Objectif 1er juin pour le déploiement des GAP

La feuille de route a été envoyée début mars aux différents acteurs du réseau de la santé concernés par la mise en place des guichets d’accès à la première ligne (GAP). Le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) leur «demande qu’un déploiement partiel des services soit effectué pour le 1er juin et que le déploiement soit complété pour le 1er septembre 2022.» Des échéances réalistes? La réponse est oui, si l’on se fie à l’échéancier en date du 28 mars transmis par le MSSS à ProfessionSanté.ca. À la fin du mois dernier, cinq GAP étaient d’ores et déjà fonctionnels à 100%: celui du Bas-Saint-Laurent, évidemment puisque c’est le modèle en service depuis deux ans que le ministre Christian Dubé veut répliquer à travers la province, ainsi que ceux des CIUSSS de la Mauricie-et-centre-du-Québec et du Centre-Ouest-de-l’île-de-Montréal, et des CISSS de la Montérégie-Centre et de la Montérégie-Ouest. Sept autres GAP sont partiellement ouverts, c’est-à-dire qu’ils ne desservent pour l’instant que les patients prioritaires ou certains réseaux locaux de santé. On les retrouve au Saguenay–Lac-Saint-Jean, en Estrie, en Outaouais, en Abitibi-Témiscamingue, dans Lanaudière, les Laurentides et en Montérégie-Est. Dans les dix territoires restants (Capitale-Nationale, Ouest-de-l’île-de-Montréal, Centre-Sud-de-l’île-de-Montréal, Nord-de-l’île-de-Montréal, Est-de-l’île-de-Montréal, Côte-Nord, Gaspésie, Îles-de-la-Madeleine, Chaudière-Appalaches et Laval), les déploiements doivent s’échelonner d’ici le 1er juin, conformément à la directive émise par le MSSS. À l’échelle de la province, 319 662 patients orphelins sont présentement desservis par un GAP, 156 050 sont en passe de l’être et 486 188 n’y ont pas encore accès, selon les chiffres du ministère. Réalités locales Sur le terrain, les établissements ne sont pas tous logés à la même enseigne. «Certains enjeux diffèrent effectivement. Par exemple, les municipalités densément peuplées sont souvent celles qui ont une plus grande population non inscrite, donc plus de patients à desservir par le GAP, exigeant plus de ressources. De plus, il peut y avoir un plus grand besoin d’adaptation des services (langue utilisée, clientèle itinérante, etc.). Le nombre de cliniques et de prestataires de services étant aussi plus élevé, la mobilisation et la coordination de tous sont plus complexes», indique par courriel Marjorie Larouche, une porte-parole du MSSS. À l’inverse, «les régions éloignées vivent actuellement plus de difficultés en termes de ressources humaines», précise la relationniste en signalant que pour les régions très éloignées, comme le Nord du Québec, la Côte-Nord et les Îles-de-la-Madeleine, où le territoire est très étendu et population moins dense, «l’offre et l’organisation des services diffèrent et le modèle ne peut être déployé de la même façon». Retour d’expérience Dans Lanaudière, par exemple, «le déploiement se passe très bien. L’avion se construit en plein vol. Les ressources du CISSS sont au rendez-vous et la coordination est super efficace», observe le Dr Mathieu Pelletier qui participe au «comité tactique» du GAP dont les travaux ont débuté en décembre. Le guichet est partiellement en service depuis le 14 mars et devrait être complètement opérationnel en juin prochain. Les patients concernés ayant été informés par courrier, «les infirmières reçoivent leurs premiers appels et les GMF ont accueilli leurs premiers patients orphelins», se réjouit l’omnipraticien qui pratique au GMF-U du Nord de Lanaudière. Dans l’immédiat, le CISSS de Lanaudière s’affaire à recruter des infirmières et à trouver les locaux dans lesquels elles officieront. Malgré l’étendue du territoire à desservir, «on veut donner des services de proximité en créant un maillage de petites cliniques où les patients, selon leur condition, pourront consulter une infirmière clinicienne ou praticienne», indique le Dr Pelletier qui œuvre avec ses collègues du comité à l’élaboration d’ordonnances collectives et à outiller les infirmières pour maximiser leurs compétences et accentuer la pertinence des soins. En collaboration avec les GMF et les pharmacies communautaires, les six médecins impliqués dans le «comité tactique» travaillent également sur la priorisation des patients orphelins (il y a présentement 62 315 personnes inscrites au guichet d'accès à un médecin de famille dans Lanaudière), notamment ceux ayant des problématiques non urgentes. «Les GMF ont libéré des places pour le GAP. Il faut éviter qu’ils aient des chaises vides, mais on ne veut pas non plus leur pousser des patients dont les besoins ne sont pas pressants», souligne le médecin de famille. Idem avec les pharmaciens, «qui sont déjà saturés de demandes. On va devoir s’ajuster au mieux pour ne pas les noyer», souligne le Dr Pelletier, convaincu que le GAP de Lanaudière va rapidement trouver son erre d’aller. «Si le Bas-Saint-Laurent l’a fait, on peut le faire!»

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