans les autres provinces canadiennes.

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