Rémunération des nouvelles activités: l’AQPP estime être dans une impasse avec le MSSS

Discutez de la rémunération des nouvelles activités sur nos forums.L’Association québécoise des pharmaciens propriétaires (AQPP) estime se trouver dans une impasse avec le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) quant à la couverture par le régime public des nouvelles activités que pourront exercer les pharmaciens grâce à la loi 41.Afin de rémunérer les nouvelles activités des pharmaciens, l’AQPP avait convenu de rédiger un rapport conjoint avec le MSSS détaillant quelles activités pourraient faire l’objet d’honoraires versés aux pharmaciens par la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ).Ce rapport aurait ensuite été remis au ministre de la Santé et des Services sociaux, Réjean Hébert, afin que s’amorcent les négociations officielles entre les deux parties pour déterminer plus précisément les honoraires des pharmaciens pour les nouvelles activités.Or, après plusieurs semaines de discussions, l’AQPP estime que les pourparlers ne mènent nul part, comme l’a expliqué le président du syndicat professionnel, Jean Thiffault. Il est donc impossible pour l'AQPP d'entamer les négociations officielles pour déterminer les honoraires pour chaque activité.Mésentente sur la couverture Selon lui, l’AQPP et le MSSS ne sont pas capables de s’entendre sur l’étendue de la couverture qui serait assumée par le régime public. « Le principe que nous avons mis de l’avant, c’est qu’un service obtenu auprès d’un médecin ou d’une infirmière avec la carte d’assurance maladie devrait être couvert par le régime public lorsqu’il est donné en officine », souligne-t-il.À titre d’exemple, selon le modèle mis de l’avant par l’AQPP, les honoraires du pharmacien pour prescrire un médicament lorsque le diagnostic n’est pas requis serait payé par la RAMQ, peu importe si le patient est assuré pour le médicament par le régime public ou un régime privé.Il en serait de même pour l’évaluation aux fins de la prolongation d’ordonnances pour plus de 30 jours, pour la prescription, l’interprétation et le suivi des analyses de laboratoire, ainsi que pour la prescription de médicaments pour un diagnostic et un traitement connus. Dans ce dernier cas, le service comprendrait l’évaluation et le suivi.L’AQPP voudrait que l’ajustement d’une ordonnance, la substitution d’un médicament par un équivalent thérapeutique en cas de rupture et l’administration d’un médicament aux fins d’enseignement soient couverts par la RAMQ uniquement pour les assurés du régime public d’assurance médicaments.Dans le cas d’une prolongation unique d’un médicament pour moins de 30 jours, l’AQPP estime que le service pourrait continuer d’être exécuté sans frais dans le cadre du régime public.Incompréhension à propos de l’impact économiqueJean Thiffault ajoute que les discussions de l’AQPP avec le MSSS révèlent une incompréhension de la partie gouvernementale quant à l’ampleur de l’impact économique qu’aura l’implantation de la loi 41 en officine.« La chaîne de travail en pharmacie est très bien structurée et les nouveaux services vont venir perturber cette organisation, notamment parce qu'il faudra libérer les pharmaciens pour qu’ils puissent effectuer des consultations », explique le président de l’AQPP.L’AQPP souligne d’ailleurs dans les documents qu’elle a fournis au MSSS que « les nouveaux actes autorisés […] s’intègrent mal dans ce processus à flux tendus ». Ils se prêtent peu à la standardisation, encore moins à la délégation et qu’ils doivent se faire en présence du patient, ce qui complexifie la gestion des ressources.« Il y a un coût réel que doivent assumer les pharmaciens propriétaires et nous voulons que ce soit bien compris par le Ministère », souligne Jean Thiffault.Message non univoque ?Le président de l’AQPP déplore également un manque d’uniformité entre les propos tenus publiquement par le ministre Hébert et ceux tenus en privé par les représentants du Ministère.« À plusieurs reprises, le ministre a souligné qu’il devait y avoir une couverture universelle des services et que cette couverture devait s’appliquer dès les premiers jours de l’implantation de la loi 41 », souligne-t-il.« Or, les représentants du Ministère ne tiennent pas du tout le même discours à la table de discussion. Ils ne sont pas du tout ouverts à cette idée et travaillent plutôt à limiter l’étendue de cette couverture », poursuit Jean Thiffault.Puisque les positions des deux parties sont pour le moment inconciliables, l’AQPP compte soumettre son propre rapport au ministre Hébert. « Nous attendons du ministre qu’il nous dise rapidement quels services il entend couvrir. Ce serait dommage que nous ne parvenions pas à nous entendre, car l’accessibilité est un problème majeur du réseau et le ministre a dit que la solution à ce problème se trouvait à l’extérieur des urgences. »Réaction du ministreLe ministre Réjean Hébert, par la voix de son attachée de presse Ariane Lareau, a répondu en début de soirée à la déclaration de l'AQPP : « Nous prenons acte du rapport déposé ce matin par l'AQPP et nous allons prendre le temps de l'analyser. D'ici là, les échanges se poursuivent. Le gouvernement souhaite un règlement à la satisfaction des parties et dans le respect de son cadre financier. »

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