MedActuel DPC - Le développement professionnel continu - Avant et après le 1er juillet 2007

OBJECTIFS PÉDAGOGIQUES Comprendre le Plan d’autogestion de développement professionnel continu (DPC) du Collège des médecins du Québec (CMQ).Connaître les autres Plans de DPC reconnus par le CMQ.Pouvoir remplir son Plan de DPC.Répondre aux principales craintes soulevées par ce Plan.Et vous docteur, comment va votre plan de DPC ?À la lecture de cette mise en situation, vous constaterez que le Dr Jean Napran-Toultant se pose encore beaucoup de questions sur son Plan. Le Dr Roger Ladouceur, responsable du Plan d’autogestion de DPC au Collège des médecins du Québec, lui propose, dans ce texte, un modèle facilement applicable à sa pratique médicale. Nous vous encourageons à suivre la même démarche pour établir votre propre plan. D’ailleurs, tout comme le Dr Jean Napran-Toultant, je suis sûr que vous réalisez déjà, sans vous en rendre compte, 80 % à 90 % du Plan de DPC proposé. Laissez-vous aller à cet exercice et vous verrez que ce n’est rien de nouveau dans le maintien de vos compétences.Dans les prochains mois, vous pourrez lire dans nos pages des capsules de type question-réponse sur le Plan de DPC. Il s’agira d’un échange entre la Dre Pauline Desrosiers et le Dr Roger Ladouceur sur des inquiétudes et des interrogations à propos de ce fameux Plan. Si vous avez des questions,n’hésitez pas à communiquer avec le Dr Ladouceur au : rladouceur@cmq.orgFrançois CroteauPrésident du comité du DPC au CMQMise en situationÀ la suite de la récente décision du Collège des médecins du Québec de recommander le Plan d’autogestion de développement professionnel continu (DPC), je suis un peu déstabilisé dans ma formation continue. Je suis en pratique générale depuis 15 ans et j’ai toujours mis à jour mes connaissances de façon régulière. Que dois-je changer ?Soixante pour cent de ma pratique est en bureau avec une clientèle adulte entre 18 et 90 ans qui souffre de différentes maladies classiques telles que l’hypertension artérielle, le diabète, les maladies cardiaques athérosclérotiques, l’ostéoporose, l’arthrose, les douleurs musculosquelettiques, divers troubles mentaux, etc. En conséquence, je m’efforce de rester à jour dans plusieurs champs. J’exerce à 40 % au sans rendez-vous (adultes et enfants) où les principaux problèmes sont de nature infectieuse, des douleurs abdominales, des plaies, des états dépressifs et anxieux, des traumas mineurs, des accidents de toutes sortes, etc.Je rafraîchis mes connaissances en fonction des problématiques auxquelles je fais face. Je consacre du temps à la lecture d’articles de revues et je fais de plus en plus de recherches sur Internet. À la clinique sans rendez-vous, il m’arrive de consulter les sites de l’hôpital Sainte-Justine, entre autres, pour obtenir des précisions sur un diagnostic, l’investigation ou le traitement de diverses maladies. Nous disposons aussi d’une petite bibliothèque avec les dernières éditions de livres portant sur différents thèmes. J’assiste à des congrès accrédités et à des réunions sans crédits commanditées par l’industrie pharmaceutique que je choisis selon les thèmes qui répondent le mieux à mes besoins. L’échange avec des confrères et des consœurs généralistes ou spécialistes fait aussi partie de mes mises à jour. Je conserve les attestations de présence que je range dans une chemise que j’ai nommée « Portfolio de formation continue ».Bref, tout allait bien jusqu’au 1er juillet dernier, date de l’entrée en vigueur du Plan de DPC. Que dois-je changer pour être conforme aux exigences du CMQ ? Je suis déjà très occupé et j’ai peu de temps à consacrer à la rédaction et au suivi de ce nouveau Plan de DPC.Merci de me conseillerDr Jean Napran-ToultantRéponseCher docteur,Je tiens d’abord à vous remercier pour votre lettre très intéressante et fort d’actualité. Vos propos reflètent ce que beaucoup de médecins québécois pensent ou disent depuis que le Collège des médecins du Québec (CMQ) a recommandé à tous ses membres de souscrire à un Plan de DPC. J’aimerais apporter quelques précisions et tenter de répondre à vos questionsL’obligation du maintien de la compétence Tout d’abord, il est important de réaliser que le maintien des compétences est une responsabilité morale et déontologique pour tous les médecins. Cette préoccupation n’est pas nouvelle puisqu’elle est inscrite dans le serment d’Hippocrate : « J’exercerai la médecine selon les règles de la science et de l’art et je maintiendrai ma compétence. »Le code de déontologie mentionne l’obligation suivante : « Le médecin doit exercer sa profession selon les normes médicales actuelles les plus élevées possible; à cette fin, il doit notamment développer, parfaire et tenir à jour ses connaissances et habiletés. » (Code de déontologie des médecins (2002) 134 G.O. II, 7354; art. 44).Cet engagement est pertinent si l’on considère l’évolution phénoménale