L’OPQ se penche sur l’avenir du Code médicament

L’Ordre des pharmaciens du Québec (OPQ) a entrepris une réflexion sur l’avenir du Code médicament qui est obligatoire dans les pharmacies communautaires en vertu du Règlement sur la tenue des pharmacies pour favoriser le bon usage des médicaments en vente libre.« Le Code médicament date de plus de vingt ans au Québec [1995] », rappelle à Profession Santé Manon Lambert, directrice générale et secrétaire de l’OPQ.Depuis son implantation en pharmacie, elle souligne que des changements ont affecté significativement son impact auprès des patients.Elle cite l’entrée en vigueur en 1998 du Règlement sur les conditions et modalités de vente des médicaments qui a augmenté les obligations du pharmacien en ce qui a trait aux médicaments de l’annexe II qui doivent notamment être conservés au laboratoire.Manon Lambert mentionne aussi que des modifications aux règles d’étiquetage de l’Office de la protection du consommateur n’obligent plus un commerçant à étiqueter individuellement tous les produits vendus dans son établissement.Elle convient, de plus, que les patients éprouvent des difficultés à le comprendre. « Le patient ne peut pas comprendre nécessairement la signification de la lettre sans avoir la légende, par exemple la lettre B pour une contre-indication, notamment chez les patients hypertendus, ou H pour le risque de dépendance. »Elle fait remarquer que les consommateurs sont très sollicités dans les commerces de détail en raison des nombreuses affichettes apposées sur les tablettes. « Le visuel du Code médicament a été plus ou moins changé depuis son arrivée en pharmacie. Ça ne satisfait peut-être plus aux normes graphiques qui permettent d’attirer l’attention. »Enfin, elle rapporte que Santé Canada revoit l’étiquetage des médicaments.Des consultations à venir Avant de décider s’il y a nécessité de revoir la forme actuelle du Code médicament, l’OPQ procède à une analyse qui comprendra un inventaire des autres initiatives à travers le monde pour informer les consommateurs sur les médicaments en vente libre et des consultations auprès notamment des pharmaciens, du public et des experts en communication et technologie.Ce travail est sous l’égide du pharmacien Michel Caron, adjoint professionnel à la direction générale de l’OPQ, et de Linda Grondin, spécialiste en communication et chargée de projet à la direction générale de l’OPQ. Dans le cadre d’un stage à l’OPQ, deux étudiants en pharmacie de l’Université Laval ont mené cet été une revue de la littérature.Rapport au C.A. d’ici mars 2015Le Conseil d’administration de l’OPQ devrait recevoir leur rapport d’ici mars 2015. Ensuite, il décidera de l’avenir du Code médicament.« Nous croyons toujours qu’il y a un besoin d’information sur les médicaments en vente libre, notamment en raison de l’augmentation de leur nombre, dont certains types causent beaucoup d’intoxications, indique Manon Lambert. Toutefois, nous devons mesurer dans quelle étendue et évaluer si le Code médicament est toujours le meilleur outil pour atteindre cet objectif. Dans notre approche, nous devons tenir compte du fait que le public a changé, que le nombre de médicaments n’est plus le même et que les technologies ont évolué. »Manon Lambert pense qu’une éventuelle version révisée du Code médicament devrait probablement utiliser les technologies pour une meilleure accessibilité au public. « Développerons-nous une application mobile utilisant la technologie des codes à barres? » donne-t-elle comme exemple.Elle croit aussi qu’une nouvelle version du Code médicament devrait s’adresser aux patients les plus vulnérables. « Dans une éventuelle refonte, le Code médicament devrait viser à alerter les patients qui ne seraient pas conscients que les médicaments en vente libre peuvent leur causer des problèmes en raison de leurs conditions de santé ou de la prise d’autres médicaments. Ce sont ces patients que nous voulons sensibiliser à consulter le pharmacien. »L’Office des professions aura son mot à dire Avant d’effectuer des changements, l’OPQ devra cependant consulter l’Office des professions du Québec.Manon Lambert rappelle que dans les discussions qui ont entouré la mise en place du Règlement sur les conditions et modalités de vente des médicaments, l’OPQ lui avait fait valoir que les médicaments inscrits aux annexes II et III devraient être vendus uniquement en pharmacie, étant donné qu'un pharmacien se trouve sur place pour donner de l’information aux patients et que le Code médicament a été mis en place justement pour les inciter à le consulter.

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