Pédiculose du cuir chevelu: lutte contre la discrimination et collaboration interprofessionnelle

La rentrée des classes est la période de l’année la plus propice à la présence de la pédiculose du cuir chevelu à l’école ou en garderie.Nous avons donc demandé au Dr Julio C. Soto*, responsable du groupe de travail qui a rédigé les plus récentes Lignes directrices pour le contrôle de la pédiculose du cuir chevelu dans les écoles et les services de garde éducatifs à l’enfance, de rappeler les six messages clés que les professionnels de la santé concernés (médecins, pharmaciens, infirmières) devraient avoir en tête pour s’assurer de traiter efficacement cette infestation.Dans les deux articles précédents, nous avons abordé quatre messages clés:- 1 et 2: la période de poussée endémique et le diagnostic- 3 et 4: les options de traitement et la résistance à la perméthrine.Voici aujourd'hui les deux derniers messages clés: 5. Lutter contre la discrimination Il est d’avis que les professionnels de la santé doivent lutter contre la discrimination chez les enfants aux prises avec une pédiculose du cuir chevelu, en particulièrement chez les filles.«Même si ce n’est pas souvent évoqué, il y a une grande discrimination chez les enfants qui présentent cette infestation. Il y a des enfants qui subissent à un âge psychologiquement vulnérable une discrimination qui n’est pas acceptable dans notre société.»À cet effet, le Dr Soto cité une étude1 réalisée chez des enfants israéliens, à partir de leur dessin portant sur leur expérience de la pédiculose du cuir chevelu, qui a démontré qu’ils avaient vécu «un véritable traumatisme, parfois difficile à surmonter, qui a même changé leur personnalité ou conduite face à d’autres événements de la vie».Le Dr Soto recommande donc aux professionnels de la santé d’avoir une attitude réconfortante avec les enfants et leurs parents.De plus, selon lui, il n’est plus nécessaire de retirer d’emblée un enfant de son école ou de sa garderie. «Une fois que le traitement est appliqué rapidement et adéquatement, on a déjà réduit considérablement le risque de contagion.»Il ajoute d'ailleurs que d’autres enfants de l’école ou de la garderie peuvent être aux prises avec une pédiculose du cuir chevelu, sans présenter de symptômes. 6. La collaboration interprofessionnelle est essentielleLe Dr Soto souhaite que tous les professionnels de la santé adhèrent aux Lignes directrices pour le contrôle de la pédiculose du cuir chevelu dans les écoles et les services de garde éducatifs à l’enfance (MSSS, juillet 2012).De plus, il rappelle que la collaboration entre les professionnels de la santé est de mise.«Parfois, on délègue aux infirmières scolaires, via une ordonnance collective, la possibilité de choisir avec les parents un produit pédiculicide. Le pharmacien et le médecin doivent reconnaître cette délégation.» Référence de l’étude citée:1. Mumcuoglu KY. Head lice in drawings of kindergarten children. Isr J of Psychiatry and Relat Sci. 1991; 28(1) : 25-32.

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