Ostéoporose: mise à jour des directives, l’accent mis sur la prévention des fractures

La prise en charge de l'ostéoporose doit être guidée par le risque de fracture du patient, l'exercice physique, la nutrition et la pharmacothérapie étant des éléments clés de la stratégie de prise en charge. Les nouvelles lignes directrices canadiennes sur la santé du squelette visent à aider les professionnels de la santé à dépister les facteurs de risque de l'ostéoporose et des fractures et à proposer des interventions pour optimiser la santé du squelette et la prévention des fractures. Cette mise à jour des lignes directrices de 2010, émanant d'Ostéoporose Canada et publiée dans le JAMC, présente 25 recommandations et 10 énoncés de bonnes pratiques axés sur les femmes postménopausées et les hommes âgés de 50 ans et plus. Il contient des sections sur l'exercice, la nutrition, l'évaluation du risque de fracture, le traitement, etc., reflétant les progrès dans l'évaluation du risque et la prise en charge tant non pharmacologique que pharmacologique de l'ostéoporose. Notez que la version française des lignes directrices sera disponible vers la fin du mois d’octobre 2023. À lire aussi: Ostéoporose masculine: un danger réel… et trop souvent sous-estimé Les auteurs notent qu'au Canada, plus de 2 millions de personnes vivent avec l'ostéoporose et que chaque année, environ 150 personnes sur 100 000 subissent une fracture de la hanche, ce qui entraîne généralement une augmentation de la morbidité, une surmortalité, une diminution de la qualité de vie et une perte d'autonomie. «Bien que l'ostéoporose soit souvent considérée comme une maladie affectant la femme âgée, les hommes sont remarquablement sous-évalués et sous-traités pour cette maladie alors qu'ils souffrent de conséquences plus graves après une fracture, ce qui souligne l'importance de fournir des conseils pour les hommes», ont écrit les auteurs. Les lignes directrices sont basées sur les dernières données probantes, et des patients partenaires ont participé à l'élaboration des recommandations. Les principaux points de ces directives sont les suivants: Une fracture antérieure est un facteur prédictif important du risque de fracture ultérieure (en particulier dans les 12 à 24 mois qui suivent). La prise en charge de l'ostéoporose doit être guidée par un outil validé d'évaluation du risque de fracture. Il est préférable d'adopter une approche individualisée: l'exercice, la nutrition, la prévention des chutes et la pharmacothérapie sont des éléments clés d'une stratégie de prise en charge personnalisée pour la prévention des fractures. Les cliniciens et les patients doivent collaborer à l'élaboration des plans de soins, en tenant compte des préférences, des objectifs et des capacités des patients. Principales recommandations Exercice physique: Créer un plan d'entraînement fonctionnel et d'équilibre au moins deux fois par semaine pour réduire le risque de chutes; un entraînement progressif de résistance (force) au moins deux fois par semaine, y compris des exercices ciblant les muscles abdominaux et les muscles extenseurs du dos. Nutrition: Aucune supplémentation n'est nécessaire pour les personnes qui atteignent l'apport nutritionnel recommandé en calcium en consommant une variété d'aliments riches en calcium. Suivez les recommandations de Santé Canada concernant la vitamine D pour la santé des os: 600 UI/j (de 51 à 70 ans) et 800 UI/j (> 70 ans) pour les hommes et les femmes. Évaluation du risque de fracture: Il est recommandé de procéder à une évaluation clinique de l'ostéoporose et des fractures, en identifiant les facteurs de risque et en recherchant des signes de fracture(s) vertébrale(s) non diagnostiquée(s). Cette évaluation comprend un examen de la DMO chez les femmes ménopausées et les hommes qui sont: âgés de 50 à 64 ans, ayant déjà subi une fracture liée à l'ostéoporose ou présentant ≥ 2 facteurs de risque cliniques OU âge ≥ 65 ans avec 1 facteur de risque clinique de fracture OU âge ≥ 70 ans La pharmacothérapie est une composante importante de la prise en charge de la prévention des fractures et doit être individualisée, affirment les auteurs. Le guide comprend des recommandations détaillées sur les interventions pharmacologiques, leur durée, leur séquence et leur surveillance. «Nous espérons que ces lignes directrices canadiennes permettront aux professionnels de la santé et aux patients d'avoir des discussions significatives sur l'importance de la santé du squelette et de la prévention des fractures pour préserver la mobilité et l'autonomie à l'âge adulte», a affirmé la Dre Suzanne Morin, auteure principale et présidente du comité directeur des lignes directrices, dans un communiqué. L'équipe développe également des outils de transfert de connaissances pour soutenir les patients et les cliniciens dans leurs discussions sur l'exercice, la nutrition, le risque de fracture et le traitement de l'ostéoporose, y compris une application mobile numérique gratuite pour fournir un soutien au niveau du point de soins et de l'éducation.

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