Mieux faire comprendre le rôle des pharmaciens au grand public

Quel meilleur moment que le mois de la reconnaissance en pharmacie pour sensibiliser le grand public aux rôles et aux missions des pharmaciens? Le hasard du calendrier a joué en faveur de Christophe Augé, pharmacien propriétaire affilié à Familiprix. Mais ce dernier ne s’attendait pas à créer un tel engouement en publiant son affichette de sensibilisation sur les médias sociaux des pharmaciens de la province le 29 février dernier. «Tout le monde était emballé, et de nombreux pharmaciens l'ont déjà repartagée!»Inspirée d'une initiative du groupe de pharmaciens indépendants Green Circle en Belgique, et intitulée «Derrière le comptoir, nos actions invisibles pour votre santé», l'affiche, modifiée par Christophe Augé pour coller aux réalités québécoises, représente un iceberg et détaille tous les actes et services (ou presque) fournis par les pharmaciens. Le hic: certains se voient (le haut de l’iceberg), et d’autres non – la partie immergée, donc. «Ce qu'on voit de notre profession est loin de l'ensemble des choses que l'on fait au quotidien, explique le pharmacien propriétaire. Notre travail est peu connu et compris, surtout celui qui se fait en arrière du comptoir.» Parmi les tâches méconnues du grand public se trouvent ainsi les préparations magistrales, le montage des piluliers ou encore la gestion des stocks et la communication avec les assureurs.À lire aussi: Quand les patients maltraitent les pharmaciensSoutenue par l’Association professionnelle des pharmaciens salariés du Québec (APPSQ), l'initiative trouve d’ores et déjà un écho important au sein de la communauté. «Le pharmacien salarié est le pharmacien instrumentant dans la plupart des cas, et donc en contact direct avec le patient. Mais ce dernier ne sait pas ce qu’on fait. L’image de cet iceberg est très parlante», réagit Patrick Hémery, président de l’APPSQ. Parlante, et visiblement attendue par les professionnels de la pharmacie.«Tout le monde est gagnant!»«Nous avons à cœur le bien-être des pharmaciens salariés, et nos actions s'inscrivent dans l'amélioration de nos pratiques, poursuit Patrick Hémery. L'éducation de la population est un axe d'amélioration, car certains pensent encore que le pharmacien n’est qu’un “compteu d'pilules”. Mais nous sommes de véritables professionnels de la santé, au même titre que les médecins.» Plus les informations circuleront, meilleure sera la relation patient/pharmacien, Patrick Hémery en est persuadé. «J'ai encore en mémoire une patiente qui, la semaine dernière, appelle ma collègue qui refusait de lui servir un médicament. Elle lui dit: “je ne vous comprends pas, vous êtes là pour donner ce qu'a écrit le médecin!”, et lui raccroche au nez sans même attendre ses explications!», s’agace-t-il. «Je ne pense pas que certains patients parlent de cette manière à leur médecin», ajoute le président de l’APPSQ, amer.À lire aussi: Violence verbale: c’est désormais «tolérance zéro» en pharmacieChristophe Augé et l'association souhaitent aujourd’hui que l’affiche trouve sa place dans toutes les salles d’attente du Québec. Et au vu de l’engouement qu’elle a créé sur les réseaux sociaux, Christophe Augé et Patrick Hémery sont plutôt confiants. «Si les patients sont mieux informés de nos actes, alors ils pourront d'emblée se diriger vers le bon professionnel. Tout le monde est gagnant!», se réjouit d’avance le président de l'APPSQ.

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