Masque N95 : Une démarche d’essayage critiquée par des médecins

Faute d’un plan d’action national, comme en réclame la FMOQ dans le dossier de la grippe A (H1N1), des interventions et des mesures de préparation sont prises à l’échelle des régions, même si des médecins s’interrogent sur leur utilité. L’essai des masques N95 en est un exemple.Certains médecins de cabinets privés ont été invités à prendre de leur temps et à se déplacer dans des municipalités voisines pour aller faire l’essai d’un masque ajustable à leur visage.Dans certaines régions, des médecins relatent que les choses ont été faites de façon cavalière. Ils ont reçu un avis de se présenter dans un CLSC. À la FMOQ, on rapporte d’ailleurs que certaines invitations auraient été « musclées ».Quand on calcule la durée de déplacement et la période d’ajustement, cela représente beaucoup de temps pour un masque dont la nécessité n’est pas admise. Pour des groupes importants de médecins de certains territoires, les essayages se sont faits directement à leur clinique.Utilité du masqueCette opération d’essai des masques N95 a fait sourciller plusieurs médecins. « Une perte de temps », s’exclame un omnipraticien de Lotbinière qui a dû reprendre les essayages à deux reprises. La première fois, il a dû se rendre à Laurier-Station. Le résultat n’a pas été satisfaisant. La deuxième fois, les experts se sont déplacés à sa clinique.Cet omnipraticien s’interroge sur l’intérêt du masque N95 dans le cadre d’une pratique de cabinet quotidienne. Malgré les ajustements au visage, ils sont inconfortables, fait-il valoir, et on peut difficilement les porter plus de 15 minutes. En outre, ajoute-t-il, ils seraient surtout utiles pour certaines interventions, comme des intubations.Un médecin de Sillery s’étonne pour sa part que le personnel de secrétariat à la réception de sa clinique n’ait pas été invité à faire l’essai du masque et à le porter.Ces secrétaires, souligne-t-il, seront les toutes premières employées en contact avec des patients qui pourraient, sans qu’elles le sachent, être porteurs de la grippe A (H1N1). Pour cet omnipraticien, elles devraient donc être parmi les premières personnes à recevoir un masque.La vaccination est un autre sujet sensible auprès du personnel de la santé. Les omnipraticiens se feront-ils vacciner ou pas ?Cet omnipraticien de Sillery dit que, dans un premier temps, il n’a pas l’intention de se faire vacciner. Actuellement, il reçoit chaque semaine des patients atteints de la grippe A (H1N1) et il les traite de la même façon que ceux qui sont atteints de la grippe saisonnière. Il se fera vacciner uniquement si la pandémie se répand à très grande échelle.L’utilité réelle du masque N95 est soulevée par des médecins. D’autres déplorent le fait que le personnel de secrétariat semble avoir été oublié.Fourniture des masquesCertains médecins de cliniques privées craignent d’avoir à se procurer des réserves de masques, de gants et autre matériel pour faire face à la pandémie, sans savoir toutefois qui paiera la note.Cette question préoccupe la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ). Le 16 septembre, un représentant de la FMOQ indiquait à L’actualité médicale qu’une entente avait été conclue selon laquelle les masques seront fournis aux cliniques par les CSSS. Toutefois, cet accord est demeuré verbal et il reste à être entériné de façon officielle.Ce membre de la FMOQ a déploré l’improvisation qui semble régner dans le dossier de la grippe A (H1N1) chez les autorités gouvernementales ainsi que l’absence à ce jour d’un plan d’action national prévu pour les omnipraticiens, alors que le milieu médical se prépare à la pandémie.

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