Nouveau guide pratique pour évaluer et traiter la douleur chronique en première ligne

Un nouvel outil complet a été créé pour faciliter l'évaluation de la douleur en première ligne, car les médecins de premier recours sont souvent le premier point de contact pour les patients qui présentent une douleur dans toute sa complexité. Le Dr Kevin B. Gebke, professeur agrégé de médecine familiale à la faculté de médecine de l'Université de l'Indiana à Indianapolis, et ses collègues ont mis au point un outil d'évaluation en quatre étapes, connu sous le nom de RATE, et ont partagé leur résultat dans Postgraduate Medicine. Les auteurs décrivent des approches essentielles pour diagnostiquer efficacement les fondements physiologiques présumés des douleurs chroniques, et expliquent comment ces informations diagnostiques peuvent aider à personnaliser les plans de traitement en fonction des besoins spécifiques de chaque patient. Ils présentent également des méthodes pour évaluer l'impact des plans de traitement, en mettant l'accent sur les stratégies visant à améliorer la capacité des patients à gérer eux-mêmes la douleur et les symptômes associés, tout en maintenant leur fonctionnement quotidien malgré la douleur persistante. «En raison de la complexité de la douleur chronique et de l'éventail des problèmes impliqués, le diagnostic précis des causes de la douleur et la formulation de plans de traitement efficaces présentent des défis importants dans le cadre de soins de première ligne», écrivent les auteurs. Pour rationaliser le processus, ils ont introduit le guide pratique RATE (Reconnaître, Analyser, Traiter, et Évaluer): Reconnaître le type de douleur en fonction des mécanismes physiopathologiques et des facteurs psychosociaux: Les auteurs suggèrent une combinaison de questionnaires d'auto-évaluation, d'évaluation clinique et d'entretiens. «Il est essentiel de tenir compte de toutes les comorbidités et des déterminants sociaux et historiques de la santé. Les douleurs sont rarement isolées et peuvent être secondaires ou exacerbées par d'autres problèmes physiologiques et psychosociaux sous-jacents, diagnostiqués ou non», écrivent les auteurs. Analyser les effets de la douleur sur le patient: Il s'agit de considérer les effets physiques et émotionnels, la capacité d'adaptation et la qualité de vie, à l'aide des outils de mesure développé pour les incapacités liées aux affections douloureuses les plus courantes. Traiter en fonction du type de douleur: Au cours d'une série de consultations, les médecins de première ligne peuvent utiliser les informations recueillies pour créer un plan personnalisé comprenant des thérapies non pharmacologiques et des traitements médicamenteux (pour lesquels ils proposent des recommandations). «Il est essentiel d'informer les patients sur leur état et sur le rôle de leurs croyances et de leurs attentes en matière de progrès, car ces facteurs auront un impact sur l'acceptation et la réponse au traitement en l'absence de traitement curatif.» Évaluer la réponse du patient au traitement: des objectifs réalistes de réduction de la douleur doivent être détaillés dans les plans de traitement et faire l'objet d'un suivi régulier. Les auteurs conseillent également de combiner les consultations en personne et virtuelles, le cas échéant, pour favoriser l'adhésion au plan. Pour définir leurs critères de diagnostic de la douleur chronique, les chercheurs ont utilisé la taxonomie de la douleur ACTTION-APS (AAPT), basée sur les critères de l'Analgesic, Anesthetic and Addiction Clinical Trial Translations, Innovations, Opportunities and Networks et de l'American Pain Society. «Dans cet article, nous nous concentrons sur les mécanismes neurobiologiques et psychosociaux supposés, les facteurs de risque et les facteurs de protection décrits dans la cinquième dimension de l'AAPT. Toutefois, il convient de noter que chacune des quatre autres dimensions est tout aussi importante et doit être prise en compte dans l'examen des patients présentant une douleur chronique et des symptômes associés», notent les auteurs. Le point de vue d'une médecin de famille Commentant l'outil RATE dans Practical Pain Management, la Dre Jill Schneiderhan, médecin de famille à Ann Arbor (Michigan), dont la pratique inclut la gestion de la douleur chronique, a déclaré qu'elle accueillait favorablement le processus décrit dans RATE. «Je pense que c'est important parce que les options de traitement sont très différentes selon les causes physiopathologiques sous-jacentes de la douleur», a-t-elle ajouté. Si nous ne connaissons pas la cause principale de la douleur d'un patient, «nous nous contentons souvent de proposer des médicaments et d'accroître la frustration générale, mais si nous prenons le temps d'obtenir une image claire [de la douleur du patient] que nous pouvons ensuite communiquer au patient, nous avons beaucoup plus de chances de réussir à aider les patients à atteindre leurs objectifs.» La Dre Schneiderhan a souligné les nombreux défis auxquels les médecins sont confrontés dans la prise en charge de la douleur: rencontrer les patients à un stade avancé de leur expérience de la douleur; la complexité de l'évaluation et du diagnostic (et le temps nécessaire); le délai nécessaire pour constater une amélioration; et l'effort que les patients doivent faire eux-mêmes pour constater une amélioration. «Le temps est un obstacle majeur pour nous, prestataires de soins de première ligne, lorsque nous pensons avoir suffisamment bien conceptualisé la douleur d'un patient pour la classer dans une catégorie», comme celles définies dans la stratégie RATE, a-t-elle souligné. «Si, en tant que professionnel de la santé de première ligne, vous savez clairement ce qui cause la douleur d'un patient, il existe de nombreuses options pour [traiter] chaque type de douleur.»

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