Nouveaux modes de rémunération: l’AQPP met de l’avant ses propositions

Le président de l'AQPP, Jean Thiffault. Photo: Mathieu Deshayes / Cosmos Image.Lors de son congrès qui s’est déroulé les 23 et 24 novembre derniers, l’Association québécoise des pharmaciens propriétaires (AQPP) a présenté les grandes lignes des nouveaux modes de rémunération qu’elle propose et qui pourraient faire l’objet de ses prochaines négociations avec le gouvernement en 2018.L’AQPP a commencé à faire état de certaines de ses nouvelles propositions dans le cadre d’une tournée des différentes régions amorcée au cours des derniers mois, mais c’était la première fois que l’association présentait ces grandes lignes devant plusieurs centaines de pharmaciens propriétaires.Les premières propositions de changement au modèle de rémunération des pharmaciens en milieu communautaire, qui date du début des années 1970, sont le fruit d’une réflexion commune engagée par l’AQPP et le ministère de la Santé et des Services sociaux. Le rapport conjoint des deux parties sera d’ailleurs déposé prochainement et il servira de base à la négociation qui s’amorcera en 2018.Dans son discours d’ouverture, le président de l’AQPP, Jean Thiffault, a premièrement évoqué les limites du modèle actuel de rémunération des pharmaciens en milieu communautaire, notamment du fait que celui-ci ne favorise pas la reconnaissance de leur expertise, en particulier celle acquise au cours des dernières années avec la loi 41.« Nos revenus sont vulnérables », a-t-il déclaré, donnant l’exemple des baisses consécutives dans les prix des médicaments génériques, qui se traduisent notamment par une diminution des allocations professionnelles versées aux pharmaciens propriétaires. Avec la complexité grandissante de certains médicaments, les honoraires mutualisés ne font plus autant de sens que dans les années 1970, a-t-il également fait remarquer.Jean Thiffault a ensuite énuméré les grands principes qui doivent sous-tendre à la réalisation de ce nouveau modèle de rémunération : qu’il soit aussi rentable pour les membres de l’AQPP, qu’il réponde à la fois aux besoins des pharmaciens, des patients, du système de santé et des payeurs, qu’il réponde aussi aux nouvelles exigences en matière de surveillance clinique et finalement à la capacité des pharmaciens de pouvoir l’implanter dans leur pratique quotidienne.Sur le plan pratique, l’AQPP propose de diviser la rémunération de la distribution de médicaments entre les honoraires techniques (par exemple, pour la préparation) et les honoraires cliniques associés à la distribution (par exemple, pour la surveillance de la pharmacothérapie).Concernant les activités cliniques réalisées par les pharmaciens communautaires, l’AQPP a identifié plus d’une trentaine d’entre elles qui pourraient faire l’objet d’honoraires. Ces activités peuvent se diviser en quatre catégories : celles qui sont présentement payées, celles qui ne sont pas payées, de nouvelles activités cliniques et des activités dont les bénéfices sont partagés entre différentes instances (par exemple, le ministère).Parmi les activités cliniques qui ne sont pas présentement remboursées, mais qui pourraient faire l’objet d’honoraires, Jean Thiffault a mentionné les sorties d’hôpital, la référence à un service d’urgence, la confection d’un calendrier de prise de médicaments et les visites à domicile.En entrevue avec ProfessionSanté.ca, Jean Thiffault a indiqué que la mise en place d’un nouveau modèle de rémunération nécessite un changement de mentalité pour les pharmaciens, mais il a tenu à souligner leur ouverture d’esprit. « Tout le monde reconnaît qu’il y a une certaine urgence à changer. »

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