Négos avec le MSSS: l’APES donne la priorité à quatre demandes

L’Association des pharmaciens des établissements de santé (APES) a tenu une assemblée au début d'avril pour informer ses membres sur l’évolution des négociations avec le ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec (MSSS) au sujet du renouvellement de l’entente de travail échue depuis le 31 mars 2010.Environ 550 des quelque 1400 membres de l’APES ont assisté, par le truchement d’une visioconférence de Montréal, à l’une des quatre assemblées retransmises dans 63 établissements de santé.Le président de l’APES, Charles Fortier, et des membres du comité de négociations ont présenté les quatre priorités que le conseil d’administration de l’APES, sous recommandation de son comité de négociations, a choisi de conserver dans la poursuite des négociations avec le MSSS.« Les négociateurs du ministère nous ont demandé de faire du ménage dans nos demandes, parce qu’ils trouvent que nous en avons trop, explique Linda Vaillant, directrice générale de l’APES et membre du comité de négociations, lors d’une entrevue à L’actualité pharmaceutique. Pour faire avancer les négociations, nous avons choisi quatre priorités qui doivent être satisfaites, sinon il n’y aura pas de règlement. »1. Hausser les échelles salarialesL’APES veut une hausse des échelles salariales pour réduire l’écart avec le secteur privé de la pharmacie et attirer davantage de relève dans les établissements de santé.Pour y parvenir, elle souhaite obtenir un appui du MSSS dans une éventuelle conciliation avec le Conseil du trésor sur leur désaccord entourant l’exercice de maintien de l’équité salariale en cours.L’APES déposera d’ici le 22 mai les plaintes de ses membres devant la Commission de l’équité salariale pour contester l’évaluation du Conseil du trésor qui s’est soldé par l’absence d’ajustement salarial pour les cinq catégories de pharmaciens.« Le ministère pourrait appuyer la position de l’APES en matière d’équité salariale en disant au Conseil du trésor qu’il est d’avis que notre emploi a été mal évalué », explique Linda Vaillant.2. Réduction du nombre d’échelonsL’APES désire que le nombre d’échelons passe de neuf à cinq. « Nous voulons que ce soit attrayant pour les jeunes de pratiquer en établissement de santé dès leur arrivée », justifie Linda Vaillant.Ainsi, cela diminuerait le temps nécessaire pour réduire l’écart salarial qui existe entre les pharmaciens détenant une maîtrise en pharmacie d’hôpital, qui amorcent leur carrière en établissement de santé, et ceux qui entreprennent leur carrière en pharmacie communautaire à la fin de leurs études de premier cycle (l’écart est de 30 % selon l’APES).3. Maintien et élargissement de la prime d’enseignement universitaireL’APES veut que le MSSS accepte d’inclure dans la prochaine entente de travail la prime d’enseignement de 5 % consentie aux pharmaciens des hôpitaux universitaires qui forment les résidents en pharmacie en plus d’effectuer leurs tâches cliniques.Elle souhaite aussi que cette prime soit octroyée également aux pharmaciens qui enseignent aux étudiants de premier cycle en pharmacie, leur charge de travail s’étant accrue depuis la mise en place de programmes de Pharm. D., principalement à l’Université de Montréal pour le moment.« À Montréal, les départements de pharmacie reçoivent deux fois plus de stagiaires qu’auparavant, parce que le nombre de stages a doublé avec le Pharm. D. », affirme Linda Vaillant.4. Modifier la description des pharmaciens chefsL’APES espère convaincre le MSSS de revoir la description des catégories de pharmaciens chefs I à IV pour refléter davantage l’organisation du réseau de la santé.Selon l’entente actuelle, le classement d’un pharmacien chef varie selon le nombre de pharmaciens équivalents à temps plein sous sa responsabilité.Selon l’APES, il est anormal, par exemple, qu’un pharmacien chef IV qui gère une centaine de pharmaciens reçoive le même salaire que celui qui en a une dizaine sous sa responsabilité.« Nous avons fait une proposition au MSSS pour rehausser le salaire des pharmaciens chefs et reconnaître davantage le niveau réel d’encadrement », explique Linda Vaillant qui n’a pas voulu en dire davantage.La semaine de 40 heuresL’APES a finalement mis de côté ses demandes concernant le rehaussement de la prime pour les adjoints au chef de département de pharmacie et les pharmaciens coordonnateurs, la modification de la définition du pharmacien coordonnateur pour inclure certaines activités (dont les préparations stériles), la mise en place d’échelles salariales pour les adjoints au chef de département de pharmacie d’un gros établissement de santé et la reconnaissance du temps travaillé dans les divers comités d’un établissement de santé.Précisons que la hausse salariale qu’ont reçue les autres salariés de l’État québécois, soit 6 % sur cinq ans, s’ajoute aux demandes de l’APES.Linda Vaillant souligne que le MSSS accepterait de reconnaître la semaine de 40 heures dans l’entente, au lieu des 36,25 heures actuelles, pour les pharmaciens qui le désireraient.À l’heure actuelle, le MSSS permet aux établissements de rémunérer les pharmaciens pour une semaine de 40 heures, mais les établissements ne sont pas obligés d'opter pour cette possibilité si leur budget ne le permet pas.Assemblée générale le 17 maiLes membres de l’APES ont décidé de soutenir les quatre priorités de leur conseil d’administration. « Ils nous ont aussi dit qu’ils étaient d’accord pour déclencher éventuellement des moyens de pression », ajoute Linda Vaillant.Le comité de négociations de l’APES a soumis ses quatre priorités au MSSS le 10 avril. Le MSSS en étudie le contenu.L’APES tiendra une assemblée générale le 17 mai à Montréal et à Québec. « À l’issue des rencontres de négociations, nous allons présenter à nos membres un projet de moyens de pression », indique Linda Vaillant.

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