des connaissances médicales. Il y a 20 ans, les inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) n’existaient pas, les antagonistes des récepteurs H2 de l’histamine voyaient tout juste le jour et, à l’époque, on traitait encore les ulcères d’estomac par du Maalox ou du Gaviscon tout en recommandant aux patients d’éviter le stress et le café; dans les cas de récidives, on procédait à une gastrectomie avec pyloroplastie et vagotomie, et personne n’avait entendu parler de Helicobacter pylori.Si un médecin avait prescrit des antibiotiques pour des brûlements d’estomac, il aurait certainement été poursuivi ! Dans ce temps-là, on ne pratiquait pas d’angioplastie percutanée pour les syndromes coronariens et on ne posait pas d’endoprothèse. Seuls quelques hôpitaux universitaires possédaient des appareils de TACO et aucun n’avait encore l’équipement de résonance magnétique nucléaire (RMN), le PACS (Picture Archiving and Communication System) n’existait pas et personne n’avait entendu parler de tomographie par émission de positrons (TEP) et encore moins d’échoendoscopie.Me croiriez-vous si je vous disais que lorsque j’ai commencé à exercer, je prescrivais de l’alphaméthyldopa et de la réserpine pour traiter l’hypertension artérielle. Personne n’avait entendu parler des inhibiteurs sélectifs du recaptage de la sérotonine (ISRS). Les cholécystectomies se faisaient par laparotomie et non par laparoscopie. Les termes « Herceptin », « Avastin » et « héparine de bas poids moléculaire (HBPM) » n’avaient alors aucun sens. Bref, si un médecin des années 1980 était parachuté en 2008, il serait non seulement dépourvu, mais aussi probablement perdu et désemparé.Aussi, je ne crois pas avoir besoin de vous démontrer davantage la nécessité de maintenir vos compétences cliniques puisque je constate que vous y veillez déjà. J’espère vous rassurer en vous disant que vos démarches actuelles correspondent à plusieurs des cinq étapes du programme du CMQ, comme nous le verrons plus loin.Le Plan d’autogestion de développement professionnel continuLe CMQ a choisi de faciliter la mise en opération d’un Plan d’autogestion de développement professionnel continu (DPC) pour chacun de ses membres.En 2007, le comité administratif a approuvé la proposition suivante :adopter le Plan d’autogestion de développement professionnel continu (DPC) comme outil du maintien de la compétence des médecins;mettre à la disposition des médecins toute l’information pertinente à la réalisation de leur Plan de DPC.Les Plans de DPC reconnus par le CMQPuisque vous vous interrogez sur le Plan d’autogestion de développement professionnel continu et sur la meilleure manière d’y adhérer sans que cela ne vous prenne trop de temps, sachez qu’il existe actuellement trois manières de se conformer aux exigences du CMQ :Le Plan d’autogestion du CMQ ou le PAPDC de la FMOQ (ou tout autre plan approuvé)Ces plans sont basés sur une pratique réflective structurée plutôt que sur une accumulation de crédits.Le Programme du Maintien du certificat (MDC) du Collège royal des médecins et chirurgiens du CanadaCe programme exige l’obtention de 400 crédits par cycle de 5 ans dont un maximum de 100 crédits consacrés aux activités individuelles non accréditées.Mainpro, le programme du Maintien de la compétence professionnelle du Collège des médecins de famille du CanadaCe plan prévoit l’enregistrement des crédits de Formation continue dans le programme Mainpro. Le CMFC exige l’obtention de 250 crédits en 5 ans, avec un maximum de 125 de type M-2.Notons que les programmes 2 et 3 sont accessibles aux non-membres moyennant un déboursé annuel de 345 $.Les médecins qui n’ont pas indiqué le plan de DPC qu’ils comptaient utiliser lors du renouvellement de leur avis de cotisation au CMQ peuvent toujours le faire en remplissant le formulaire accessible sur le site Internet du CMQ et en le faisant parvenir au Collège à l’adresse suivante : www.cmq.org.Le Plan de DPC du CMQLes données inscrites dans votre lettre d’introduction vous permettent déjà de remplir une bonne partie du Plan de DPC du CMQ. Permettez-moi de les utiliser et d’y insérer quelques commentaires dans les parties ombrées (figure 1 partie 1 partie 2).La méthode suivante vous permettra de remplir votre plan de DPC :Méthode F.A.C.I.L.E. par François CroteauFacileInutile de chercher des formules complexes qui consomment temps et énergie.AdaptéChaque plan d’autogestion est personnel, c’est-à-dire adapté aux différents champs de pratique du médecin.CompiléL’outil aidera le médecin à compiler les documents nécessaires à son plan de DPC.InnovateurIl importe de réfléchir, d’innover et de renouveler sa pratique.LudiqueOn persiste plus longtemps dans des activités où l’on retire plaisir et satisfaction.