Loi 41: L'OPQ cache mal son impatience

Parmi les principaux dossiers qui occuperont l’Ordre des pharmaciens du Québec (OPQ) au cours des prochains mois, on retrouve l’entrée en vigueur des nouvelles activités de la Loi 41, les ruptures d’approvisionnement en médicaments, la révision du rôle des ATP et la spécialisation en pharmacothérapie avancée figurent au sommet des priorités.1. Entrée en vigueur de la Loi 41L’entrée en vigueur des huit nouvelles activités des pharmaciens en vertu de la Loi 41 demeure le dossier de l'heure. « Malheureusement, nous ne sommes pas dans une position où nous pouvons avoir énormément d’influence sur la suite des choses à court terme », se désole le président de l’OPQ, Bertrand Bolduc.L’OPQ continue néanmoins de talonner le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) sur l’évolution de ses négociations avec l’AQPP.D’ailleurs, le président de l’OPQ s’inquiète de la réouverture possible de l’entente entre le MSSS et l’AQPP avant l'échéance du 31 mars 2015. À son avis, cette avenue complexifiera les négociations en cours si les parties abordent l’ensemble des tarifs des pharmaciens propriétaires au lieu de se concentrer uniquement sur la rémunération des nouvelles activités.Pour rassurer les pharmaciens, il précise qu’ils n’auront pas à reprendre la formation nécessaire pour pouvoir exécuter les nouveaux actes. « À la minute où il y a la conclusion d’une entente, nous sommes prêts à remettre notre formation en ligne pour les pharmaciens qui désireraient se rafraîchir la mémoire. » Le comité de vigie (OPQ et Collège des médecins du Québec) sera aussi disponible pour répondre aux interrogations des pharmaciens et des médecins.2. Ruptures d’approvisionnement en médicamentsLe comité sur les ruptures d’approvisionnement en médicaments (OPQ, Collège des médecins du Québec, APES et AQPP) continuera ses représentations auprès de diverses instances pour amoindrir les effets des pénuries de médicaments.L’OPQ, en collaboration avec les autres organismes membres du comité, a émis cet été des commentaires à Santé Canada dans le cadre de sa consultation publique sur la divulgation des pénuries de médicaments.« Il manque souvent beaucoup d’informations sur le site Pénuries de médicaments, car les compagnies pharmaceutiques ne sont pas obligées de divulguer leurs pénuries de produits et leurs informations sont parfois incomplètes, par exemple au sujet de la raison de la rupture d’approvisionnement, des solutions de rechange (autres formats et dosages disponibles) et la date de retour du produit en rupture », déplore Bertrand Bolduc.Il a aussi été question de la Base de données sur les produits pharmaceutiques de Santé Canada qui n’est pas toujours à jour, selon le comité, ce qui nuit à la recherche d’alternatives. « Beaucoup de fabricants maintiennent actives des inscriptions de produits chez Santé Canada alors qu’ils ne les commercialisent plus. »Le comité a maintenu sa demande au sujet de la divulgation obligatoire, au moins un an à l’avance, dans le cas où un fabricant cesserait de produire un médicament, de façon notamment à permettre à un autre fabricant de prendre la relève, ou le plus rapidement possible dans le cas d’une rupture d’approvisionnement temporaire.Des rencontres ont aussi eu lieu cet été avec l’Association canadienne du médicament générique (ACMG) et l’association Les compagnies de recherche pharmaceutique du Canada (Rx & D) pour les sensibiliser aux mêmes problématiques.Le comité leur a notamment souligné les avantages de la mise en place d’un système d’allocation, pour une répartition équitable des stocks restants.Le comité entend aussi rencontrer prochainement le MSSS et la RAMQ pour leur suggérer la mise en place d’un bureau québécois de coordination des pénuries de médicaments. « Cette unité de coordination pourrait donner rapidement de l'information à jour à l’ensemble des établissements de santé et des pharmacies, par exemple sur la date de retour d’un produit en rupture et, avec la collaboration de l’INESSS dans certains cas, une solution de rechange. »3. Révision du rôle des ATPLe conseil d’administration de l’OPQ devrait recevoir d’ici la fin de l’année le rapport de son groupe de travail sur la révision du rôle des ATP qui portera sur l’encadrement réglementaire des ATP.Il attend aussi les conclusions à l’hiver 2015 d’une étude que le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de la Science (MESRS) a commandée à une firme de recherche sur les besoins de main-d’œuvre et de formation en technique de pharmacie.Les résultats de ces travaux seront déterminants dans la redéfinition du rôle des ATP.4. Spécialisation en pharmacothérapie avancéeL’OPQ maintient dans ses priorités le dossier de la spécialisation en pharmacothérapie avancée, bien qu’il soit conscient que le MSSS est davantage occupé par la nouvelle gouvernance du réseau de la santé.Il poursuivra néanmoins ses démarches auprès des représentants du MSSS lorsque les occasions se présenteront au cours de l’automne. « Il ne s’agit pas de convaincre le MSSS, mais de l’amener à l’action, car il craint les impacts économiques associés à une telle décision », estime Bertrand Bolduc.L’OPQ aborde ces quatre priorités lors de sa tournée régionale d’information qui a débuté le 29 septembre et qui se poursuit jusqu’au 9 décembre dans 14 villes du Québec (et en webdiffusion).

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