L’IPAM doit identifier de nouvelles économies de 35M$ d’ici novembre

Après avoir identifié 18M$ d’économies récurrentes en juillet, août et septembre dans la rémunération globale des médecins spécialistes, l’Institut de la pertinence des actes médicaux (IPAM) veut dégager 35M$ additionnels d’ici le mois de novembre pour atteindre la cible de 100 millions qu’il s’est fixée d’ici la fin de l’année 2021. Et avec la collaboration de la FMSQ, il est confiant d’y parvenir. «Au moment où je vous parle, nous a déclaré le 12 octobre le directeur général de l’Institut, Jean-François Foisy, nous en sommes à environ 65M$. Au cours des prochaines semaines, il faudra donc trouver 35M$ supplémentaires. C’est l’engagement que l’on a pris. Nous sommes en train de travailler activement sur plusieurs mesures pour y parvenir. La plupart étaient déjà ciblées, mais d’autres devaient l’être par des gens de la FMSQ». L’IPAM a le mandat de récupérer 1,6 milliard dans la masse salariale de la FMSQ d’ici mars 2023. De cette somme, 240M$ d’économies récurrentes doivent provenir de mesures de pertinence. Dans son plus récent rapport, publié en juin, la Vérificatrice générale du Québec, Guylaine Leclerc, avait soulevé le peu de gains identifiés par l’Institut en 2020-2021, ce qui lui laissait craindre que l’objectif final ne soit pas atteint dans les délais prévus. L’IPAM avait notamment expliqué ce retard par la pandémie et le changement à la présidence de la FMSQ, et a dû se mettre en mode rattrapage cette année. 1,3M$ d’économies en septembre Cet été, l’IPAM a identifié 17M$ en économies récurrentes, mais seulement 1,3M$ en septembre. Parmi celles-ci, certaines étaient extrêmement modestes: 1117$ annualisées en obstétrique-gynécologie, 26 629$ en radio-oncologie. Une goutte d’eau dans les 240M$ que l’on doit atteindre en trois ans. À lire aussi: IPAM: d'autres actes touchés dans plusieurs spécialités médicales «Le mandat de l’IPAM n’est pas seulement de trouver des gros chiffres, mais aussi d’éliminer des choses qui ne sont plus adéquates, explique son DG. On travaille avec la FMSQ sur un grand nombre de codes inutiles. La pertinence, ce n’est pas toujours une question d’argent. On cherche à éliminer des mesures cliniques stériles qui permettront aux médecins spécialistes de libérer du temps pour faire autre chose d’utile, comme réduire les listes d’attente, voir plus de patients, faire plus d’interventions, etc.» Des mesures de pertinence adoptées Une dizaine de spécialités ont été touchées en juin et en juillet par des mesures de pertinence. Voici un résumé de gestes qui ont été posés: - Hématologie: 71 codes ont été abrogés et 8 soumis à une réduction tarifaire - Ophtalmologie: 9 mesures ont été adoptées et parmi celles-ci, la facturation pour la rétinographie a été plafonnée - Psychiatrie: 8 codes ont été abrogés - Médecine d’urgence: 9 codes ont été modifiés et entraîné des réductions tarifaires - Pneumologie: 19 codes ont été modifiés - Chirurgie: 4 codes ont été modifiés - Médecine nucléaire: 4 codes ont été modifiés et un autre a été abrogé - Pathologie: un code a été modifié et un autre abrogé - Allergologie-immunologie: 2 codes sont modifiés et un autre sera ajouté - Radio-oncologie: 1 code a été aboli 23 spécialités touchées À ce jour, 23 des 35 spécialités ont fait l’objet de mesures spécifiques. Jean-François Foisy dit avoir toujours perçu à la FMSQ une volonté que toutes ses associations membres contribuent aux mesures de pertinence. Toutefois, elles ne seront pas mises à contribution au même niveau parce qu’elles n’ont pas toutes la même importance relative. À ce jour, l’anesthésiologie et la chirurgie ont été plus fortement mises à contribution. Des mesures s’en viennent pour les 12 autres spécialités qui n’ont pas encore versé d’argent dans la cagnotte. Parmi elles se trouvent l’urologie, la chirurgie plastique, la dermatologie, l’endocrinologie, la médecine préventive, la génétique médicale et la microbiologie-infectiologie. Des mesures qui les touchent sont en préparation ou en train d’être analysées, précise l’Institut. Ces associations vont donc passer à la caisse sous peu. À lire aussi: L’IPAM publie désormais ses mesures de pertinence sur son site Internet Pas d’interventions du Conseil de règlement Pour l’instant, la pilule passe assez bien auprès des spécialistes, même si elle est sûrement amère pour certains. «Si vous me demandez si tout le monde est content et nous trouve fin, c’est impossible. Ils ne peuvent pas l’être, car on coupe de l’argent dans leur masse salariale, dit Jean-François Foisy. Mais ça se fait dans un climat très correct et nous avons une excellente collaboration avec la présidence et le nouveau directeur général de la FMSQ. En même temps, je ne peux pas parler pour les travaux qui sont faits à l’interne à la Fédération.» Les anesthésiologistes avaient poursuivi leur propre fédération en raison des coupes imposées dans leur discipline et les pédiatres ont exprimé publiquement leur mécontentement. Mais, à ce jour, le Conseil de règlement chargé de trancher d’éventuels différends entre les deux parties n’a jamais eu à intervenir. C’est bon signe et la direction de l’IPAM espère qu’elle n’aura pas à le faire d’ici la fin des travaux, dans un an et demi. Durée de vie de l’IPAM En vertu du protocole qui a mené à sa création, l’IPAM doit exister jusqu’au 31 mars 2023, date à laquelle le 1,6 milliard d’économies aura dû être identifié. Toutefois, tant que les dossiers de réinvestissements en médecine spécialisée - qui seront réalisés par l’argent épargné - ne seront pas réglés, l’Institut continuera de fonctionner, nous a précisé son directeur général.

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