Monographie du Botox – Danger de dispersion dans le corps

Rappelons qu’en février 2008 Santé Canada tirait une première sonnette d’alarme concernant le Botox. La FDA venait d’informer les Américains de la présence d’effets secondaires sérieux, voire tragiques, atteignant surtout des enfants atteints de paralysie cérébrale chez qui on voulait soulager la spasticité de certains membres. Santé Canada s’est à son tour penché sur le problème. Il a rendu ses conclusions à la mi-janvier.La dispersion du Botox dans le corps peut avoir de graves conséquences : affaiblissement musculaire, problèmes de déglutition, pneumonie, troubles de la parole et difficultés respiratoires. Elle peut même entraîner la mort.Santé Canada recommande donc la plus grande prudence avec le Botox. Quiconque éprouve de la difficulté à avaler, à parler ou à respirer après en avoir reçu une dose médicale ou cosmétique devrait immédiatement appeler un médecin. Toute personne ayant des antécédents de troubles neurologiques, de mauvaise déglutition ou de problèmes respiratoires devrait faire preuve d’une extrême prudence à l’égard de ce produit, informe Santé Canada. Pour ces personnes, l’administration des produits Botox et Botox Cosmetic doit se faire sous la supervision d’un spécialiste, et ce, uniquement si les avantages l’emportent sur les risques.Migration dans le corpsIl existe des cas sérieux où le Botox a probablement quitté le site d’injection pour migrer dans le corps. C’est ce que soutient le Public Citizen Health Research Group, un groupe américain d’intérêt public qui fait état de problèmes de santé mimant le botulisme. Selon son analyse de la base de données de la FDA sur les effets secondaires du Botox, de novembre 1997 à décembre 2006, il y aurait eu 180 cas sérieux aux États-Unis, dont 16 décès et 87 hospi-talisations, liés au Botox utilisé médicalement, c’est-à-dire à des doses plus fortes.Pour l’usage cosmétique, il y aurait eu, durant la même période, quelques cas de faiblesse musculaire, mais aucun cas de dysphagie. « Aucun cas confirmé de dispersion de la toxine liée aux produits Botox ou Botox Cosmetic n’a été signalé au Canada », écrivait Santé Canada en janvier 2009.De nombreuses applicationsAlors que Santé Canada incite à la prudence, la science découvre de nouvelles applications au Botox. Pour preuve, après la mise au point, puis la commercialisation de ce produit au début des années 1990 pour traiter une panoplie de problèmes de spasticité, voilà que des chercheurs étudient aujourd’hui son potentiel pour soulager la douleur, la migraine, l’hypersalivation, l’accident vasculaire cérébral, la sclérose en plaques, la paralysie cérébrale et le traumatisme crânien, dans le cas où ces quatre dernières maladies ont des incidences musculaires. Mais Santé Canada n’approuve son utilisation au pays, pour le moment, que pour les spasmes musculaires du cou, des yeux et des pieds, ainsi que pour la sudation excessive, et limite les applications cosmétiques aux rides, pattes d’oie, faux plis et autres « imperfections » du visage.Pour la neurologue Anne-Louise Lafontaine, rattachée à l’Hôpital général de Montréal, qui a recours au Botox pour différents problèmes neuromusculaires, il faut qu’il y ait toujours un but au traitement. « La spasticité n’est pas suffisante; il faut aussi qu’elle cause un problème, empêche un fonctionnement quelconque, explique-t-elle, par exemple si la main est incapable de relâcher une fourchette. » Elle-même a observé des effets secondaires, dont des problèmes de déglutition chez des patients qui se font injecter le produit dans la région des cordes vocales.Dans le cas du Botox à usage cosmétique, les doses nettement plus petites réduisent considérablement les risques, croit le Dr Guy Sylvestre, dermatologue, qui injecte du Botox à ses patients depuis sept ans. Le plus grand risque, selon lui, est de confier l’injection à quelqu’un qui manque de formation.

Monographie du Botox – Danger de dispersion dans le corps

Pour accéder au contenu, connectez-vous ou créez un compte gratuit.

Catégories connexes