L’OPQ accuse du retard dans son programme de surveillance de l’exercice

Entre janvier 2012 et mars 2014, donc en un peu plus de deux ans, l’Ordre des pharmaciens du Québec (OPQ) a demandé aléatoirement à 2 547 pharmaciens exerçant auprès du public, soit environ le tiers des pharmaciens communautaires et des établissements de santé, de répondre à son questionnaire d’auto-inspection et de lui soumettre trois plans de prise en charge des patients (PPCP). Cette mesure s’inscrit dans le cadre de son programme de surveillance de l’exercice de la pharmacie.Or, compte tenu de cette cadence, l’OPQ ne pense pas être en mesure de respecter l’objectif qu’il s’était donné, c’est-à-dire que tous les pharmaciens exerçant auprès du public soient touchés par l’un de ses mécanismes d’inspection sur une période de cinq ans, soit d’ici 2016, pour le premier cycle de son programme de surveillance.Ces mécanismes d’inspection prennent la forme d’une auto-inspection et d’un plan d’atteinte des Standards de pratique, d’une rétroaction sur les PPCP ou d’une inspection individuelle.« La décision n’est pas encore prise, mais je pense que nous allons devoir prolonger le premier cycle du programme de surveillance, parce que nous nous apercevons que les pharmaciens n’atteindront pas les Standards de pratique en cinq ans [printemps 2016], explique à ProfessionSanté.ca la directrice et secrétaire de l’OPQ, Manon Lambert. Je pense que nous allons devoir réviser nos cibles et répéter le programme de surveillance sur un autre cycle de cinq ans. »L’OPQ s’était aussi fixé comme objectif de fournir une rétroaction à environ 450 pharmaciens par année (30 % d’entre eux) ayant soumis trois PPCP. En 2013-2014, 368 pharmaciens ont reçu une rétroaction sur leur PPCP. En 2012-2013, 78 pharmaciens avaient reçu cette rétroaction. C’était le cas d’environ 120 d’entre eux en 2011-2012. Il souhaitait également réaliser environ 300 inspections individuelles annuellement (20 % des pharmaciens). Il pense être en mesure d’atteindre cet objectif uniquement à compter de cette année. En 2013-2014, 258 pharmaciens ont été sélectionnés aléatoirement pour une inspection individuelle, 111 en 2012-2013 et 12 en 2011-2012.« Un programme comme celui-là, ça ne se fait pas en criant ciseau, fait remarquer Manon Lambert. La première année, nous avons commencé en milieu d’année. Nous avons aussi dû tester nos outils et apporter certaines modifications. Enfin, nous avons eu le départ de deux inspecteurs, que nous avons dû remplacer. Il faut entre six et neuf mois pour former un nouvel inspecteur. »Elle souligne aussi qu’un plus grand nombre de pharmaciens inspectés que le nombre initialement prévu (30 % en 2013-2014) ont nécessité un plan de priorisation. « Ce sont des pharmaciens qui n’ont pas suffisamment de problèmes pour qu’ils soient soumis à une inspection particulière sur la compétence, mais qui ont plus de difficulté à atteindre les Standards de pratique, ce qui nécessite un suivi plus étroit de leurs compétences [cours, stages d’observation ou d’accompagnement, remise de documents comme des PPCP ou des inspections de contrôle]. »Toutefois, elle ne prévoit pas embaucher de nouveaux inspecteurs au cours de la prochaine année. Huit inspecteurs travaillent à l’OPQ. « Nous voulons plutôt faire une réorganisation pour pouvoir respecter nos cibles sans ajout de personnel. »Sources : OPQ, Rapports annuels, années 2011-2012, 2012-2013 et 2013-2014; OPQ, L’interaction, automne 2014.

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