Nouvelle-Écosse: une pharmacienne a épié la vie de 46 patients

Une pharmacienne de la Nouvelle-Écosse est au cœur d’une controverse après avoir consulté sans autorisation les dossiers pharmacologiques de 46 patients ayant des liens avec elle et son enfant sur une période de deux ans.Employée par la chaîne Sobeys, Robyn Keddy était gérante d’une pharmacie dans la municipalité de Greenwood, située à environ 150 kilomètres au nord-ouest d’Halifax.Parmi ses 46 victimes, la pharmacienne a notamment consulté les dossiers de ses collègues de travail, d’anciens camarades de classe, de la petite amie de son enfant, ainsi que des parents de celle-ci.Pour ce faire, elle créait des faux profils de clients dans le logiciel de la pharmacie et leur attribuait un «consentement» au partage des informations personnelles de ses victimes, ce qui lui permettait ensuite de les consulter.Le 28 juillet dernier, le Collège des pharmaciens de la Nouvelle-Écosse a suspendu son permis de pratique et lui a ordonné de payer une amende de 5000 $ ainsi qu’une somme additionnelle de 4000 $ en frais divers.Au début du mois d'août, la commissaire à l'information et à la vie privée, Catherine Tully, a publié deux rapports en se basant sur le cas de cette pharmacienne.Selon la commissaire, les agissements de la pharmacienne ont révélé des lacunes dans la protection des renseignements personnels contenus dans les dossiers pharmacologiques de la province.Elle blâme également Sobeys et le ministère de la Santé de la Nouvelle-Écosse pour la manière dont ils ont mené leurs enquêtes afin d’épingler la pharmacienne.Selon elle, plusieurs employés de la pharmacie avaient découvert les agissements de la pharmacienne, mais ils craignaient de ne pas être crus par la direction de Sobeys.Une fois mis au courant des agissements de la pharmacienne, l’entreprise n'aurait pas agi promptement pour résoudre la situation, estime la commissaire. Elle note par ailleurs dans son rapport qu’il existe toujours 28 faux profils dans le système informatique de la pharmacie.La commissaire souligne également dans son rapport que la pharmacienne a partagé des informations avec son conjoint et qu’elle a continué à faire usage des renseignements même après son congédiement de la pharmacie.Catherine Tully demande par ailleurs au ministère de la Santé de communiquer à nouveau avec les 46 victimes de cette intrusion afin de savoir si la pharmacienne est entrée en contact avec elles depuis. Le cas échéant, la commissaire exige que le Ministère entreprenne des démarches légales pour empêcher la divulgation d’autres informations personnelles.

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