«Les pharmaciens d’établissement sont des spécialistes»

«C’est un sujet qui a davantage fait surface au sein de l’Association depuis cet été», a-t-elle confié à ProfessionSanté.ca lors d’un symposium organisé par l’APES et la Société canadienne des pharmaciens d’hôpitaux, ayant eu lieu à Gatineau la fin de semaine dernière. En effet, les quelque 200 pharmaciens qui seront déployés dans les CHSLD publics et privés conventionnés ainsi que dans les maisons des aînés d’ici 2025, dans le cadre de la démarche OPUS-AP et PEPS, n’auront pas besoin de faire la maîtrise en pharmacothérapie avancée, contrairement aux pharmaciens pratiquant dans les hôpitaux. D’où l’importance de reconnaître la spécialité de ceux détenant la maîtrise en pharmacothérapie avancée, croit Julie Racicot. «Nous travaillons actuellement à la création de deux titres d’emplois, le pharmacien avec un Pharm. D. qui peut travailler dans les CHSLD, et les pharmaciens détenteurs de maîtrise qui peuvent travailler dans les établissements de soins aigus», précise la présidente de l’APES qui ajoute que ce projet est encore au stade de discussions avec divers partenaires. Elle indique également qu’il est important de définir les soins pharmaceutiques qui seront offerts aux patients tout au long de la trajectoire de soins, puisqu’elle rappelle que la plupart des ordonnances en hôpitaux sont des médicaments injectables pour lesquels la formation se donne lors de maîtrise en pharmacothérapie avancée et non pas lors du Pharm. D. Selon Julie Racicot, une plus grande valorisation de cette spécialisation pourrait contribuer à amener un plus grand nombre de futurs pharmaciens à entreprendre la maîtrise en pharmacothérapie avancée puisque, selon elle, trop peu d’étudiants choisissent cette voie. Elle estime qu'environ 20% des postes en établissement sont à combler, ce qui équivaut à environ 280 emplois. «Déjà de faire la maîtrise est une spécialisation en soin de la pharmacie. Il faut maintenant reconnaître que nous sommes des pharmaciens spécialistes de la pharmacothérapie», dit-elle. La pharmacienne ajoute que la pratique en établissement de santé est très stimulante. «De plus en plus, les facultés de pharmacie offrent des programmes de 3e cycle permettant des champs de pratique plus définis. L’avenir est très beau pour le développement de la pratique», croit-elle. Arrivée prochaine des TP L’arrivée prochaine des techniciens en pharmacie, prévue en 2024, permettra de rendre cette pratique encore plus agréable, selon la présidente de l’APES, puisqu’elle permettra entre autres d’alléger les tâches des pharmaciens. Par ailleurs, l’association a publié la semaine dernière un outil en ligne afin d’appuyer les départements de pharmacie dans l’intégration des futurs techniciens. «L’outil permet d’harmoniser leur intégration et d’avoir une vision uniforme au sein des départements de pharmacie sur les tâches qui pourront être faites par les techniciens», précise Julie Racicot. Le réseau de la santé prévoit l’embauche de 600 techniciens en pharmacie dans les prochaines années pour appuyer le travail des pharmaciens.

«Les pharmaciens d’établissement sont des spécialistes»

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