Pharmaciens vs Siri: avons-nous toujours une valeur ajoutée?

Un ami m'a envoyé un texto l'autre jour. Il s'était rendu à sa pharmacie pour recevoir un médicament qu'il n'avait jamais pris auparavant. Son message disait: "Siri m'a donné de meilleures infos que le pharmacien."Quand je lui ai demandé d'élaborer, il m'a dit que le pharmacien avait simplement lu les instructions sur l'étiquette (ce qu'il aurait pu faire pour lui-même) et mentionné quelques effets secondaires possibles. En fin de compte, il a estimé que l'interaction avec le pharmacien ne lui avait été d'aucune utilité.Je trouve toujours ces situations plutôt embarrassantes en tant que pharmacienne, mais elles sont assez typiques.Considérez ce scénario typique. Un patient se présente avec une prescription renouvelée. Le technicien entre la prescription, voit que rien n'a changé et la traite. À l'arrière, un assistant prépare le produit, le pharmacien le vérifie, puis s'en va. À la caisse, l'assistant demande: «Avez-vous des questions pour le pharmacien aujourd'hui?» Le patient dit non, remercie l'assistant et s'en va.Ce scénario se produit encore et encore dans nos pharmacies tous les jours. La majorité des patients ont peu ou pas d'interactions avec un pharmacien.Quand les patients interagissent-ils avec un pharmacien? Typiquement, quand ils obtiennent une nouvelle prescription. À ce moment-là, nous leur fournissons de l'information ou ce que nous appelons «counselling». Le problème, c'est que les pharmaciens se contentent simplement de fournir de l'information qui se trouve facilement ailleurs. Cela a peu de valeur pour les patients.Environ 92% des adultes de 18 à 39 ans disposent maintenant d'un ordinateur ou un téléphone intelligent dans leur poche. L'information est au bout de leurs doigts. Nous ne sommes plus la seule source d'information sur les médicaments comme nous l'étions il y a 20 ans. Les patients peuvent s'informer sur les médicaments qu'on leur a prescrits avant même de voir un pharmacien. Si notre seule interaction avec un patient se limite à lui donner ces informations, nous serons bientôt considérés comme non pertinents.À une époque où les pharmaciens demandent le remboursement des services de tiers payeurs et du gouvernement, il ne faut pas oublier que ces payeurs sont aussi des patients. S'ils ont l'impression qu'un algorithme informatique, qu'un distributeur ou un guichet informatisé avec distribution robotisée est moins cher et plus pratique, et qu'ils n'ont jamais vu la valeur d'un pharmacien impliqué dans les soins aux patients, alors nous pouvons raccrocher notre sarrau de laboratoire.Très peu de pharmaciens incluent les patients dans l'évaluation et la prise de décision éclairée et dans la prise en charge de leurs maladies chroniques. Très peu s'efforcent de nouer des relations avec eux en les suivant dans leur traitement médicamenteux. Pourtant, c'est là que les pharmaciens doivent être. Voilà ce qui est irremplaçable.D'un point de vue commercial, si un patient peut aller dans une demi-douzaine de pharmacies dans votre quartier et qu'il y reçoit exactement le même produit et la même information, qu'est-ce qui vous distingue de vos concurrents? Le prix et la rapidité du service? Si c'est notre seul avantage concurrentiel, alors nous serons toujours dans une course au nivellement vers le bas en pharmacie.Carlene Oleksyn est propriétaire de Meridian Pharmacy à Stony Plain, en Alberta, et propriétaire et directrice de la Stony Plain Travel Clinic.

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