Nouvelle étude de l’Institut Fraser: les directeurs de santé publique réagissent, appuyés par des associations médicales du Québec

D’après l’Organisation mondiale de la santé, nous sommes actuellement en situation d’épidémie mondiale d’obésité. En effet, depuis deux décennies, l’excès de poids et particulièrement l’obésité a augmenté rapidement dans la plupart des pays développés de même que dans ceux qui sont en voie de développement. Même si ce problème de santé mondial est visible, il reste très négligé.Au Québec, la proportion de la population adulte présentant un surplus de poids (ce qui inclut l’embonpoint et l’obésité) est passée de 35,5% en 1987 à 50,5% en 2011-2012. Plus spécifiquement, le pourcentage d’adultes obèses au Québec a, quant à lui, grimpé de 7,9% en 1987 à 17,1% en 2011-2012. Finalement, les prévalences de surpoids ne sont que la manifestation du problème sous-jacent qui est l’augmentation du poids moyen de la population. En effet, le poids moyen de la population (indice de masse corporel) est passé de 25,1 kg/m2 en 2001 à 25,7 kg/m2 en 2012. Cette augmentation est importante puisqu’elle reflète une augmentation du poids de toute la population et qu’elle entraîne une augmentation de la prévalence des personnes souffrant d’obésité morbide.Or ces données sont issues d’enquêtes auprès de la population où les personnes fournissent elles-mêmes l’information relative à leur poids et leur taille permettant de calculer si elles se caractérisent par un poids normal, insuffisant ou excessif. Et plusieurs études scientifiques ont démontré les limites de cette méthode de collecte qui a pour effet de sous-estimer la réalité, particulièrement pour les personnes présentant un excès de poids.Le surpoids et l’obésité sont les symptômes de deux réalités relativement récentes. La diminution du mode de vie physiquement actif et les modifications des habitudes alimentaires. Ces éléments sont influencés par une multitude de facteurs sur lesquels il faut agir collectivement pour réduire le surpoids et l’obésité.Récemment, l’Enquête québécoise sur la santé des jeunes du secondaire (2010-2011) nous a éclairés sur ces éléments. Au Québec, 83% des jeunes de 12 à 17 ans ne sont pas conformes aux normes minimales d’un mode de vie physiquement actif, soit 1 heure d’activité physique par jour. Deux tiers des 12 à 17 ans ne consomment pas le nombre recommandé de portions de fruits et légumes par jour. Seulement 60% des jeunes de 12 à 17 ans prennent un déjeuner tous les jours. Le tiers des 12 à 17 ans consomme des boissons ou des grignotines au quotidien et uniquement un peu plus de la moitié d’entre eux se sont abstenu de consommer de la malbouffe sur l’heure du midi durant la semaine précédant l’enquête. L’effet de ces habitudes de vie sera visible sur des décennies et doit donc être considéré avec grand intérêt.L’impact de l’embonpoint et de l’obésité sur la santé des individus ne doit pas être sous-estimé. Les conséquences sont bien connues: le surpoids augmente le risque de diabète et de maladies cardiaques. Par exemple, la proportion de personnes de 20 ans et plus diagnostiquées diabétiques au Québec est passée de 5,2% à 8,8% entre 2000-2001 et 2010-2011. Le pourcentage de personnes de 20 ans et plus souffrant d’hypertension artérielle est passé de 15,8 à 20,3% de 2000 à 2007.Les conséquences du surpoids sont graves, mais évitables. Au plan individuel, l’adoption d’une saine alimentation et d’un mode de vie physiquement actif permet de prévenir ou d’avoir un impact positif sur la gestion de la quasi-totalité des maladies chroniques. Ainsi, deux tiers des cancers peuvent être évités par l’adoption de saines habitudes de vie. Mais les décisions individuelles se prennent toujours dans un contexte. On ne peut manger sainement si on nous offre des aliments qui ne le sont pas. On ne peut augmenter son activité physique si tout est organisé pour éviter tout effort physique. Il faut que le milieu de vie soit favorable à la santé.Le Québec a la chance de compter sur une mobilisation de tous les milieux concernés. Il est important de souligner que cette préoccupation dépasse les champs d'intérêts de la santé publique et est partagée par un grand nombre d’acteurs de notre communauté, tels du secteur de la santé et de l’éducation, du secteur municipal, des employeurs du secteur public et privé, des organismes de philanthropie et plusieurs autres. L’approche québécoise en matière de prévention de l’obésité et de promotion des saines habitudes de vie ne vise pas à amener un changement de comportement collectif uniquement par une éducation ou une sensibilisation collective, mais bien par un changement de l’environnement comme l’offre alimentaire et l’adoption d’un mode de vie physiquement actif. Il faut non seulement poursuivre nos efforts concertés, il faut même les accentuer si l’on souhaite freiner la tendance qui s’est insidieusement installée depuis une trentaine d’années, à l’échelle mondiale.Veuillez accepter, Madame, Monsieur, nos salutations les meilleures.Les directrices et directeurs régionaux de santé publique du Québec ci-dessous:Dr Sylvain LeducDirecteur de santé publiqueASSS du Bas-Saint-Laurent (01)Dr Donald AubinDirecteur de santé publiqueASSS du Saguenay-Lac-Saint-Jean (02)Dr François DesbiensDirecteur de santé publiqueASSS de la Capitale-Nationale (03)Par intérim – ASSS de la Côte-Nord (09)Dre Isabelle Goupil-SormanyDirectrice de santé publiqueASSS de la Mauricie et du Centre-du-Québec (04)Dre Mélissa GénéreuxDirectrice de santé publiqueASSS de l’Estrie (05)Dr Richard MasséDirecteur de santé publiqueASSS de Montréal (06)Directrice de santé publiqueDirecteur de santé publiqueASSS de l’Outaouais (07)Dr Éric Lampron-GouletAdjoint médical au directeur de santé publique, pour:Dr Réal LacombeDirecteur de santé publiqueASSS de l’Abitibi-Témiscamingue (08)Dr Éric GoyerDirecteur de santé publiqueASSS de la Baie-James (10)ASSS des Laurentides (15)Par intérim – ASSS de Laval (13)Dre Ariane CourvilleDirectrice de santé publiqueASSS de la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine (11)Dr Philippe LessardDirecteur de santé publiqueASSS de Chaudière-Appalaches (12)Dr Jean-Pierre TrépanierDirecteur de santé publiqueASSS de Lanaudière (14)Dr Alain PoirierDirecteur de santé publique par intérimASSS de la Montérégie (16)Dre Françoise BouchardDirectrice de santé publique par intérimASSS du NunavikDr Robert CarlinDirecteur de santé publique par intérimASSS de la Baie-JamesAvec l’appui de:Dr André ConstantinPrésidentAssociation des radiologistes du QuébecDr Éric BensimonPrésidentAssociation des spécialistes en chirurgie plastique et esthétique du QuébecDr Jean PalardyPrésidentAssociation des médecins endocrinologues du QuébecDr Jean DubéPrésidentAssociation des médecins biochimistes du QuébecDr Maurice St-LaurentPrésidentAssociation des médecins gériatres du QuébecDr Yv Bonnier-VigerPrésidentAssociation des médecins spécialiste en santé communautaire du QuébecDr Frédéric MorinPrésidentAssociation des médecins rhumatologues du QuébecDr Louis GodinPrésidentFédération des médecins omnipraticiens du QuébecDr Mario DallairePrésidentAssociation des spécialistes en médecine interne du Québec

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