L’Halloween sonne à nos portes

À l'approche d'Halloween, les rues se transforment en véritables scènes de films d’horreur. Les entrées sont décorées de citrouilles sculptées aux sourires démoniaques, leur visage illuminé par des flammes dansantes projetant des ombres envahissant nos trottoirs. La brise lugubre automnale fait craquer les branches mortes qui laissent envoler leurs dernières feuilles. Le crépuscule accentue l’ambiance mystérieuse où la lumière de la lune filtre à peine à travers les sorcières et les fantômes suspendus aux arbres.Les vitrines des pharmacies affichent sorcières et fantômes. Les bonbons attirent les petits comme les grands. Faites vite avant que les pharmacies n’en aient plus ! Sortir de l’ombreL’Halloween n’est pas seulement une fête remplie de frissons, c’est aussi l’occasion pour l’enfant à apprendre par le jeu; il exerce sa créativité durant la préparation et il apprivoise la thématique de la mort par l’omniprésence des squelettes et des pierres tombales. Il apprend aussi à socialiser, à aller vers l’autre pour toquer puis à tendre son sac sans trop de timidité ainsi qu’à mieux connaître son quartier durant cette fête collective. Enfin, il apprend à partager la rue et ses bonbons et peut mettre en pratique ses premières astuces de négociation1.Toutefois, tout n’est pas rose bonbon. Cette fête a quelques retombées négatives que j’ai découvertes en fouillant la littérature.Quelques statistiques qui font peurL’Halloween pourrait avoir un impact négatif sur le taux de naissance avec son symbolisme négatif : une diminution de 5,3% des naissances spontanées et une diminution de 16,9% des naissances par césarienne ont été observées dans une étude menée par l’Université de Yale en comparant avec le taux de naissance 7 jours avant et après la fête, sur 11 ans, grâce aux registres des certificats de naissance aux États-Unis. À l’inverse, la St-Valentin, associée à une représentation culturelle positive, enregistre un taux de +3,6% de naissances spontanées et de +12,1% de césariennes2 par rapport aux journées précédentes et subséquentes. Dans une étude de cas croisée publiée en 2022, les auteurs (Nathalie Auger et coll.) ont évalué que l’Halloween peut entraîner un infarctus du myocarde chez l’adulte, une association plus forte chez les hommes entre 65-74 ans, sans comorbidité et sans historique d’infarctus du myocarde. Sur 54 699 patients ayant subi un infarctus du myocarde entre le 15 octobre et le 15 novembre 1989 et 2018, au Québec, 1 688 événements (3,1%) sont survenus le 1er novembre3.Une étude réalisée aux États-Unis a évalué le nombre moyen de décès piétons durant la soirée de l’Halloween, entre 17h00 et 23h59, sur 42 ans via des données obtenues par National Highway Traffic Safety Administration's Fatality Analysis Reporting System. Résultat : En moyenne, 4 décès piétons additionnels; le risque étant plus important chez les 4-8 ans et vers 18h004. Intéressant, n’est-ce pas?L’Halloween est une belle occasion pour les professionnels de la santé d’offrir des conseils santé au patient.Quelques conseils pratico-pratiques à partagerCertains bonbons contribuent au développement des caries, soit par leur acidité qui entraîne la déminéralisation de l’émail, par leur texture collante qui accroît le temps de contact avec celui-ci, ou par le sucre qui nourrit les bactéries du microbiote buccal. Encourager de boire un grand verre d’eau pour rincer la bouche ou encore mieux de brosser les dents et de passer la soie dentaire. Mais, soyez rassuré qu’une seule soirée ne soit pas suffisante pour développer les caries; il s’agit plutôt de maintenir de bonnes habitudes alimentaire et buccale au quotidien5,6.La glycyrrhizine, le composant le plus important de la réglisse, utilisé comme édulcorant, est lié à l’augmentation de la tension, à l’hypokaliémie, à de l’œdème si elle est consommée en excès pendant plusieurs semaines, dû à son activité minéralocorticoïde7. Recommander de limiter l’usage chez les patients à risque.Les bonbons au bon momentAjouter quelques chocolats, comme des M&M, à des mélanges de noix pour en faire des «trail-mix» ou bien à vos recettes maison de muffins ou de pain.Gardez les bonbons hors de la chambre des enfants, mais plutôt dans les pièces communes. Mieux vaut célébrer en famille et garder les sucreries au moment d’un dessert plutôt que d’en grignoter tout au long de la journée.Congelez des bonbons et sortez-les pour d’autres événements sociaux (ex: soirée cinéma), encourageant d’autres occasions de socialisation. À l’approche d’Halloween, cette fête aux multiples facettes invite à la fois à l’amusement et à la prudence. Tandis que les enfants se lancent dans une chasse aux bonbons, il ne faut pas oublier les risques. En mettant l’accent sur la sensibilisation et l’éducation, les professionnels de la santé peuvent transformer cette célébration en une occasion d’apprendre à mieux prendre soin de soi. J’ai hâte de rencontrer les superhéros, les monstres et les princesses de la soirée. Et vous?RéférencesRadio-Canada Ohdio, Le 15-18; L’Halloween, un espace d’apprentissage pour les enfants, le 31 octobre 2022, disponible au : https://ici.radio-canada.ca/ohdio/premiere/emissions/le-15-18/segments/entrevue/420609/halloween-costume-apprentissages-developpement-enfants-bienfaitsLevy, BR. Chung, PH. Slade, MD. Influence of Valentine’s Day and Halloween on Birth Timing, Social Science & Medicine, Volume 73, Issue 8, 2011, Pages 1246-1248, ISSN 0277-9536,https://doi.org/10.1016/j.socscimed.2011.07.008Auger, N. Bilodeau-Bertrand, M. Potter, BJ. Halloween and myocardial infarction: A case-crossover study, Archives of Cardiovascular Diseases, Volume 115, Issue 1, 2022, Pages 57-59, ISSN 1875-2136, https://doi.org/10.1016/j.acvd.2021.10.011.Staples JA, Yip C, Redelmeier DA. Pedestrian Fatalities Associated With Halloween in the United States. JAMA Pediatr. 2019 Jan 1;173(1):101-103. doi: 10.1001/jamapediatrics.2018.4052. Québec Science, Du sucre, des bactéries, des caries. [en ligne], consulté le 6 octobre 2024, disponible au : https://www.quebecscience.qc.ca/14-17-ans/encyclo/sucre-bacteries-caries/Clinique dentaire Rosemont, Les bonbons ; seuls ennemis de la santé bucco-dentaire ? consulté le 6 octobre 2024, disponible au : https://www.cliniquedentairerosemont.com/blog/bonbons-seuls-ennemis-de-sante-bucco-dentaire/#:~:text=M%C3%AAme%20s'il%20est%20en,en%20plus%20de%20la%20carie.Olukoga, A. Donaldson, D. Liquorice and its health implications. The Journal of The Royal Society for the Promotion of Health, 2000 pages 83-89. Disponible au: https://journals.sagepub.com/doi/epdf/10.1177/146642400012000203

L’Halloween sonne à nos portes

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Clara Scattolin

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