Outils d’aide à l’administration des médicaments: l’OPQ dévoile de nouvelles lignes directrices

Dans un contexte de vieillissement de la population et de recours croissant à la polypharmacie, l’Ordre des pharmaciens du Québec (OPQ) publie de nouvelles recommandations pour aider les pharmaciens à sécuriser la distribution des médicaments dans un circuit standardisé pour les patient(e)s qui utilisent des outils d’aide à l’administration (OAA) pour le conditionnement des médicaments. Ces lignes directrices (consultables à la fin de l'article) remplacent la Norme 90.03 – L’utilisation du pilulier hebdomadaire datée du 31 janvier 1991 et portent plus précisément sur les cartes alvéolées et les sachets. L’OPQ formule ainsi plusieurs recommandations à destination des pharmaciens propriétaires et d’établissement: Analyser la situation et les besoins du patient dans l’offre d’un OAA: état de santé du patient, adhésion au traitement, complexité du schéma posologique, acceptabilité du patient à l’OAA;Déterminer les objectifs de l’utilisation d’un OAA: acceptabilité du patient à l’OAA, maintien à domicile, meilleure adhésion au traitement, résoudre un problème d’oublis fréquents ou d’échecs répétés dans le traitement, ou encore les difficultés d’adhésion au traitement en raison de la complexité de la posologie;Planifier des rencontres avec le patient, son proche aidant et l’équipe soignante, sur des plages horaires définies. Lors de ces rencontres, les pharmaciens sont invités à s’assurer que le patient comprend ce qui est inclus ou exclu de son OAA, par exemple les médicaments à prendre au besoin ou ceux dans une forme non compatible avec l’outil, et qu’il (ou son proche aidant) est toujours à l’aise avec ce mode d’administration et que son utilisation est adéquate.Les nouvelles lignes directrices incitent également les pharmaciens à réfléchir à l’organisation du travail dans le cadre d’un service d’OAA pour garantir que le circuit soit efficace, sécuritaire et adapté. Concernant l’optimisation du circuit du médicament, les directives recommandent de:Avoir du personnel en nombre suffisant, qualifié et adapté;Optimiser la délégation au personnel technique;Intégrer si besoin les technologies supportant ce service;Créer un environnement de travail ergonomique et sécuritaire, avec une zone pour des discussions avec le patient ou la patiente, un endroit pour la préparation des médicaments et le stockage approprié;Dédier un espace aux tâches spécifiques nécessaires au OAA;Offrir une formation adéquate au personnel impliqué dans la gestion des OAA;Favoriser une communication ouverte entre les membres de l’équipe impliqués dans la gestion des OAA.Dans le cas où la préparation s'effectue hors de la pharmacie, dans une centrale de préparation des ordonnances, l’Ordre recommande de définir clairement les responsabilités de chacun et d’assurer une bonne communication via une entente écrite. Il revient par ailleurs au pharmacien d’établissement ou au pharmacien propriétaire de vérifier les conditions de préparation des OAA dans la centrale, et d’en informer le patient. Dans ses nouvelles lignes directrices, l’OPQ conseille par ailleurs de sécuriser la distribution des médicaments à risque et des substances désignées, d’assurer la traçabilité des étapes techniques et cliniques liées aux OAA, et de prévoir un programme d’assurance qualité et un plan de contingence pour éviter les erreurs, notamment lors de la saisie de l’ordonnance au dossier et de l’emballage. Enfin, plusieurs recommandations concernent la préparation des OAA:Utiliser des OAA à usage unique et recyclables;Déterminer la date limite d’utilisation (DLU) pour les OAA multidoses et unidoses;Étiqueter correctement l’OAA pour une administration appropriée et sécuritaire;Vérifier le contenu de chaque cellule ou sachet;Gérer les changements dans la thérapie médicamenteuse pour éviter les erreurs dans l’ajustement de l’OAA;Éviter la réutilisation, sauf exception selon le jugement professionnel du pharmacien (médicaments remis au même patient, DLU respectée, emballage intact, etc.). L’OPQ conseille toutefois d’exclure les stupéfiants et les drogues contrôlées de cette procédure et de les détruire.L'Ordre rappelle que l'ensemble de ces directives ne s’applique pas lorsque ces outils sont destinés à une administration au patient par le personnel infirmier sur une unité de soins d’un établissement de santé ou à une administration par le patient dans le cadre d’un programme structuré (PAAM) sous la supervision du personnel infirmier. Outre ces recommandations, le document propose aux pharmaciens un aide-mémoire résumant les éléments de discussion à aborder avec le patient, le proche aidant et l’équipe soignante dans le cadre de l’offre d’un OAA, mais aussi une fiche regroupant les renseignements utiles à fournir avec un OAA unidose ou multidoses, et des exemples de procédures permettant d’organiser le circuit du médicament en lien avec l’usage d’un OAA.Ressource: Utilisation des outils d’aide à l’administration des médicaments – Lignes directrices

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