Moins de bistouris, plus de botox: le nouveau visage des soins esthétiques

Parmi les 38 millions de procédures esthétiques réalisées en 2024, plus de la moitié relevaient de la médecine esthétique. Les actes non chirurgicaux, moins invasifs et plus accessibles, poursuivent en effet leur croissance avec 20,5 millions de procédures recensées. Dans le même temps, 17,4 millions de chirurgies esthétiques ont été effectuées selon l’enquête internationale 2024 de l’International Society of Aesthetic Plastic Surgery (ISAPS).Malgré un léger repli du volume total de procédures par rapport à 2023 (en baisse de 4,8%), la tendance à long terme demeure haussière. Le nombre total d’actes et d’interventions esthétiques a bondi de 42,5% depuis 2020. Le ralentissement observé l’an dernier pourrait traduire une stabilisation post-pandémie, après plusieurs années de croissance exceptionnelle.Le Botox toujours en têteLe traitement le plus répandu au monde demeure l’injection de toxine botulinique, avec près de 7,9 millions d’interventions. Cependant, ce nombre enregistre une baisse marquée de 17,4% par rapport à 2023, laissant entrevoir un rééquilibrage des choix esthétiques. En revanche, l’acide hyaluronique gagne du terrain (+ 5,2%) pour atteindre 6,3 millions d’actes. Les traitements de raffermissement cutané (+ 38,9%) et les peelings chimiques (+ 33,3%) connaissent aussi une forte progression.Les chirurgies du visage ont la coteFait marquant: la chirurgie des paupières (blépharoplastie) est devenue l’intervention chirurgicale la plus fréquente en 2024, détrônant la liposuccion qui a longtemps figuré en tête. Avec plus de 2,1 millions d’interventions (+ 13,4% en un an), elle représente la tendance actuelle à privilégier des chirurgies discrètes, très localisées et à récupération rapide. En comparaison, les augmentations mammaires ont reculé de 17,5%, les abdominoplasties de 15,3% et les augmentations des fesses de 21,5%.La chirurgie corporelle recule globalement de 14,8%, alors que les procédures au visage enregistrent une hausse de 4,3 %.Un marché très féminin, mais les hommes s’y mettentLes femmes représentent toujours l’écrasante majorité des patients (85,4 %), particulièrement en ce qui concerne les injections. Néanmoins, la clientèle masculine augmente. Chez les hommes, les chirurgies les plus fréquentes sont la blépharoplastie, la gynécomastie et la rhinoplastie. Côté soins non chirurgicaux, le botox, l’acide hyaluronique et le raffermissement cutané sont les plus populaires.Toutes générations confondues, le botox domine dans les soins non chirurgicaux. Il est le traitement esthétique le plus fréquent chez les 18-34 ans, les 35-50 ans, les 51-64 ans, et même chez les 65 ans et plus. Chez les moins de 18 ans, la rhinoplastie est la chirurgie la plus pratiquée.Lire aussi: Soins esthétiques: les plaintes les plus courantes des patientsÉtats-Unis et Brésil dominent le marchéLes États-Unis arrivent en tête du nombre total de procédures (plus de 6,1 millions), en particulier pour les soins non chirurgicaux. Le Brésil reste le pays le plus actif en chirurgie esthétique, notamment pour la liposuccion, les abdominoplasties et les augmentations mammaires. Le Japon, l’Italie et l’Allemagne complètent le top 5.En nombre absolu, les États-Unis comptent le plus grand nombre de chirurgiens plastiques certifiés (7752), loin devant tous les autres pays. Le Canada, pour sa part, en compte 432. Toutefois, lorsqu’on rapporte ces chiffres à la population, les deux pays affichent une densité plus modérée que plusieurs nations d’Amérique latine ou d’Europe du Sud. Avec 2,3 chirurgiens pour 100 000 habitants, les États-Unis se classent au 10ᵉ rang mondial, derrière la Corée du Sud, la Grèce, l’Argentine et le Brésil. Avec 1,08 chirurgien pour 100 000 habitants, le Canada se place quant à lui au 23ᵉ rang. Le Canada exporte une partie de sa demandeDe nombreux Canadiens, en quête de soins esthétiques abordables, choisissent de se faire opérer à l’étranger. La Colombie et le Mexique figurent parmi les destinations les plus populaires pour les chirurgies corporelles comme la liposuccion, les abdominoplasties ou les augmentations mammaires. Attirés par des prix compétitifs et des délais réduits, ces patients posent toutefois des enjeux en matière de suivi postopératoire et de coordination des soins une fois de retour au pays.

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