Loi 41: l'OPQ presse le gouvernement et l’AQPP de s’entendre pour améliorer l’accès aux soins

Dans une lettre ouverte publiée dans La Presse+, édition du 26 décembre 2013, section Débats, l’Ordre des pharmaciens du Québec (OPQ) suggère au gouvernement du Québec et à l’Association québécoise des pharmaciens propriétaires (AQPP) d’imiter d’autres provinces canadiennes dans leurs négociations sur les nouveaux actes des pharmaciens, ce qui permettrait une entrée en vigueur de la Loi 41 au bénéfice de la population québécoise.Cet ordre professionnel réagissait ainsi à un article publié dans La Presse du 20 décembre 2013 qui mentionnait que « près de 50 000 Montréalais sont inscrits aux guichets d’accès pour les clientèles orphelines afin qu’on leur trouve un médecin de famille ».« L’Ordre des pharmaciens du Québec n’intervient pas dans les négociations entre les syndicats et le gouvernement, a écrit Diane Lamarre, présidente de l’OPQ. Mais, dans ce dossier, il est question d’améliorer l’accès aux soins pour l’ensemble de la population. Nous jugeons donc important de rappeler avec constance et détermination la pertinence et l’urgence de l’entrée en vigueur de cette loi. Ailleurs au Canada, d’autres provinces ont adopté les règlements des années avant de parachever les négociations sur les nouvelles activités. Pourquoi ne pas faire de même ici? »En entrevue à Profession Santé, elle a aussi donné l’exemple des négociations entourant la rémunération de l’opinion pharmaceutique qui date de 1978.« Dans les négociations régulières entre l’AQPP et le ministère [de la Santé et des Services sociaux], cette activité cognitive évolue en fonction des besoins de la population et des priorités du gouvernement et c’est de cette façon qu’on doit voir également les nouvelles activités des pharmaciens. On n’a pas attendu que tout soit parfait sur l’opinion pharmaceutique avant de permettre son entrée en vigueur. On a reconnu le principe. […]. »L’OPQ presse donc les parties d’en venir à une entente en optant pour cette stratégie.« On doit trouver une façon de faire en sorte que les négociations se complètent, mais que les deux parties tiennent compte du fait qu’elles n’auront pas nécessairement 100 % de ce qu’elles voulaient de part et d'autre au départ. […]. Il faut que la loi et les règlements entrent en vigueur et que les conditions qui les entourent soient perçues comme quelque chose qui répond à l’urgence des besoins de la population à ce moment-ci et c’est un processus qui évoluera après dans le temps. »Le Québec comparable au NunavutDiane Lamarre soutient dans sa lettre que le Québec a atteint un « point de rupture », étant donné que deux de ses huit millions de citoyens n’ont pas accès à un médecin de famille.« Sur un nombre aussi important de personnes, il y a inévitablement des gens qui ont des problèmes de santé graves qu’on détecte trop tardivement ».Pour démontrer la contribution que pourraient apporter les pharmaciens, elle cite les résultats d’une étude publiée le 1er juillet 2013 dans le British Journal of General Practice.« [Cette étude] a démontré que 68 à 94 % des conditions mineures prises en charge par les pharmaciens au Royaume-Uni, depuis déjà une dizaine d’années, ont été résolues sans besoin d’une consultation supplémentaire. Ne s’agit-il pas là d’une solution simple qui permet d’améliorer l’accès? ».Ironiquement, elle rappelle qu’« avec le Nunavut, le Québec est le seul endroit au Canada à ne pas encore avoir permis ces nouvelles contributions aux pharmaciens ».Elle souligne aussi que la députée et ministre Agnès Maltais, alors porte-parole de l’opposition officielle en matière de santé lors de l’adoption de la Loi 41 en décembre 2011, avait insisté pour une entrée en vigueur « urgente » des règlements pris en application de la Loi 41.Une entente souhaitée dès le début de 2014Dans sa conclusion, elle émet le souhait que ce dossier se règle rapidement dès le début de 2014.« Le Québec a tout à gagner avec la Loi 41. […]. Les citoyens du Québec ont droit, eux aussi, à ces services. »

Loi 41: l'OPQ presse le gouvernement et l’AQPP de s’entendre pour améliorer l’accès aux soins

Pour accéder au contenu, connectez-vous ou créez un compte gratuit.

Catégories connexes