Adoption du PL 130: «le jour le plus sombre de l’histoire de la médecine spécialisée», selon la FMSQ

La Fédération des médecins spécialistes du Québec (FMSQ) a qualifié l’adoption du projet de loi 130 par «une Assemblée nationale quasi déserte» de «jour le plus sombre de l’histoire de la médecine spécialisée». Compte tenu des cas d'«abus de pouvoir» actuellement observé dans les établissements de santé, «nul doute qu'il y aura matière à contestation», a indiqué l'association par voie de communiqué.Au lendemain de l’adoption à la majorité des voix de la Loi modifiant certaines dispositions relatives à l’organisation clinique et à la gestion des établissements de santé et de services sociaux, la FMSQ tenait à faire preuve de son mécontentement. Dans un communiqué de presse, la présidente de l’association, Dre Diane Francoeur reproche à l’Assemblée nationale d’avoir pris une décision dans l’indifférence. Elle remet en doute « sa capacité à faire les meilleurs choix pour les patients ».Selon elle, la loi 130 « met fin à l’autonomie décisionnelle des établissements » au profit du pouvoir politique qui aurait désormais la « mainmise absolue » sur la gestion organisationnelle, médicale et clinique du réseau.« Dorénavant, ce ne sont plus des gestionnaires et des médecins autonomes qui prendront les décisions qui s’imposent, mais bien le ministre qui imposera ses vues au gré des humeurs et des premières pages des journaux », a déclaré Dre Francoeur qui soutient que le gouvernement a, au cours des dernières années, pris « des décisions administratives qui n’ont aucun sens ni pour eux [les médecins] ni pour les patients ».La présidente de la FMSQ dit qu’elle analysera minutieusement les amendements fraichement adoptés par l’Assemblée nationale au cours des prochaines semaines afin d’en évaluer la portée. « Une chose est certaine, les pouvoirs additionnels que s’est octroyés le ministre, encore une fois et avec le concours de sa majorité parlementaire, sont excessifs, voire dangereux », peut-on lire dans le communiqué délivré jeudi après-midi.Dre Francoeur a profité de l’occasion pour rappeler que « la loi était déjà appliquée avant même d’être adoptée ». Le « dernier rempart pour assurer la qualité des soins à la population » est l’autonomie professionnelle des médecins et la FMSQ ne compte faire aucun compromis à cet égard, assure-t-elle.À LIRE AUSSI:Projet de loi 130: la FMOQ et la FMRQ réitèrent leurs inquiétudesProjet de loi 130: les médecins de famille ne veulent pas devenir de «simples exécutants»La FMSQ demande le retrait du projet de loi 130

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