Lignes directrices canadiennes et américaines pour la prise en charge de l'intoxication à l'acétaminophène

Au Canada, l'intoxication à l'acétaminophène est à l'origine d'environ 4500 hospitalisations par année. Le surdosage à l'acétaminophène peut survenir lors d'une tentative d'atteinte à soi-même ou à la suite d’une consommation par inadvertance de doses répétées utilisées pour le traitement de la douleur ou de la fièvre. Les effets toxiques de l'acétaminophène se caractérisent par des lésions hépatocellulaires qui peuvent entraîner des lésions hépatiques aiguës, une insuffisance hépatique aiguë ou la mort. Les causes d’une intoxication à l'acétaminophène se sont diversifiées ces dernières années en raison de l'introduction de produits contenant de plus grandes quantités d'acétaminophène, de la disponibilité de préparations à libération prolongée et de nouvelles associations de médicaments contenant de l'acétaminophène avec des opioïdes ou d'autres ingrédients. Jusqu'à présent, il n'existait pas de lignes directrices nationales pour la prise en charge des intoxications à l'acétaminophène au Canada ou aux États-Unis, ce qui entraînait une grande variabilité dans la prise en charge des patients par les spécialistes agréés en information sur les poisons et le personnel des services d'urgence. À lire aussi: Le surdosage en acétaminophène est l'une des principales causes de lésions hépatiques, mais il est largement évitable Pour résoudre ce problème, les sociétés de toxicologie clinique du Canada et des États-Unis ont sélectionné un groupe d'experts chargé d'élaborer des lignes directrices consensuelles pour la prise en charge de l'intoxication à l'acétaminophène. Le groupe de 21 experts a examiné les directives des centres antipoison (84 directives) et a systématiquement recueilli et examiné la littérature médicale (278 publications). Des lignes directrices ont été élaborées pour la prise en charge aux urgences d'une ingestion unique ou répétée d'acétaminophène. Le groupe d'experts s'est également penché sur les formulations à libération prolongée, l'ingestion à haut risque, la co-ingestion d'acétaminophène et d'anticholinergiques ou d'opioïdes, l'âge inférieur à six ans, la grossesse, le poids > 100 kg et l'utilisation d'acétaminophène par voie intraveineuse. L'ingestion aiguë a été définie comme une ingestion survenant quatre à 24 heures après le surdosage. Le terme «ingestion massive» a été remplacé par «ingestion à haut risque». Les recommandations comprennent des critères spécifiques pour le triage dans les services d'urgence, l'évaluation en laboratoire et les paramètres de surveillance. Les lignes directrices définissent également le rôle de la décontamination gastro-intestinale, fournissent des conseils détaillés sur le traitement à l'acétylcystéine, les effets indésirables et les critères d'arrêt, ainsi que les critères de consultation d'un toxicologue clinicien. D'autres considérations spécifiques au traitement sont abordées, notamment le dosage de l'acétylcystéine, l'administration du fomépizole et les considérations relatives à l'élimination extracorporelle et à l'évaluation de la transplantation. Les lignes directrices comprennent les algorithmes utiles suivants: Prise en charge de l'intoxication à l'acétaminophène dans un établissement médical Administration d'acétylcystéine dans la prise en charge de l'intoxication à l'acétaminophène Prise en charge de l'ingestion répétée d'acétaminophène à des fins suprathérapeutiques. Les auteurs suggèrent que les travaux futurs se concentrent sur l'affinement des éléments critiques de l'anamnèse chez les patients intoxiqués, sur la recherche comparative de l'efficacité et de la sécurité des différents régimes d'acétylcystéine, et sur l'affinement des rôles cliniques du fomépizole et de l'hémodialyse dans l'intoxication à l'acétaminophène.

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