ÉvolutifUn plan de DPC est essentiel au cours de la vie professionnelle du médecin. C’est la seule façon efficace de suivre les progrès de la médecine et d’assurer les meilleurs soins possibles à la population.Conseils au Dr Jean Napran-ToultantLes tableaux suivants comparent les différents plans de DPC et leurs caractéristiques. Ils vous aideront à choisir le plan qui vous convient le mieux.Les mythes et les objections aux Plans de DPCJ’aimerais maintenant corriger certains mythes qui entourent l’adoption du Plan de DPC et répondre aux principales objections qu’il soulève.1. Le plan est obligatoireFauxLe plan n’est pas obligatoire.Le fait pour un médecin de ne pas se conformer au plan d’autogestion de DPC du CMQ ne peut entraîner, de ce seul fait, de conséquences sur son droit d’exercice ou servir de fondement à l’imposition d’une sanction. On ne pourrait établir une équation automatique entre le fait de ne pas se conformer au plan d’autogestion et une limitation du droit d’exercice. En contrepartie, cela ne rend pas le plan sans valeur, puisqu’il demeure un outil pertinent pour un médecin afin de l’aider à gérer sa formation continue et l’omission d’y donner suite, ou d’y adhérer, pourrait servir d’indice ou devenir révélateur de problèmes plus profonds dans la pratique du médecin et avoir des conséquences négatives ou dommageables pour lui.Le médecin qui n’adhère pas aux programmes de maintien de la compétence du CMFC ou du CRMCC est susceptible de perdre son statut de membre actif. Le CMFC exige que les certifiés cumulent 250 crédits par cycle de 5 ans, dont un maximum de 125 crédits de Crédits M-2. Au Collège royal, les associés sont tenus d’obtenir au moins 40 unités de formation de développement professionnel continu chaque année, et au moins 400 unités par cycle de 5 ans dont un maximum de 100 crédits consacrés aux activités individuelles non accréditées.Le refus ou l’omission d’un médecin de participer à quelque forme d’activité de formation continue n’est pas sans conséquence et pourrait servir d’élément de preuve parmi d’autres sur les plans disciplinaire et de l’inspection professionnelle, de même que de sa responsabilité civile professionnelle. Le CMQ considère que l’absence de plan de DPC, couplé à d’autres indicateurs, pourrait conduire à une visite d’inspection professionnelle.Même si l’adhésion au Plan d’autogestion de DPC du CMQ ou à tout autre programme de DPC n’est pas obligatoire, le maintien de la compétence professionnelle est formellement reconnu comme obligatoire, et ce, en vertu du code de déontologie.2. « Le plan est un document public » FauxLe Plan d’autogestion de DPC du CMQ vous appartient.Il n’est ni nécessaire ni même requis de l’envoyer au Collège à moins qu’il ne vous soit spécifiquement demandé; à l’instar du programme de DPC du Collège royal des médecins et chirurgiens du Canada, seul un échantillonnage aléatoire annuel représentant 3 % des médecins seront invités à soumettre leur plan de DPC.En conséquence, il ne s’agit pas d’un document public.3.« Les renseignements indiqués dans le plan pourraient m’être préjudiciables et être utilisés contre moi en cas d’inspection, d’enquête ou de poursuite »FauxMême s’il est vrai qu’en cas de plainte, d’inspection professionnelle ou même de poursuite, vous pourriez être contraint de produire votre plan de DPC du CMQ, il en va de même pour le Plan de DPC du CMFC et de celui du CRMCC ainsi que toute autre pièce justificative visant à prouver que vous avez fait des efforts pour maintenir à jour vos connaissances.À cet égard, le CMQ considère que l’absence totale de toute forme de plan ne peut que vous desservir. Le refus d’un médecin de participer à quelque activité de formation continue que ce soit, plus spécialement son refus de fournir document, formulaire ou plan de gestion ou d’autogestion de sa propre formation continue, pourrait sans doute lui être reproché par un tribunal civil, ou à tout le moins permettre à celui-ci de tirer des inférences négatives d’un certain laisser-aller ou d’une conduite négligente dans sa pratique.Évidemment, le CMQ recommande aux médecins d’être prudents dans la rédaction de leur plan, notamment lors de la rédaction de l’étape 2. L’objectif n’est pas de s’autoaccuser ou de se flageller, mais bien de chercher à améliorer vos compétences en fonction de vos champs de pratique et d’intérêts.Post-testVrai ou fauxLe Dr Jean Napran-Toultant…est obligé de maintenir sa compétence professionnelle.aurait intérêt à adhérer à un plan de DPC.croit que les plans de la FMOQ et du CMFC sont reconnus par le CMQ. A-t-il raison ?pense qu’il faut envoyer son plan au CMQ.croit qu’il est préférable de ne pas adhérer à un plan de DPC de crainte qu’il soit utilisé en cas de poursuite. A-t-il raison ?peut adhérer au plan du CMFC ou du CRMCC même s’il n’est pas membre.* Responsable du Plan d’autogestion de développement professionnecontinu, Collège des médecins du Québec** Président du comité de développement professionnel continu, Collège des médecins du Québec

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