Mot du président de la FMRQ: un exercice de comptabilité

15 juillet 2014,Le 16 juin dernier, j’ai eu l’honneur de représenter la Fédération des médecins résidents du Québec lors du Premier rendez-vous national sur l’avenir du système public de santé et des services sociaux. Les organisateurs de l’événement, l’Association québécoise d’établissements de santé et de services sociaux (AQESSS), la Confédération des syndicats nationaux (CSN) et l’Institut du Nouveau Monde (INM), nous avaient invités à prendre part à un panel qui devait exposer les problèmes de notre réseau de la santé.L’expertise de notre organisation est telle que nous sommes à même d’analyser la situation qui affecte la relève médicale. Nous savons que nous sommes dangereusement près du point de rupture entre le nombre de médecins en formation et le nombre d’emplois qui les attendent en fin de formation. En d’autres termes, ce que nous avons exprimé au Rendez-vous, c’est la crainte d’un gaspillage de médecins formés par l’État, faute de ne pouvoir leur assurer un emploi et les ressources nécessaires à leur pratique. Le 4 juin dernier, ce sont trois chirurgiens orthopédiques qui étaient sans emploi faute de budget.Il ne fait maintenant plus de doute que le gouvernement élu en avril dernier vise l’austérité. On nous demande donc de nous serrer la ceinture. Notre Fédération déplore qu’on ramène le système de santé à un simple exercice d’arithmétique. C’est bien beau d’avoir des colonnes de chiffres qui balancent, encore faut-il s’assurer qu’on ne coupe pas à droite parce qu’on gaspille à gauche.Car il faut le dire, le financement du système public atteindra ses limites. Une réévaluation des besoins populationnels et de l’offre de service est nécessaire. À cet effet, l’intervention lors du panel de mon collègue François Paradis, président de l’Association des pharmaciens des établissements de santé du Québec, m’a paru extrêmement importante. Il a soulevé les coûts des nouveaux médicaments dont ceux de la thérapie génique, cette nouvelle forme de traitement basée sur les gènes du patient malade. On parle d’une centaine de milliers de dollars par patient. La population vieillit et le coût des traitements explose. Et pourtant, nous avons de la difficulté à affronter les dilemmes éthiques qui se pointent à l’horizon. En effet, il est louable de vouloir continuer à offrir tous les traitements possibles à tous et chacun.Mais est-ce réaliste?Ça, le forum n’y a pas répondu.Joseph Dahine, MDCM, FRCPC Président, FMRQ

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